Après avoir fait paraître un album « d’auto-reprises » en 2021, Phoenix, et donné une série de concerts un peu partout dans l’Hexagone, Sortilège concrétise une fois pour toutes son grand retour sur le devant de la scène avec Apocalypso, un album à la fois « old-school » et « moderne ». À l’occasion de sa sortie, nous avons contacté Christian Augustin, alias Zouille.
Propos de Christian « Zouille » Augustin (Chant) recueillis par Axl Meu
Salut Zouille. Comment te portes-tu à quelques jours de la sortie du nouvel album de Sortilège ? Ce nouvel album est vraiment la concrétisation du « retour » de Sortilège !
Bah écoute, je me sens un peu comme un papa dont la femme va bientôt accoucher, puisque l’album sort le 3 mars. Nous, on est très enthousiastes ! On demande à ce que ça sorte le plus vite possible, mais il faut attendre l’échéance. On a hâte d’avoir les avis des uns et des autres. Ça commence à tomber… Bon, ça va ! On a des super retours. On est plutôt optimiste à ce niveau-là.
La marque de fabrique du groupe est plus ou moins restée la même, même si le groupe a connu de gros changements de line-up. Comment le groupe a-t-il abordé l’écriture d’Apocalypso ? L’idée de base était-elle de faire du Sortilège typé années 80, ou plutôt de partir dans une version « moderne », « actualisée » de Sortilège ?
Alors, je vais commencer par la deuxième question. On voulait tourner la page avec l’ancien Sortilège et continuer à évoluer dans ce style que les fans attendent de nous. De toute façon, dans l’ancien Sortilège, je composais les mélodies et les textes. Aujourd’hui, ça ne change pas. Je compose toujours les mélodies et les textes. Donc, en fait, quelque part, ça sera toujours du Sortilège, même si c’est un peu « modernisé ». Je suis toujours le chanteur de Sortilège. Après, pour les compositions, c’est très simple. Avec Olivier Spitzer (guitare, NDLR), on travaille ensemble depuis 25 ans. On a gardé un vivier de morceaux qu’il a composés ces dix dernières années. Il me les a fait écouter… Ce sont des rythmes… Quand ça me branchait, on les gardait et, moi, je me mettais à la recherche d’une mélodie que je vais chanter en yaourt. Et par la suite, le thème et le texte arrivent.
Ce qui m’a marqué à l’écoute d’Apocalypso, ce sont surtout les arrangements. Je pense à ces claviers qui appuient l’atmosphère des morceaux, notamment sur « Derrière les Portes de Babylon », très oriental dans son approche. Comment cette collaboration avec Myrath s’est-elle concrétisée ?
Il faut savoir que Myrath est sur le même label que nous. Quand nous avons fait écouter les maquettes à notre maison de disques, Mehdi (El Jaï, NDLR) nous a conseillés d’y ajouter des arrangements et d’appeler Myrath pour les faire. Tout s’est fait naturellement. Kevin (Codfert, claviers, NDLR) s’est occupé des arrangements, Zaher (Zorgati, chant, NDLR) a ajouté quelques parties chantées, et puis le guitariste s’est occupé du dernier solo du morceau. Ça a tellement bien fonctionné que nous avons demandé à Kevin de s’occuper des passages orchestraux sur « Apocalypso ». Ça s’est fait comme ça. Naturellement.
Niveau collaboration, on peut également évoquer la participation de Stéphane Buriez sur le morceau « Attila »… Pour lui, ça devait être un rêve qui devenait réalité d’intervenir sur un album de Sortilège.
Ah bah lui, c’est un fan absolu de Sortilège. C’est devenu un copain par la suite. Quand on lui a proposé de chanter, il a directement accepté. Il était ravi comme tout. Figure-toi qu’il est intervenu sur le narratif d’ « Attila », mais aussi sur les refrains. Il est aussi intervenu sur « La parade des centaurs »…
Pour ce qui est des textes, vous chantez toujours en français. Dans les années 80, vous aviez également sorti des versions traduites de vos deux premiers albums. Comptez-vous le faire pour Apocalypso ? Est-ce que la question s’est posée ?
On ne le fera pas. On l’a déjà fait par le passé. Ça perd l’authenticité, c’est une retranscription, car sur le plan des textes, ça ne transpire pas la poésie du texte. Je chante tellement mal en anglais, que finalement, ça en devient ridicule. Donc, en plus, dans le groupe, on a la chance d’avoir Olivier, qui est franco-britannique. Il m’a clairement conseillé d’abandonner cette idée. (Rire). On revendique le côté français, et jamais on ne proposera une version anglaise de cet opus.

« On voulait tourner la page avec l’ancien Sortilège et continuer à évoluer dans ce style que les fans attendent de nous.«
En ce qui concerne les thématiques abordées, y en a-t-il une en particulier qui ressort ? L’antiquité ?
En général, j’aime bien écrire des chansons intemporelles qui n’évoquent pas une époque particulière. Je m’inspire en partie des religions ou plutôt de la mythologie gréco-romaine ou nordique. Après, il y a d’autres morceaux qui n’ont pas forcément cette couleur. Je pense notamment aux morceaux « Trahison » ou même « Encore un jour », qui sont des chansons un peu plus généralistes on va dire.
La production de ce nouvel opus est très efficace. Qui s’en est occupé principalement ?
Déjà, pour la prise de son, c’est notre guitariste, Olivier, qui s’en est occupé. C’est chez lui qu’ont été enregistrés toutes les guitares, basses, voix. Les batteries, on les a enregistrées dans un gros studio ailleurs et qu’on a remixées chez lui. Pour le mix’ final, on a fait appel à Anthony (Arconte, NDLR) avec qui nous avons travaillé pour la deuxième fois. C’est l’ingénieur-son de Renaud Hantson et de d’autres artistes. À la fin, le mastering a été fait aux États-Unis. On a vraiment pris le temps de peaufiner nos enregistrements, ce qui fait clairement la différence.
Sortilège a toujours eu beaucoup de fans, même en dehors de la France. Votre album sera distribué par Season Of Mist à l’étranger. Que va-t-il se passer pour la suite ? Une tournée mondiale ? Européenne ?
Pour l’instant, notre agenda sera rythmé par une petite tournée de rodage (qui a finalement été annulée…, NDLR) en attendant la prochaine qui devrait nous voir nous produire un peu partout en Europe et, pourquoi pas, dans d’autres pays. Je sais que nous sommes attendus en Amérique Latine, mais aussi au Québec, au Japon… Ça va dépendre. À partir du moment où l’album fonctionne, il y a une demande. Si l’album fonctionne, les promoteurs s’intéresseront au groupe. Tout va dépendre de la réception de l’album dans ces pays-là, et grâce à Season Of Mist, on va avoir une distribution mondiale. Pour commencer, ils vont distribuer les deux albums Phoenix et Apocalypso dans un même coffret.
Quels ont été les retours concernant Phoenix, votre album d’autoreprises ?
Il a fallu qu’on le fasse pour deux raisons. Pour commencer, on voulait montrer qu’on était là pour faire du Sortilège, même s’ils ont été remaniés. On a rendu ces morceaux plus carré, plus audibles quelque part. Et aussi, on avait également mis deux morceaux inédits dans cet opus, au départ destiné à Apocalypso, « Phoenix » et « Toujours Plus Haut ». Mais bon, suite au conseil de notre maison de disques, nous avions décidé de les inclure dans Phoenix. Il fallait que cet opus serve de transition entre l’ancien et le nouveau Sortilège. Pour continuer, il fallait d’abord que cet opus d’auto-reprises fonctionne. Finalement, il a été tellement bien perçu qu’on nous a laissé un cahier des charges assez larges pour la suite. Après, les gens nous ont vus en concert et savent que nous sommes le vrai Sortilège. Ça nous a permis de faire cet opus. Si Phoenix n’avait pas fonctionné, il est fort possible que nous n’aurions pas continué l’aventure.
Est-ce que vous tu avais appréhendé ce retour ?
Oui et non. Ce n’est pas vraiment une appréhension. Je suis revenu car les fans étaient là, car il y avait une demande. Après, pour Phoenix, nous avons quand même bouleversé notre catalogue et modernisé l’ensemble. Il y a toujours des gens qui diront qu’il préfère les versions d’il y a 40 ans… même si j’ai dû mal à concevoir ça. Finalement, ils ont tellement aimé Phoenix qu’ils ont appris à accepter la nouvelle mouture de Sortilège.
Sortilège, c’est :
Olivier Spitzer : Guitare
Bruno Ramos : Guitare
Christian « Zouille » Augustin : Chant
Sébastien Bonnet : Basse
Clément Rouxel : Batterie
Discographie :
Sortilège (EP-1983)
Métamorphose (1984)
Larmes de Héros (1986)
Phoenix (2021)
Apocalypso (2023)
Laisser un commentaire