Comme le Dreamer Fest, le BetiZFest, le Tyrant Fest et bien d’autres festivals de la région, le In Theatrum Denonium est un incontournable de la région des Hauts-de-France : le type-même de festivals au cours desquels il est plaisant de se retrouver entre amis. Le concept est aujourd’hui bien connu et bien huilé : faire jouer des formations de Metal sombre (cette année, Helleruin, Deströyer 666, Mysticum…) dans un cadre plutôt atypique : le théâtre de Denain. Après six premières éditions couronnées de succès, Nord Forge peut une nouvelle fois se féliciter d’avoir fait le plein, à une période où les concerts se bousculent. Heretik Magazine, fidèle au poste, revient sur cette soirée bien sympathique.

Par Axl Meu // Crédits photos : Moris DC


La ville de Denain n’est peut-être pas la ville la plus attractive des Hauts-de-France, mais elle peut se targuer d’avoir à sa disposition l’un des plus beaux théâtres de France : parfait alors pour dynamiser la vie culturelle de l’ancienne cité minière. Il est donc normal d’y retrouver alors parmi les festivaliers du jour des habitués, mais aussi des curieux, accueillis aux alentours des 17h30.

Helleruin est le seul représentant de la scène « Trve Black Metal » de la journée. Projet solo de Carchost (Orewoet), la formation a réussi à se faire un petit nom sur le plan européen, notamment suite à ses prestations dans le cadre de festivals comme le Throne Fest. Aujourd’hui, les Hollandais profitent du confort du jeu de la salle pour proposer un concert intense qui met l’accent principalement sur leur premier opus, War upon Man (2021), mais aussi d’autres morceaux plus confidentiels comme « Invincible » tiré du split en collaboration avec De Gevreesde Ziekte. Le show dans son ensemble est assez simple, mais surtout authentique : les morceaux sont incarnés comme il se doit par Carchost et ses musiciens de session reproduisent bien les gimmicks de sa musique : tout est en ordre. Pour beaucoup, Helleruin fut la belle découverte de la journée. 

Après un passage à la buvette (qui, malheureusement, aura beaucoup de mal à se désengorger), nous retrouvons Bodyfarm – l’un des autres projets du batteur de Helleruin, David Schermann – qui a remplacé au pied levé Chapel of Disease. Bien que « différent » du reste de la programmation, les Hollandais font tout de même mouche. L’énergie véhiculée par le groupe est implacable et ravit les amateurs du Death Metal à la Bolt Thrower. De notre côté, nous en voulons plus : quarante minutes, c’est trop peu… Mais d’un autre côté, nous ne pouvons que féliciter la réactivité du groupe qui a su se rendre disponible, bien que déjà programmé le soir-même en Belgique au Elpee Cafe de Deinze (Belgique). Bien joué ! 

Ce qui fait également le charme du In Theatrum Denonium, ce sont ces petits extra’, comme ces concerts dans le superbe fumoir illuminé par ses superbes peintures et son magnifique lustre. Cette année, c’est l’ami Déhà qui s’est chargé d’occuper les festivaliers le temps de trois sets éclectiques – tout comme le musicien – au cours desquels le Black Metal, la Cold Wave et même la musique urbaine étaient à l’honneur. Petit bémol néanmoins. Il fallait se lever de bonne heure pour assister aux sets. Le fumoir étant un lieu de rencontre (y sont également disposés les stands de merch’, boisson, restauration…), il était relativement difficile de frayer un chemin et d’y voir le Belge se produire. 

De l’autre côté, dans la grande pièce, il y avait donc Deströyer 666, également en tournée avec Helleruin et Bodyfarm. Qu’on se le dise, le jeu de scène de la formation n’est en rien théâtral : il s’agit uniquement de déployer une énergie Thrash/Black et d’enchainer les morceaux sans discontinuer, sans trop se demander si ça rend bien sur scène ou non. Bien sûr, auteur d’un nouvel opus, Never Surrender, Deströyer 666 focalise une partie de son attention ce dernier et n’oublie pas de revenir sur d’autres morceaux plus « cultes » comme « Pitch Black Night » et de se faire plaisir en reprenant le classique de Motörhead, « Iron Fist ». Musicalement parlant, la formation fait le travail : le show était brut, puissant et donc cathartique. 

La surprise de la soirée, c’est Mysticum : véritable prise de risques, surtout que sa musique teintée de Black Metal et d’Indus’ n’est pas à la portée de toutes les oreilles. Il faut savoir apprécier les rythmiques machines portées par les trois norvégiens musclées et surtout supporter les stroboscopes. N’en déplaisent aux épileptiques, car la prestation fut puissante, intense et finalement précieuse ? Ce n’est pas tous les jours que le théâtre de Denain déploie autant de moyens (grands écrans, vidéoprojecteurs, jeux de lumière) pour répondre aux exigences requises d’une formation de musique extrême. Peut-être pas de tous les goûts, la prestation des Norvégiens n’a laissé personne indifférente. C’est tout ce qui compte à la fin : Mysticum a marqué les esprits.

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Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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