Bien qu’il y ait des structures qui encouragent l’essor des musiques alternatives dans le Valenciennois (on pensera surtout à la F.L.A.C. et l’association Taste of Mind), on peut tout de même regretter que les musiques extrêmes n’y soient pas légion. Et donc, à nous de soutenir le peu d’événements qui se tiennent. Car il y en a. Les 6 et 7 mai derniers, Petite-Forêt a vibré au rythme des musiques amplifiées : Loudblast et Akiavel étaient conviés lors d’une première soirée organisée par le théâtre d’Anzin, dans le cadre de la programmation décentralisée « Hors Les Murs », et Black Bomb A et Crowbar, lors de la deuxième. Nous y étions.
Par Axl Meu
Samedi 6 mai.
Akiavel est bien connu dans le paysage « Metal » hexagonal, bien que ses passages dans les Hauts-de-France soient peu fréquents. Il faut dire que la formation vient de Toulon et qu’elle a su délaisser le climat tropical de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour se frotter à la chaleur humaine des gens des hauts. Et Aurélie Gérard – la frontwomen du groupe – en est consciente. À plusieurs reprises, elle rend hommage au public visiblement ravi de découvrir ses morceaux estampillés « Melodic Death Metal », tirés des trois albums du groupe (paru successivement en 2020, 2021 et 2022 !). La recette est assez simple, mais il nous faut aujourd’hui saluer la précision et la rigueur d’exécution dont fait preuve sur scène cette « nouvelle » formation, visiblement adoptée et approuvée par Stéphane Buriez « himself ».
Loudblast, encore et toujours pour qui les performances se succèdent, mais ne se ressemblent pas tout-à-fait (le line-up semble s’être stabilisé avec l’arrivée de Nicklaus Bergen à la guitare et Pierre-Emmanuel Pélisson à la basse, du moins, pour le « live »). Les Nordistes – qui aiment rappeler qu’ils viennent du coin – ont cette fois-ci décidé de se focaliser sur un de leurs albums phares, à savoir Disincarnate (19991), en y interprétant à la suite cinq morceau du même album, notamment « Disquieting Beliefs » (qui avait fait l’objet d’un clip à l’époque). Niveau surprise, on pourra également évoquer la présence de « Black Death », tiré du split Licensed To Thrash, sorti avec Agressor en 1988, permettant alors à Stéphane de saluer l’ensemble du public constitué de vieilles connaissances. Après, ça déroule sec avec des classiques que l’on ne présente plus : « Cross The Threshold » et « No Tears To Share »… Une bien belle performance.
Dimanche 7 mai.
À peine le repas dominical ingurgité, nous reprenons la route pour Petite-Forêt qui, en cette deuxième journée, a convié la tournée rassemblant Black Bomb A et Crowbar (oui, oui. Crowbar a bien joué à Petite-Forêt, vous nous avez bien lus !). Aujourd’hui, c’est quand même la première fois que nous voyons Black Bomb A se produire sans RV Coquerel, remplacé par Jordan Kiefer. Jacou, quant à lui, a été remplacé par son ami, Étienne (également « road » du groupe. Pour le coup, on reste dans la même famille). C’est donc sous le regard attentif de Jacou (présent dans la salle) et des fans – visiblement décidés à en découdre dans la fosse que ce Black Bomb A 2.0. se lance. La frappe de Jordan est certes moins marquée que celle d’RV, mais le reste castagne tout de même. Arno et Poun délivrent leur philosophie de vie basée sur la « liberté », enchaînent les classiques : « My Mind is a Pussy », « Civil War », « Police Stopped Da Way », « Mary »… et s’autorisent même une petite folie en reprenant l’engagé (et l’écolo) « Beds Are Burning » des Midnight Oil. Ça marche, on s’amuse, et la chaleur finit par nous étouffer.
Des sonorités Punk de BBA, on passe à Crowbar, vétéran de la scène Sludge de la New-Orleans, porté par Kirk Windstein, – qui a même profité de son passage dans les Hauts-de-France pour assurer quelques prises de chant chez les copains d’Embrace Your Punishment ! Et sa présence ne fera accepter la lourdeur atmosphérique déjà bien ancrée dans la salle. L’atmosphère qui règne dans la salle est en adéquation avec la musique délivrée par les Américains : lourde, poisseuse. On transpire, on souffre parfois, mais un concert de Crowbar, ça se mérite avant tout. Les classiques s’enchaînent (« All I Had (I Gave) », « Fixation », « Like Broken Glass ») et les Américains – comme leurs prédécesseurs – nous offrent une reprise d’un autre groupe phare et souillent le très classieux « No Quarter » de Led Zeppelin. Bref, c’est tout trempés que nous ressortons de la salle, mais avec le sentiment d’avoir vécu une expérience assez singulière ! Ce n’est pas tous les jours que Crowbar décharger son matériel à 5 minutes de chez soi.
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