Portes-parole de la nouvelle vague moderne de Heavy Metal classique, les Burning Witches ne sont pas du genre à se tourner les pouces. Quand elles ne sont pas en tournée, elles composent et enregistrent… Résultat, depuis sa création en 2015, la formation suisse a déjà fait paraître cinq albums (!). Le dernier en date s’intitule The Dark Tower… Et pour nous en parler, Lala Frischknecht (batterie) !

Propos de Lala Frischknecht (batterie) recueillis par Axl Meu


Depuis sa création en 2015, Burning Witches a déjà sorti cinq albums. Où trouvez-vous le temps pour composer et tourner ? Avez-vous le temps de vous reposer ? 

Pour commencer, Romana (Kalkuhl, guitare) est très prolifique. Elle a vraiment le « truc » pour composer des morceaux mélodiques, entêtants, qui déchirent ! Même si nous n’avons pas eu énormément de temps pour composer l’album, nous avons réussi à accumuler assez d’idées…

L’année dernière, bien avant de partir en tournée, nous avions déjà trois morceaux : « World On Fire », « Doomed To Die », « The Dark Tower »… Une fois notre tournée sud-américaine arrivée à son terme, Romana a poursuivi l’écriture de l’album, courant octobre de l’année dernière… Et le mois d’après, nous étions déjà dans le studio d’enregistrement ! Romana m’a envoyé ses pistes et moi, je me suis mis en tête de chercher de rythmiques solides. Après, une fois les mélodies et les parties de batterie faites, on a envoyé tout ça à Laura (Guldemont, chant). Nous sommes très occupées… Et, en général, en tournée, nous essayons aussi de prendre du temps pour nous, car nous nous produisons tous les jours. Il est plus agréable de composer dans un environnement sain. 

Est-ce que tu peux me présenter ce nouvel opus ? De quoi parle-t-il ? Quelles sont les thématiques abordées ? 

Ses paroles évoquent principalement le personnage d’Elisabeth Bathory. On s’est inspirées de son histoire. À côté, on s’inspire de nos expériences personnelles, de faits de vie notamment sur la ballade « Tomorrow », qui parle d’un ami de Laura. Ce morceau est particulièrement triste, mais reste très inspirant, son message étant très positif à la fin.

Pourquoi tant d’admiration pour ce personnage d’Elisabeth Bathory ? Venom, Bathory, Tormentor ont déjà parlé d’elle… Mais d’où vient cette fascination ? 

Elle est si spéciale. Pourquoi cette comtesse – qui incarnait à la fois le pouvoir, le luxe et la richesse – a-t-elle commis tous ces meurtres ? Quel que soit le style – Heavy Metal, Thrash Metal, Death Metal -, les fans de musique extrême sont fascinés par ce genre d’histoires. Certes, nous restons des gens normaux, mais nous avons un penchant pour les thématiques extrêmes. À titre personnel, il m’arrive d’écouter des histoires d’horreur pour m’endormir. Après, elle reste fascinante dans le sens où elle a fait l’Histoire… Et dire qu’il était interdit de prononcer, ne serait-ce que son nom, pendant plusieurs siècles !

« Il est désormais temps que les gens acceptent le fait que ces groupes – ces chanteurs, chanteuses – se battent tous pour la même cause : celle du Metal ! »

Burning Witches fait partie de la nouvelle vague de Classic Heavy Metal. Pourquoi ce style connait-il un nouveau souffle en ce moment ? 

Il est enfin temps de remettre ce style et la tradition sur le devant la scène. Il y a encore dix ans, plus grand monde ne jouait du Heavy Metal… Et pourtant, nous venons tous de là, d’une manière ou d’une autre. Le Heavy Metal est un genre de musique si noble, à la fois mélodique, puissant… Contrairement à ce que l’on peut croire, on peut incorporer beaucoup d’éléments d’autres styles à cette musique, cela peut-être du Power Metal, des éléments de Hard… Les idées sont sans fin. Le Heavy Metal est un style très complet !  

Qui sont tes héros ? 

Judas Priest… Bien sûr ! Iron Maiden… On leur doit tous quelque chose. Ils ont vraiment inventé cette musique et, à l’époque, ces groupes ne savaient pas réellement dans quel style ils évoluaient. Ces sonorités étaient si nouvelles à l’époque. C’est un style qui a su se renouveler. 

Aujourd’hui, il y a de plus de femmes évoluant dans ce milieu, et Burning Witches en est un bon exemple. À l’époque, il y avait Doro, Lita Ford, Leather Leone… mais aujourd’hui, ce style semble s’être davantage ouvert. Un commentaire à ce sujet ? Les mentalités semblent avoir évolué ! 

Pour moi, le genre d’une personne ne devrait pas poser problème. Si tu sais jouer d’un instrument, forme un groupe. Et à la fin, on se moque de savoir si ce groupe n’est composé que d’hommes ou de femmes, ou s’il est mixte. Il est désormais temps que les gens acceptent le fait que ces groupes – ces chanteurs, chanteuses – se battent tous pour la même cause : celle du Metal. On s’en moque pas mal de savoir si tu es une fille, ou un garçon. Tant que la personne fait les choses avec honnêteté… ! Il faut dépasser ces clichés du genre : « Tu es une femme, ta place est à la cuisine… ».

Schmier de Destruction est-il toujours votre manager ?!

Oui ! Il est un peu comme notre père spirituel. Il fait vraiment partie de notre famille. On s’envoie des messages presque tous les jours ! Parfois, il nous fait même à manger. C’est un très bon cuisinier ! C’est aussi grâce à Romana que Damir (Eskić, guitare) a rejoint Destruction il y a trois ans. La famille s’aggrandit ! Damir nous aide beaucoup également dans notre carrière… C’est vraiment le couteau-suisse de Burning Witches. On s’estime vraiment chanceux de les avoir dans notre entourage. Sans eux, nous aurions vraiment eu du mal à nous développer. 

Schmier est vraiment une icône dans le milieu…

Oui, vraiment ! Je me souviendrai toujours du jour où je l’ai rencontré. Je venais d’envoyer ma candidature pour Burning Witches. Suite à mon audition, les filles m’ont expliqué que Schmier serait notre manager. Et moi, j’étais là : « Comment ça ?! LE Schmier de Destruction ?! ». Je n’en revenais pas. Lors de notre première rencontre, je lui ai demandé de signer mon vinyle de Release From Agony (1987). Les filles s’étaient moquées de moi, car j’étais vraiment intimidée !


Burning Witches, c’est : 

Jeanine Grob : Basse 

Lala Frischknecht : Batterie 

Romana Kalkuhl : Guitare 

Laura Guldemond : Chant 

Larissa Ernst : Guitare 

Discographie : 

Burning Witches (2017)  

Hexenhammer (2018) 

Dance with the Devil (2020)

The Witch of the North (2021) 

The Dark Tower (2023)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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