La 26ème édition du Durbuy Rock Festival est un événement majeur de la saison des festivals avec pas moins de 24 groupes programmés sur deux jours. En ce début Mai nous sommes de retour à Bomal sur Ourthe pour prendre une dose de décibels en compagnie de groupes de tout horizons et dans une remarquable variété de genres. Le seul changement vient de la scène extérieure qui a retrouvé place en face dans la salle. Cela va s’avérer idéal pour éviter les attroupements devant les portes.
Par Franck Lasselle // Crédit photos : Moris DC
En ce vendredi 12 mai, les festivités débutent en milieu d’après-midi avec One Hour dans la salle du Sassin. La jeune formation belge évolue dans le Metalcore et après une intro Pop décalée, elle lance sa prestation avec « Where Is My Place ». Porté par un gros son et la voix aiguisée de Fabian, le titre fait effet. Le côté puissant est remuant et le passage calme typique est sympathique. Avec « Can I Play », le groupe confirme avec un bon mixe entre aspect percutant et moment calme accrocheur. « What Could Be Worst » évoque un Death mélodique à la In Flames avant de se faire plus méchante. Le groupe est heureux d’être là et ça se ressent, le public est déjà nombreux et l’accueil est top. Le concert est court et le final arrive avec « Come On et Awake ». Les deux confirment le talent des musiciens pour un ton costaud, porté par des soli de haute volée, aéré par des aspects plus calmes. L’outro avec des samples dansants ajoutant au côté plaisant du concert. One Hour a proposé un concert frais et sympathique, il a manié la poudre Metalcore avec efficacité.
Ce sont les tourangeaux de Drakwald qui ouvrent le programme extérieur. Ils évoluent dans le Folk Metal teinté Death et d’entrée après une intro ciné SF, ils frappent fort. On retrouve un ton Death digne d’Amon Amarth avec la voix caverneuse et en parallèle une jolie mélodie Folk. La voix claire se fait de la place avec un côté Pagan en forme d’histoire comptée. L’accueil est bon, la température clémente et cela donne une belle atmosphère de fête. Porté par la mélodie à la flûte « Burning Clouds » est un bon moment de Death/Folk. Derrière, le groupe sort la cornemuse sur un ton très Death. Le côté intense est efficace avec un bon growl tandis que le folk ressort par le chant clair et les chœurs. Avec « Blood And Glory », « Despair Of The Last Men » ou « Under A Rain Of Soot », le groupe confirme sa force comme si Amon Amarth se lançait dans le Folk. Quelques circle pit se lancent dans les premiers rangs et le concert s’achève avec « Erase By Fire » dans la même ambiance puissante et entraînante. Drakwald a proposé une belle prestation. Il propose un très bon Death mélodique dotée d’une âme Folk forte.
Avec Carnation, le festival accueille un habitué des festivals. La formation belge a le vent en poupe avec son Death Old School. Et elle ne va pas venir en touriste, elle envoie du lourd cash avec « Iron Discipline ». Impressionnant sous son maquillage rouge sang, Simon balance un chant caverneux exquis. Le ton est intense et cartonne un public ravi de la charge. Le groupe va enquiller les missiles. « Strench Of Death », « Plaguebreeder », « Hellfire » ou « Chapel Of Abhorrence » sont taillés dans un son digne des grands genre. Le rythme impressionne tout comme la lourdeur qui colle chacun sur place. La maîtrise est totale avec des riffs et soli d’une rapidité impressionnante. Le concert passe à vitesse folle et ravit les amateurs de sauvagerie. Dans le final, « Necromancer » et « Where Death Lies » tartinent de la même manière. Le côté impeccable et féroce fait effet tout comme le chant guttural d’un Simon possédé. Carnation a été grand et a proposé une prestation parfait. Il fait un carton auprès d’un public remuant et confirmé son statut au sein de la scène Death Metal.
Le ton va changer avec Rise Of The Northstar. En matière de Hardcore, les Français se font fait un nom notamment grâce à leur univers japonais marqué. Le groupe évolue en quatuor suite à la blessure d’un de ses guitaristes. Le décor est proche des anime et les musiciens costumés comme des samouraïs. L’intro japonaise fait effet puis avec « The Anthem » et « Showdown », les hostilités sont lancées. Le ton Hardcore dépote bien porté par des scratches remuants. Vithia dégage un charisme certaine et assure avec un ton rappé décapant. L’ambiance est chaude et « Third Strike » et « Here Comes The Boom » vont faire monter la température. Entre la musique féroce et des refrains efficaces, le groupe met la raclée. « Welcame » est l’occasion d’une belle communion avec le public avec un circle pit costaud. Samourai Spirit est dans le même esprit Hardcore incisif. Après un interlude Dragon Ball Z fun, « One Love » déffrise avec un chant Hardcore rap incisif. « Nekketsu », « The Legacy Of Shi » et « Again And Again » sont explosifs en forme de tartine Hardcore porté par des refrains efficaces. Rise Of The Northstar a été remarquable. Même à quatre, le combo a dégagé une force énorme avec assurance rare, il a fait impression et laissé des traces auprès d’un public remuant.
Avec Bloodbath, le Death à la suédoise est à l’honneur. Porté par Nick Holmes, le groupe entraîne dans les abîmes dès l’intro. Puis, avec « So You Die », la charge est lancée. Le ton guttural de Holmes est parfait. Le rythme intense en forme de tabassage en règle. Holmes est détendu derrière ses lunettes de soleil et sonne la charge avec « Brave New Hell ». Le ton Death classieux est intense et le growl caverneux redoutable. Il s’en dégage une force occulte redoutable. Musicalement la maîtrise est totale et la suite avec « Zombie Inferno » va le confirmer. Très brutal le titre met la raclée avec une partie instrumentale ébouriffante. « Breeding Death » et « Like Fire » sont violentes et intenses avec une hargne rare et de gros refrains. Les forces sombres sont en action et fascinent l’audience. « Carved » se fait aussi féroce en forme de claque death brutal. Le final avec notamment « Putrefying Corpse », « Cry My Name » et « Eaten » est parfait pour achever ce grand moment gore, brutal et méchant. Bloodbath a montré une grande forme. Il a donné un concert faisant honneur à un Death Brutal majestueux.
Avec Rotting Christ, on retrouve une légende du Black Death occulte. Les grecs se lancent avec une intro lugubre typique et derrière 666 est un début idéal. Sakis est en forme et remue la foule. Son ton incantatoire et ténébreux est fabuleux et la musique envoûte. « Kata Ton Daimona Eaytoy » et « Fire, God and Fear » sont deux claques Dark et mystiques. Le côté glacial prend aux tripes, Sakis est énorme en hurlant et déclamant. Le ton épique Black fait effet et fait monter l’ambiance. « Dub-sag-ta-ke » est un parpaing de violence black portée par un refrain direct. Après un interlude glacial, « Apage Satana » est splendide avec un chant profond faisant de Sakis un prédicateur. « Elthe Kyrie » et « Demonon Vrosis » sont envoûtantes taillées dans un Black intense portées par le chant profond. « Societas Satanas » est toujours aussi bien accueillie avec son refrain mystique énorme. Dans le final « Non Serviam » est une claque dark tandis que « In Yumen-Xibalba » se fait puissante et entraînante. « Grandis Spiritus Diavolos » cartonne avec un côté obscur mystique porté par un Sakis au charisme glacial. Rotting Christ a ravi et confirmé qu’il restait un des maîtres de l’art noir.
Dans la salle, place à la tête d’affiche avec Korpiklaani. Les boss finlandais du Folk Metal son attendus et la salle est remplie. L’intro fait monter l’ambiance, puis « Viinamaën » déchaîne tout le monde, il se fait puissant et dansant porté par l’accordéon. « Wooden Pints » est un excellent moment. Folk, entraînant et porté par une mélodie en or et un chant éraillé parfait il fait un carton. Les musiciens sont en forme et avec « Happy Little Boozer », « Pilli On Pajusta Tehty », « Sanaton Maa » et « Levan Polka », ils vont mettre le feu. Festifs, mélodiques et portés par le violon et l’accordéon ils sont de belles ritournelles aux refrains forts. Le coté dansant fait effet avec un chant habité et des mélodies splendides. Le public est à fond et avec « Tuli Kokko », « Pidot » ou « Verikoira », le groupe propose de jolies pépites Folk faisant ressortir une âme nordique. Le finnois ajoute au côté authentique et chacun chavire. Puissance et mélodie se mixent avec classe et montrent un groupe au sommet de son art. Le final avec les rappels est festif, la salle explose, danses et pogos se multiplient. « Beer Beer », « Ennen » et « Vodka » sont des hymnes avec un côté folk endiablé et un chant rapide maîtrisé. Korpiklaani était en grande forme. Les musiciens souriants et motivés ont été à la hauteur des attentes. Ils ont proposé une fiesta Folk Metal mémorable qui a marqué les esprits.
En extérieur, ce sont les Américains de Suffocation qui clôturent le programme. La légende de la scène Brutal Death est attendue et, dès l’entame sur « Thrones Of Blood », le ton est donné. Les musiciens assomment avec une technique de folie. Le growl infernal fait effet tout comme la vitesse intense. Le tourbillon est total, notamment lors de la partie solo. « Jesus Wept » et « Catatonia » sont tout aussi solides. La technique est fabuleuse, le groupe colle la raclée avec une classe rare. Ricky Myers ajoutant à la force ressentie avec un growl venu des ténèbres de l’âme. La suite avec « Clarity Through Deprivation », « Breeding The Spawn » ou « Funeral Inception » est impressionnante. La technique déployée est fabuleuse, l’intensité ne baisse pas d’un cran et tout cela met le feu. « Pierced From Within » enfonce le clou avec brutalité, les riffs de Terrance et Charlie collant au mur. Le final avec « Bind Torture Kill », « Liege Of Inveracity » et « Infecting The Crypts » dégage la même intensité. Les musiciens se plaisent à jouer le plus vite possible avec une force incroyable qui remue des premiers rangs fournis. Cela achève une prestation de haute volée. Suffocation n’a rien perdu de sa classe, il a achevé la scène extérieure avec maestria.
Les extérieurs sont fermés mais il reste un extra pour les acharnés. Barbar’O’Rhum débarque de Toulouse et propose un Rock Metal celtique pirate inspiré les chants de marin. Le décor est top avec le bateau pirate, les musiciens ont le look adéquat et après une intro épique aux relents de révolte le ton est donné avec « La République Pirate ». Porté par une bonne mélodie celtique, le titre fait effet. La voix rugueuse est parfaite tout comme le côté Rock Punk irlandais. Le violon entraîne le public et l’ambiance est chaleureuse malgré l’heure tardive. Au détour d’un speech, le public est invité à prendre la route avec le groupe. Derrière, le concert va prendre des allures d’histoire contée. « La Véritable Histoire du Capitaine Crochet », « Cœur de l’Océan » ou « L’Antre de Davy Jones » sont de belles ritournelles celtiques avec une bonne facette Metal. Romain est un parfait capitaine et il entraîne chacun dans l’univers pirate avec sympathie et envie. Dans le final « La Chasse au Kraken » et « Le Rocher des Pirates » sont toutes aussi plaisantes. Les parties instrumentales Folk et celtiques faisant effet pour plonger dans l’histoire. Barbar’O’Rhum a été un parfait final. Il a montré un talent énorme et a fait voyager en terre pirate de belle manière.
Ceci achève une belle première journée. Le festival est lancé de manière parfaitement avec une ambiance chaleureuse et amicale et cela augure du meilleure pour la suite des festivités.
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