Enforcer est en quelque sorte la relève durable du Heavy Metal traditionnel. De retour avec Nostalgia (sorti le 5 mai dernier via Nuclear Blast), les Suédois ont répondu à nos questions avant d’embarquer pour une nouvelle série de concerts, notamment marquée par un passage attendu au Hellfest le samedi 17 juin prochain.
Propos d’Olof Wikstrand (chant, guitare) recueillis par Axl Meu
Comment le groupe se porte-t-il ?
Nous avons traversé beaucoup de moments difficiles durant la pandémie, mais je dirais que cela nous a renforcés. Aujourd’hui, nous nous sentons très bien au sein du groupe, aucun égo ne prend le dessus sur un autre. Il n’y a pas de compétition entre les membres du groupe. Chacun est impliqué et créatif. Je dirais que le groupe n’a jamais été aussi créatif !
Cette année, Enforcer revient sur le devant de la scène avec Nostalgia. Peut-on ou, même, doit-on, le considérer comme un hommage aux années 80 ?
Eh bien, je ne dirais pas que je suis nostalgique des années 80… La nostalgie est une émotion très forte qui nous concerne tous. C’est un sentiment dans lequel beaucoup peuvent se retrouver, tous les jours… La nostalgie peut renvoyer au temps qui s’évapore, à un événement marquant de ta vie… Ça n’a rien à voir avec la musique, ici. Ici, on élabore plutôt une réflexion sur le temps qui passe…
Ce n’est pas la première chose à laquelle on pense. Surtout quand on vous connaît, vous et votre passion pour le Heavy Metal des années 80. Je voudrais en savoir plus au sujet de cet album ? Quels objectifs vous étiez-vous fixés quand vous avez commencé à réfléchir sur cet opus ?
Comme je dis à beaucoup, je ne veux pas que l’on voie Enforcer comme un tribute-band. Ce n’est pas parce que je ne suis pas très attiré par les groupes « modernes » qu’il faut considérer Enforcer comme un groupe « rétro ». Les groupes des années 90 ne m’intéressent pas. Je m’inspire des groupes qui étaient là il y a plus de 30 ans et j’essaie toujours d’aller de l’avant. En tout cas, je fais en sorte que mes idées ne soient pas prévisibles.
Concernant Nostalgia, je voulais qu’il soit plus « conséquent » et que chaque morceau soit un hit à lui-seul. Pour le dernier album, je voulais qu’on l’écoute du début jusqu’à la fin, pour mieux le comprendre. Pour celui-ci, c’est l’inverse. Chaque morceau est un « hit » censé représenter le groupe. Ici, Nostalgia contient 12 hits. C’est aussi simple que cela.
J’ai été assez surpris par la durée des morceaux qui sont quand même assez courts ! Vos morceaux forment un superbe concentré d’énergie. Comment composez-vous ?
Au départ, je me base sur un refrain entêtant que j’ai en tête. J’ai une mélodie dans ma tête, et je fais en sorte de l’étoffer. Pour qu’elle soit efficace, cette mélodie se doit d’être simple. C’est ça la clef. À partir, de cette mélodies, il faut également ajouter tout un tas de nuances…
« Ce n’est pas parce que je ne suis pas très attiré par les groupes « modernes » qu’il faut considérer Enforcer comme un groupe « rétro » »
Quelles sont les thématiques globalement abordées sur cet album ? Y a-t-il une thématique qui revient plus qu’une autre ?
Pas vraiment. Mais je dirais que le thème de la nostalgie revient assez régulièrement dans les morceaux et même sur la pochette de l’opus. C’est le principal thème… Après, concernant le reste des morceaux, je dirais que ce sont des hymnes « Heavy Metal » à proprement parler. On a écrit des morceaux qui évoquent le Heavy Metal et ses valeurs.
Désormais, on imagine que tu bous d’envie de retourner sur scène pour défendre cet opus. Pensez-vous tourner pour défendre cet opus ? Qui vous accompagnera ?
Pour le moment, nous n’avons rien de prévu, mais je peux te dire que nous serons en tournée européenne à l’automne (à noter que Enforcer partira en tournée européenne en compagnie de Destruction, Crisix et Razor en automne et que la formation passera par le Mass Deathtruction le 4 novembre prochain, NDLR). Là, pour le moment, nous nous concentrons sur les festivals auxquels nous allons participer cet été, notamment le Hellfest, Sweden Rock en Suède, le Copen’Hell au Danemark, le Bang Your Head en Allemagne…
Un commentaire sur le Hellfest ?
Ce sera notre première fois là-bas ! J’espère que notre musique séduira de nouvelles personnes et que beaucoup nous découvriront sur place. C’est vraiment ce que j’espère !
Aujourd’hui, beaucoup de groupes sont en tournée et les tarifs ne cessent d’exploser. Ressens-tu une forme de pression à ce sujet ?
Nous nous estimons vraiment chanceux, car les fans ont continué de venir nous voir en concert après la pandémie. Les fans de « trve metal » sont vraiment restés fidèles… Aujourd’hui, on parle de New Wave Of Traditionnal Metal…
Mais aujourd’hui, tout a augmenté, tout est plus cher, les prix des vols, des tour-bus, les taxes… Avant, ce n’était pas vraiment un problème, mais aujourd’hui, si… Ça craint.
Tu fais allusion à la New Wave of Traditional Heavy Metal… Que penses-tu globalement de ce mouvement ?
Il y a vraiment beaucoup de bons groupes dans ce style ! Je me réjouis vraiment du fait qu’il y ait de plus en plus de groupes évoluant dans ce style : je suis convaincu que chacun apporte sa pierre à l’édifice et que nous construisons ensemble une nouvelle « fanbase », un vrai mouvement ! Je pense à des groupes comme Skull Fist, à Evil Invaders… C’est vraiment cool de créer un « culte » ensemble ! Aussi, je me réjouis aussi du fait qu’il y ait de plus en plus de groupes « féminins » dans ce mouvement. Le premier groupe qui me vient à l’esprit est Cobra Spell. C’est vraiment cool !
Enforcer, c’est :
Olof Wikstrand : Chant, guitare
Jonas Wikstrand : Batterie
Jonathan Nordwall : Guitare
Garth Condit : Basse
Discographie :
Into the Night (2008)
Diamonds (2010)
Death by Fire (2013)
From Beyond (2015)
Zenith (2019)
Nostalgia (2023)
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