En juin dernier, le Rock In Bourlon a accueilli une pointure de la scène Grindcore / Powerviolence sur ses terres : c’est Full Of Hell. Intéressée par son actualité, la rédaction s’est rencardée avec Dylan Walker un gros quart d’heure avant que ce dernier ne monte sur scène !

Propos de Dylan Walker recueillis par Axl Meu // Crédit photos : Axl Meu


Pour commencer, un retour concernant le concert que vous avez donné la semaine dernière au Hellfest. Ça a été ? 

Le Hellfest ? Très bien organisé. Après, je ne suis pas fan des grands festivals, je préfère les festivals à taille humaine comme celui-ci, mais je dois dire que nous nous sommes bien amusés. Le line-up était fou, et tout s’est très bien déroulé… Je sais que la programmation est de plus en plus en « mainstream », mais qu’importe. Je ne vois pas de problème au fait de jouer avant les groupes comme Papa Roach.

Le Hellfest joue la carte de la diversité. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Et les groupes se produisant sous la Altar étaient plus ou moins proches de notre son et de l’autre côté, sous l’autre tente, sous la Temple, il y avait des groupes plus typés « Black Metal » comme Gorgoroth donc… En tout cas, rien ne m’a laissé penser que je n’étais pas à ma place.

Ce soir, vous allez donc vous produire dans un cadre plus intimiste : au Rock In Bourlon. Quand avez-vous entendu parler de ce festival pour la première fois ? 

Des potes à nous s’y sont produits l’année dernière, notamment Portrayal of Guilt. J’ai vu le nom de ce festival sur leur affiche de tournée. Je ne connaissais pas ce festival, puis je me suis renseigné…

Comment travaillez-vous sur votre setlist ? Vos morceaux sont particulièrement courts... Quel objectif vous fixez-vous quand vous préparez un concert ? 

Depuis les débuts du groupe, notre première intention est de créer une sorte de « mur de son ». Nous ne prenons même pas de le temps de nous présenter ou quoi que ce soit. L’idée est vraiment de créer un mur de son – du début jusqu’à la fin du set – en y incluant des nuances, des atmosphères différentes. Après, on s’adapte en fonction des tournées et du public. En général, nous essayons d’adopter la bonne démarche et faire en sorte que chacun passe un bon moment. 

Ça fait maintenant deux ans que Garden of Burning Apparitions est sorti. Est-ce que vous avez pensé à la suite ? 

Nous venons juste d’enregistrer un nouvel album. Cet été, nous sortirons également un nouveau split, en 12’, sur lequel nous avons travaillé avec un groupe de Los Angeles que nous aimons beaucoup, GASP : un gros morceau de la scène Powerviolence. Nous avons aussi travaillé sur une collab’ avec le groupe Nothing.

Pour ce qui est de l’évolution du groupe, je dirais que Full Of Hell évolue avec son temps. Nous étions très jeunes quand nous avons formé ce groupe. Nous avons continué d’apprendre et aujourd’hui, je pense que nous sommes parvenus à faire sonner le groupe comme nous aurions souhaité qu’il sonne il y a dix ans de ça. Je pense que nous allons continuer à apprendre dans les années qui suivent… Et je trouve que le groupe est dans une position assez agréable en ce moment. Nous ne stagnons pas. Et plutôt que de nous reposer sur nos acquis, nous continuons d’apprendre, à découvrir de nouveaux groupes, tout en nous lançant des défis. Nous essayons tout simplement de donner le meilleur de nous-mêmes ! 

Full Of Hell s’est toujours senti libre dans sa démarche artistique : nous faisons ce que nous voulons et nous n’avons pas peur de sortir de notre zone de confort.

À quoi devons-nous nous attendre de votre part pour la suite ? Comment sonnera votre prochain album ?

Les trois derniers albums de Full Of HellTrumpeting Ecstasy (2017), Weeping Choir (2019), Garden of Burning Apparition (2021) forment une sorte de trilogie cinématique. Mais le nouveau est complètement différent. Bien sûr, le groupe reste dans le domaine des musiques extrêmes, mais, à mes yeux, il ouvre un nouveau chapitre pour le groupe : de l’artwork jusqu’aux morceaux en eux-mêmes. Après, Full Of Hell s’est toujours senti libre dans sa démarche artistique : nous faisons ce que nous voulons et nous n’avons pas peur de sortir de notre zone de confort.

Quand tu composes, tu te focalises plus sur tes sentiments ? Sur tes états d’âme ?

C’est le guitariste et le batteur qui écrivent la musique. Moi, je sais juste qu’ils écrivent en fonction de leurs goûts et de leurs phases. Par exemple, ces derniers temps, certaines de leurs idées étaient très axées « Death Metal », tous deux voulaient se lancer des défis et écoutaient énormément de Death Metal. Et ensuite, là, ils sont revenus à des choses plus axées « Noisy / Punk ». Ça dépend vraiment. Après, au risque de me répéter, le groupe fait vraiment ce qu’il a envie de faire. Notre démarche est un peu égoïste. (Rires) Au moins, ça ajoute un côté « authentique » à notre musique. 

Et pour les paroles ? 

Pour le nouvel album, les paroles sonnent comme un « retour aux sources ». Il parle de nous, de nos racines, de notre ancrage local, de la Pennsylvanie et du Maryland. Tu sais, le fait de vivre à la campagne et tout ce que cela engrange : la dépression. Ce sont de beaux états, mais tout n’y est pas tout rose, loin de là. Je pense qu’il était temps pour nous d’écrire un album sur nos racines. 

En ce qui concerne le son global de l’album, est-ce que tu peux nous préciser la direction prise par le groupe ? 

Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que ce nouvel album est vraiment différent de tout ce que nous avons déjà proposé par le passé. Tous les éléments sont là, mais nous les avons arrangés différemment. 

Vous ne travaillez plus avec Relapse Records. Un commentaire à ce sujet ? 

Il n’était pas prévu que nous fassions plus de deux albums avec ce label, donc. Après, ce n’est pas vraiment un label fait pour nous. Après, ça n’enlève rien au fait que les gars du label sont vraiment passionnés par ce qu’ils font. Ils font du très bon boulot… mais je dois avouer que Relapse Records ne nous correspondait pas trop. Au fond de nous, nous sommes toujours un groupe « D.I.Y. », donc travailler avec un label aussi gros ne faisait pas trop sens. Je préfère travailler avec un petit label, plus indépendant, dirigé par une ou deux personnes. 

Vous allez donc sortir le prochain album par vous-mêmes ? 

Non, ce sera chez Closed Casket Activities, un label new yorkais, chez qui nous avons sorti Suffocating Hallucination, notre collab’ avec Primitive Man. C’est un très bon label qui signe pas mal de groupes de Noise… Aussi, le packaging est aussi très important pour ce label. Et il fait tout pour rendre les choses spéciales. 


Full Of Hell, c’est : 

Dave Bland : Batterie 

Spencer Hazard : Guitares, Noise 

Dylan Walker : Chants, Electronics, Noise 

Sam DiGristine : Basse, chant 

Gabe Solomon : Guitare

Discographie :

Roots of Earth Are Consuming My Home (2011) 

Rudiments of Mutilation (2013) 

Trumpeting Ecstasy (2017) 

Weeping Choir (2019) 

Garden of Burning Apparitions (2021)

Collaboration : 

Full of Hell & Merzbow (W/ Merzbow) (2014) 

One Day You Will Ache Like I Ache (W/ The Body) (2016) 

Ascending a Mountain of Heavy Light (W/ The Body) (2017) 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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