Nous ne connaissions pas Hammershøi avant d’être confrontés à sa musique. Après le concert, Google nous a appris que Hammershøi était en fait le nom d’un peintre danois de la seconde moitié du XIXème siècle… Peut-être que la formation s’est inspirée de ses œuvres pour forger sa musique à mi-chemin entre l’EBM et la Synthpunk. Le contraste entre la musique de Venin Carmin et celle d’Hammershøi est donc assez saisissant. La musique d’Hammershøi est bien plus agressive et simpliste (en apparence) que celle de Venin Carmin. Les rythmiques sont mécaniques et les passages vocaux, souvent diffusés à l’aide du video-projecteur, sont souvent parlés. Même si on regrette un manque d’animations sur scène (cela dit, un des frontmen est allé dans la fosse), la musique de la formation nous est apparue entraînante et solide. Nous sommes désormais bien « chauds » pour She Past Away.

Tous étaient là pour She Past Away ce soir. Il faut dire que la formation porte en elle le renouveau de la scène « Dark Wave / Post Punk ». Volkan Caner (chant, guitare) et Doruk Öztürkcan (machine, voix) ont clairement innové dans ce style et ont – par exemple – renforcé le côté électronique de The Cure. Ainsi, les mélodies travaillées par les Turcs sont plus bien plus « dansantes », comme en attestent les superbes « Durdu Dünya » et « Katarsis » joués en première partie de concert.
La musique des Turcs a ce petit « quelque chose » qui nous attrape et qui finit par ne plus nous lâcher, bien que nous n’y comprenions trop rien. Les paroles sont écrites et chantées en turc, et pourtant et pourtant, les musiciens réussissent trop facilement à transcender cette barrière du langage pour mieux nous remuer. Et donc, les morceaux – allez, au hasard – « Insanlar », « Hayaller? » et « Ruh » (qui est une adaptation du poème « Le Revenant » de Charles Baudelaire) sont très parlants en fin de compte. She Past Away – nous a fait danser (jusqu’à la crise d’hystérie) sur des sujets personnels engageant l’introspection et le questionnement de soi. C’était puissant.
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