LIVE-REPORT – Alestorm + Vanaheim + Mormieben (Le Splendid – Lille)

Il y a des soirées pour lesquelles l’expression « prendre son mal en patience » prend tout son sens. C’était le cas le mardi 25 novembre dernier dans le cadre de la venue au Splendid d’ Alestorm, Vanaheim et Mormieben. Bien que le début des hostilités soit annoncé pour 18h30, nous retrouvons les abords du Splendid de Lille bondés à notre arrivée tardive. Il est 18h45 et la salle n’a toujours pas ouvert ses portes. Des problèmes techniques survenus lors des balances du groupe Alestorm contraignent les fans à patienter dans un froid de canard jusqu’à l’ouverture définitive des portes à 19h30.

Par Axl Meu / Crédit photos : Mélis Vas 


Quoi qu’il en soit, les portes sont ouvertes et nous comprenons vite que les sets seront quelque peu écourtés pour les intéressés. Mais nous sommes dedans, un peu frigorifiés, il nous faut l’avouer, prêts à accueillir Mormieben, formation de Pirate Metal française. Comme une partie de la salle, ses musiciens ont sorti leur plus beau costume de pirate et sont bien déterminés à faire la fête. Cependant, nous avons du mal à rentrer dans le concert, la faute à une performance bien trop maladroite alliant tout ce que le kitsch a de pire à proposer. Les pistes – dans le thème – sont assez grossières et le mauvais jeu d’acteur du chanteur assez pénible à regarder. En attendant, Mormieben a saisi une belle opportunité de s’amuser et de faire parler, et finalement, c’est tout ce qui compte, non ?

On passe alors à Vanaheim pour qui la scénographie est bien plus sobre que ses prédécesseurs. Et pourtant, « sobriété » et « efficacité » n’ont jamais aussi bien rimé ensemble. La musique des Hollandais (qui ne sont qu’à leurs débuts) nous rappelle le Ensiferum des débuts et, naturellement, leur seul album en date, Een verloren verhaal, nous est présenté. De notre côté, nous devons avouer avoir eu un coup de cœur pour leur violoncelliste, Rikke Linssen, qui a apporté son lot de nuances à la musique du groupe ! Une belle découverte pour notre part. 

Qu’on aime ou pas Alestorm, on doit leur reconnaître des qualités : leur réalité et leur faculté à écrire des morceaux « catchy » et bas du front (le propos du groupe est loiiiiin d’être intelligent, et c’est clairement assumé !). Elles sont parfaites lorsqu’on est, par exemple, en quête de légèreté. Comme à chacune de leurs performances maintenant, un énorme canard jaune trône au milieu de la scène et le groupe lance les hostilités sur « Keelhauled » et « No Grave but the Sea » et les membres – soit en shorty moulant ou bien en kilt – amusent la galerie qui le lui rend bien. Les fans se sont slammés (d’ailleurs, la sécurité semble dépassée par les événements) et font – à plusieurs reprises – le drakkar dans la fosse.

Une autre qualité que l’on a reconnue ce soir : l’interprétation des pistes et la dextérité dont a fait preuve Chistopher Bowes (chant, claviers) qui – bien que plâtré – a trouvé un moyen pour jouer ses parties de clavier et qui, finalement, a accompagné son public dans l’ivresse de la nuit pendant plusieurs moments phares, la reprise de « Hangover » de Taio Cruz, « Mexico », « P.A.R.T.Y. » et bien sûr « Drink » et « Fuck With An Anchor », les deux joués en toute fin de partie. Bref, ce soir, les Britanniques d’Alestorm nous ont prouvé qu’ils n’avait pas volé leur succès ! 

LIVE-REPORT – Samhain Festival (29/10)

Après une première journée réussie, nous sommes de retour au Muziekgieterij de Maastricht pour la seconde journée du Samhain festival.

Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC

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Le programme démarre avec Naxen. Œuvrant dans un Black misanthropique, les Allemands castagnent. La foule est happée par un rythme intense et par le chant hurlé de LN. Les passages épiques glaciaux amènent un côté cosmique et mystique. Le mixe des ambiances est parfait et cela envoûte. Naxen a montré qu’il avait les armes pour devenir un grand de la scène Black.

Firtan vient d’Allemagne et œuvre dans le Black Metal. L’entame est musclée avec un chant abyssal. Klara et son violon amènent un côté lyrique et cela atténue la violence. L’ambiance sombre est remarquable et, au delà de la furie guerrière, les passages aux violons transportent dans une autre dimension. Firtan a proposé un concert mixant force et sensibilité avec talent.

Avec Outlaw, le ton est proche de Watain avec une ambiance de fin des temps plane. Le côté froid prend à la gorge, le chant malsain de D. donne le frisson. La violence est majestueuse et il se dégage une force mélodique certaine. Le charme vénéneux est parfait, un côté spirituel plane et entraîne dans les ténèbres. Outlaw a proposé un concert digne des maîtres du genre.

Avec Regarde les Hommes Tomber, l’art noir reste à l’honneur. Les Français ont soigné le décor avec des vasques enflammées. Ils collent la raclée avec un rythme énorme et glacent par le chant de T.C.. L’idée générale est brutale mais avec une force émotionnelle et une sensibilité certaine. Regarde les Hommes Tomber a proposé une forte prestation et confirmé son côté à part au sein de la scène Black.

Avec Unru, le Black penche vers le crust. Après une intro mystique, un son crade et méchant déferle. Le tout est cru et sans pitié, le chant clair misérabiliste est pénétrant. La férocité dégagée plonge dans le profond des abîmes tandis que le chant et le claviers de E apportent un aspect glacial. Unru a proposé un concert âpre et fait côtoyer le néant.

Avec Celeste, le Post-Black est à l’honneur. Les Français ont leur lumière rouge et déversent sur la salle un son brut de décoffrage. Il plane une force mélancolique pleine d’âme. Le chant abyssal fait effet et le mixe d’ambiances est parfait. Le côté nihiliste est hypnotique tandis que la force brute fait mal. Un concert de Celeste est une expérience à part tant le groupe a trouvé les clefs de la noirceur la plus profonde.

Les Néerlandais de GGU:LL œuvrent dans le Doom teinté Drone. Le ton est abrupt comme si la fin des temps était arrivée, le chant ajoutant à la sensation de mal être. Le côté crépusculaire est sombre et attirant. Le côté lancinant amène la facette drone flippante. Le concert est psychologiquement rude à encaisser tant le côté destructeur est fort. GGU:LL a donné une leçon de brutalité peu commune.

Venu d’Italie, Ufomammut fait lui dans le Sludge. Le ton est lourd comme si les enfers engloutissaient la salle. Le chant est un cri primaire écrasant de puissance. Le côté abyssal est intense avec juste des passages Stoner adoucissant la charge. Le cocktail est astral, psychédélique, violent et teinté progressif. Ufomammut a proposé un voyage musical puissant et profond.

Predatory Void est composé de membres de divers groupes belges. Il propose un mixe de Death, de Sludge et de Black brutal et bestial. Lina hurle comme une possédée, le côté gras colle au mur. Les passages calmes au chant dégagent une force d’âme énorme. Predatory Void a proposé un concert violent et envoûtant. Il a tout pour cartonner à grande échelle.

Frère de Godflesh, Jesu voit Justin Broadrick débarquer seul. Entre Post-Rock, Drone et Doom, il propose une leçon hypnotique. Il alterne moments lancinants et passages glaciaux. Son chant profond ajoute un côté astral. Plus mélancolique que Godflesh, Jesu se fait fragile et spirituel. L’impression de vivre une BO de film SF est forte. Jesu a proposé une expérience profonde introspective.

Birds In Row œuvre dans le Punk-Hardcore. Les lavallois vont facilement séduire un public ouvert. Le chant abrasif Hardcore fait effet de même que le ton sauvage, mais mélodique. Il règne un côté rageur engagé en forme de boule d’énergie. La foule a bougé et apprécié un côté Wave 70’s. Birds In Row a été convaincant et remué son monde avec intensité.

Retrouver Tiamat est un plaisir. Edlund et ses hommes apparaissent comme un ami perdu de vue. La formation met à l’honneur Wildhoney et Clouds. Retrouver « In A Dream », « Clouds », « The Ar », « Whatever That Hurts » ou « Gaia » a été un bonheur. Chefs d’œuvres de Metal Gothique, ils ont transporté la foule. « Vote For Love », « Cain » ou « Cold Seed » ont aussi ravi grâce au charme d’un Edlund fragile. Tiamat a rappelé qu’il demeurait un grand du Metal gothique.

La salle annexe finit avec Sigh. Les Japonais et leur Black « avant-garde » sont cultes et la salle affiche complet. Présents en configuration à trois, ils jouent leur premier album, Scorn Defeat. Le son cru fait effet de même que le chant torturé de Mira. À ses côtés habillé en samouraï, Nozomu épate aux riffs et soli. La relecture de l’album fascine avec un côté occulte en forme de déflagration Black. Sigh a proposé un concert violent avec un fort côté occulte.

Mysticum, c’est un Black Industriel porté par un trio fou se plaisant à tabasser. L’intensité liasse pantois avec un rythme infernal. Le chant glacial fait peur, cela donne une impression de puissance peu commune, les lumières clignotantes ajoutant un coté mécanique. Niveau déculottée, il est dur de faire mieux, la violence s’accentuant de titre en titre. La force martiale se lie à la puissance Black avec efficacité. Le mélange plongeant dans un univers mystique et cosmique. Mysticum a fasciné et tabassé avec hargne .

Cela conclut un week-end parfait. Le Samhain a proposé une affiche deluxe dans une salle confortable avec une organisation impeccable. Il nous reste à remercier les organisateurs pour leur accueil.

LIVE-REPORT – Elder + Slomosa (The Black Lab – Wasquehal)

Elder est une formation de Rock / Stoner Psyché désormais bien implantée dans le paysage des musiques extrêmes. D’ailleurs, pas plus tard que cet été, nous avons eu l’opportunité de les voir à deux reprises dans le cadre du Motocultor et de l’Alcatraz Festival, en toute fin de week-end à chaque fois. Et donc, vous comprendrez qu’il était, fatigue oblige, difficile de saisir tout le propos du groupe. Par chance, nos amis de Cerbère Coryphée – en accord avec The Black Lab – ont programmé le groupe le 5 novembre dernier alors en tournée avec Slomosa.

Par Axl Meu / Crédit photos : Meli Vas

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Pas encore tout à fait remis du Mass Deathtruction de la veille, nous prenons la route pour la salle wasquehalienne. Première remarque : pour un dimanche soir, le taux de remplissage de la salle est plutôt impressionnant, parfait pour accueillir Slomosa. Pour faire court et simple, les Norvégiens évoluent dans un style que l’on peut rapprocher à celui de Kyuss et un peu à celui de Queens of the Stone Age : plein de fuzz et aux sonorités particulièrement chaleureuse. Si aucun morceau ne semble se démarquer plus qu’un autre, saluons ici une formation authentique et dynamique (et parfois timide, c’est du moins l’impression que dégage son chanteur, Benjamin Berdous) qui a profité de ce tour-support pour présenter un de ses nouveaux morceaux tiré d’un deuxième album à sortir prochainement via Stickman Records. Une belle impression et une belle confirmation pour notre part.

Passons donc à Elder et la salle est archi-blindée (on n’est pas loin du sold-out !). Après tout, le succès que rencontre le groupe aujourd’hui est mérité : les concerts que les Américains ont donnés un peu partout en Europe (notamment au Hellfest et aux différentes éditions du Desert Fest) ont été salués par les fans et la critique… En ce qui nous concerne, nous nous réjouissons de revoir les Américains saluer le public lillois sept ans après son dernier passage dans la région (la dernière fois, c’était au El Diablo à Lille. C’est dire si la formation a évolué depuis…). Quant à la prestation livrée ce soir à The Black Lab, elle est tout simplement généreuse : les sept (et longs) morceaux choisis pour la tournée « Catastasi », « Lore », « Embers », « Merged in Dreams – Ne Plus Ultra », « Blind », « Gemini » et l’incontournable « Sanctuary » sont interprétés naturellement, sans discontinuer. Et ce que nous apprécions particulièrement, c’est l’importance donnée à l’interprétation des parties techniques : feeling & rigueur sont au rendez-vous, de quoi satisfaire les guitares en herbe (sans doute présents en nombre dans la salle), mais aussi les amateurs du Rock des 70’s, le vrai rock, sans artifice. Car c’est un peu ça aussi Elder, des mecs passionnés par les 70’s qui n’ont pas oublié de mettre à jour les ingrédients et la recette de cette époque faste du Rock’n’Roll. On a adoré.

LIVE-REPORT – Hell’s Balls Belgium (Courtrai – BE)

Un vent d’Alcatraz Festival a soufflé sur le Hell’s Balls Belgium le samedi 11 novembre dernier dernier à Courtrai. L’initiative n’a trompé personne : c’est bien l’équipe de l’Alcatraz Festival qui a investi le Kortrijk Xpo et qui a proposé une affiche éclectique le jour de l’Armistice. D’ailleurs, c’est ce même 11 novembre qu’a été mis à jour le line-up de la prochaine édition (ont été ajoutés Epica, Sadus, Europe, mais aussi Cirith Ungol et Eternal Champion). Mais pour l’heure, Epica, Carcass, Stratovarius, Sonata Arctica, Suicidal Angels et bien d’autres nous attendent pour cette journée on ne peut plus chargée !

Par Axl Meu / Crédit photos : Moris DC

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Un petit commentaire sur le cadre pour commencer ? De la déco’ jusqu’aux infrastructures en passant par la scène, les nombreux foodtrucks, le système de cashless, le DJ hurlant des classiques de la scène Thrash, tout nous donne l’impression d’être à l’Alcatraz Festival, mais en version « indoor ». Et comme à chaque édition, son lot de formations belges pour lancer les hostilités. C’est Temptations for the Weak qui ouvre la journée : premier constat, le son est bon. Le groupe est loin de faire dans l’originalité, mais se défend plutôt bien sur scène avec une musique qui se rapproche de ce qu’a pu être Killswitch Engage à un moment. On continue avec Bark, bien connu du public flamand. Incontournables chez eux, les Belges proposent un Death’n’Roll à l’esprit Punk. Les morceaux s’enchaînent bien, mais nous sommes convaincus qu’il manque un petit quelque chose… 


Carnation est l’une des nouvelles valeurs sûres du Death Metal européen. Et ils ont profité de cette nouvelle performance à Courtrai pour présenter leur nouvel opus, Cursed Mortality, paru une semaine auparavant chez Season of Mist. Ce troisième album marque un tournant dans la carrière du groupe un nouveau logo, un nouveau visuel, un nouveau pied de micro et un niveau maquillage pour Simon Duson qui, s’affirme de plus en plus dans le domaine du chant clair, sans pour autant perdre son côté « Death Metal ». Cette nouvelle performance témoigne de la belle évolution d’un groupe qui parvient à mêler ses deux facettes sans que cela fasse tâche. 


Pas trop d’évolution du côté des Grecs de Suicidal Angels. Et c’est dommage. En plus, le son est particulièrement mauvais – la batterie surplombe tout, on n’entend pas les guitares -, ce qui nous empêche d’apprécier comme il se doit ses classiques « D.I.V.A. », « Bloody Ground » et « Capital of War ». En espérant que ce faux-pas ne soit qu’anecdotique, Suicidal Angels étant l’un des fiers porte-paroles de la NWOTM. Pas découragés pour autant, nous retrouvons Asphyx, qui brade une partie de son merch’ ce soir : 10/15e le t-shirt, c’est vraiment donné aujourd’hui vu les tarifs exorbitants pratiqués par certaines formations… Aujourd’hui, les Hollandais se sentent comme à la maison et, Martin van Drunen, qui ne s’adresse qu’en néerlandais, propose un set copieux, intense et de qualité : c’est lourd, gras et intense. Classique, mais efficace. 

Virage à 180°, on passe du Death / Doom au Power Metal Symphonique avec Sonata Arctica. La formation – qui divise dans la salle – émerveille pourtant les amateurs à coup de solos de clavier dithyrambiques et moments de grâce sur « Tallulah », ballade ultime introduite par un Tony Kakko particulièrement amusant. Tonalité que l’on retrouve en toute fin sur la reprise du thème « Vodka » entonné par une bonne partie de la salle. Par la suite, nous retrouvons Peter Pan Speedrock, inconnu au bataillon en ce qui nous concerne. D’ailleurs, nous ne comprenons pas vraiment la programmation de cette formation si peu « populaire » en fin de journée. Peut-être était-ce là pour alterner les styles ? En tout cas, nous y avons vu un trio et sa mascotte proposer un ensemble de Rock / Punk, fortement influencé par la formule et le son de Motörhead : d’ailleurs, les deux reprises « R.A.M.O.N.E.S. » et « Ace of Spades » ont été les bienvenues. C’était un bon moment de Rock’n’Roll.

On continue avec Stratovarius, alors en tournée européenne en compagnie de Sonata Arctica. Les deux groupes font la paire, mais nous devons avouer avoir un petit (gros) faible pour Stratovarius : les compositions sont sans doute plus raffinées, un poil moins kitsch, et sans doute plus « virtuoses ». En tout cas, ici, le Stratovarius version 2023 fait plaisir à voir : Timo Kotipelto (chant) est tout simplement bluffant ! Quel plaisir d’écouter à la suite « Black Diamond » et « Unbreakable » ! Seul petit regret, l’absence de « Speed of Light » – pourtant joué lors des autres dates européennes. À côté, le reste était parfait, car marqué du sceau de la rigueur. 

La journée touche bientôt à sa fin, et pourtant, il reste encore deux gros morceaux : Carcass et Epica, groupes différents et donc, deux publics différents. Carcass est en mode pilotage-automatique, mais ça nous va. Bill Steer ne fait qu’un avec sa Gibson et Jeff Walker tape toujours la pose quand on s’approche trop près de lui. Musicalement, les sets de Carcass consistent en une sorte de « fourre-tout » des meilleurs moments du groupe, sous forme de medleys, mais ça plaît. On y a retrouvé un peu de Heartwork, un peu de Swansong, un peu de Necroticism : Descanting the Insalubrious, le tout joué sans interruption. Une véritable claque. 


Collés aux barrières, nous finissons notre journée avec Epica (qui, on le rappelle, a annoncé sa participation dans le cadre de la prochaine édition de l’Alcatraz Festival). Aujourd’hui, la performance est un peu particulière : le guitariste Mark Jansen est absent, car il attend un heureux événement (et donc, est remplacé par Asim Searah) et le bassiste Rob van der Loo, lui, est absent pour des raisons de santé (mais, lui, n’est pas remplacé). Néanmoins, cela n’a pas empêché les Hollandais de livrer une prestation XXL, à leur image. Les énormes structures en forme de serpent sont là, et les boîtiers à pyro’ de même, de quoi réchauffer les yeux et coeurs lors de l’interprétation sans faille des nombreux hits comme « Beyond the Matrix » et « Consign to Oblivion » tout en insistant bien sur le nouveau morceau de l’EP, The Alchemy Project. On a adoré. 

LIVE-REPORT – Samhain Festival (28/10)

Ce week-end des 28 et 29 octobre, nous avons aussi rendez-vous aux Pays-Bas à Maastricht pour assister au Samhain Festival qui met à l’honneur le Metal extrême. Le Muziekgieterij est idéal avec un hall immense et deux belles salles fonctionnelles et confortables.

Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC

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Nous démarrons dans la grande salle avec E-L-R. Devant un public fourni, les Suisses vont proposer un Doom teinté Post Metal glauque et apocalyptique. Il se dégage une atmosphère mystique avec un équilibre entre moments calmes et furieux, les filets de voix fantomatiques amenent un côté effrayant. E-L-R a proposé un concert violent et attirant. De l’autre côté, la salle annexe démarre avec Lord Dying. Les Américains proposent un Sludge parfait croisement entre Crowbar et Eyehategod. Porté par un Erikl au ton décapant, le groupe va assommer son monde. Le rythme est intense et la lourdeur dégagée sur chaque riff fait mal. La chape de plomb a été énorme. Avec ce concert, Lord Dying a convaincu les fans de Metal poisseux en se mettant à la hauteur des grands du genre.

La foule est là pour accueillir Wolvennest. Le voyage est total, le clavier pose le ton, de même que le chant profond crépusculaire de Shazzula. Le mixe Doom mélancolique et ambiance 70’s est fabuleux. L’atmosphère est froide et attirante en forme d’expérience astrale. Wolvennest a un talent éblouissant et se pose en grand nom de la scène Doom actuelle. Avec Ante-Inferno, le Black Metal est à l’honneur. Sous les lumières rouges, les Anglais vont envoyer la sauce. Ils entraînent le public dans les abysses avec un côté hargneux et haineux et un aspect épique glacial. Le côté sans pitié est remarquable. La vitesse de jeu laisse pantois tandis qu’au micro KB est cru et bestial. Le voyage vers les ténèbres a été exquis, Ante-Inferno a fait impression semblant sorti des enfers. 

Avec (Dolch), le ton est occulte. Entre Gothique, Darkwave et Doom, les Allemands brisent les frontières. L’alternance des tons est exquis. Le chant pop et l’ambiance musicale glacée font effet, puis le côté violent porté par le chant assomme. Le côté Dark dégage une ambiance mystique 70’s. La violence fait mal et dégage un charme vénéneux. Ce melting-pot artistique a été fascinant. (Dolch) a proposé un concert en forme de « trip » astral. 

Downfall Of Gaia mixe des tons atmosphériques avec du Sludge, du Post-Black et une pointe de Crust. Cela donne un mixe intense, le côté gras se mélange avec un chant aux allures de cri de rage. Le côté abyssal  Post-Metal est en adéquation avec un côté remuant. L’idée Black ressort par le chant plein de hargne. Les aérations permettent de s’immerger dans un monde sombre dépressif. Dowfall Of Gaia a proposé un voyage qui n’a pas laissé indemne.

Avec Conan, la salle annexe vogue vers un ton Doom, Sludge et Stoner. Le ton est d’entrée gras avec une lourdeur étouffante. On ressent dans chaque riff un aspect velu digne d’Electric Wizard ou de High On Fire. Le trio se plaît à assommer son monde et ne relâche jamais la pression. Conan n’a pas fait dans la dentelle et a balancé un concert d’une puissance phénoménale. 

Avec Heretoir, le ton est Post-Black dépressif. Le début a des airs de fin des temps. Puis la violence prend le dessus, le chant abyssal est empli de désespoir et une mélancolie certaine ressort. Sensibilité et brutalité font corps et quand la sauvagerie prend le dessus ça fait mal ! Les parties instrumentales sont prenantes avec un côté triste. Heretoir a proposé une prestation forte ne laissant passer aucune lumière. 

Avec Darkspace, le ton est ambiant. Les Suisses ont un côté culte, ne rentrant dans aucun moule. Porté par un trio maquillé, le concert est une procession cauchemardesque. Il n’y a pas de mélodies, pas de refrains pour se raccrocher, juste des sons oppressants semblant venir d’au-delà des ténèbres. Les rares parties de chants sont glaciales et le rendu fascine. Un concert de Darkspace est une expérience rude et hypnotique. On continue avec les Danois d’Afsky. Le son méchant prend à la gorge de même que le rythme infernal proposé par Ode et ses compagnons. Ode hurle à s’en déchirer les organes et cela donne une déclaration de guerre en mode Black Metal. Froids et bruts, les titres plongent dans le Nord. Niveau raclée c’est sévère avec une facette épique glaciale. Afsky a été parfait, son concert a été une célébration Black Metal. 

Avec Godflesh, une autre expérience se prépare. Green et Broadrick font déferler un vent industriel brut dérangeant. La voix robotique est effrayante et cela donne un saut vers l’apocalypse. La raclée est totale et jamais l’intensité ne se relâche. Il s’est dégagé un côté transe, une folie prenante et noire à l’image de notre société. Plus que jamais Godflesh se pose en parfait miroir de son époque. 

Originaire du Canada, Panzerfaust achève la salle annexe avec son Black brutal. L’intro glaciale pose le ton, puis la tempête s’abat. Méchants et malsains, les titres sont d’un sombre taillé dans la noirceur de l’âme humaine. La férocité donne le frisson avec un côté cru dévastateur. Jamais le rythme ne ralentit avec un Goliath tenant la foule avec son chant haineux. Panzerfaust a donné une leçon qui a marqué les esprits. 

Enfin, Katatonia permet de reprendre ses esprits. Auteur d’un Metal atmosphérique mélancolique, les Suédois charment par leur sympathie portée par un Jonas au ton émotionnel. Les perles comme « Austerity », « Colossal Shade », « Birds », « Opaline » ou « My Twin » ravissent par leur force mélodique et montrent un côté Heavy certain. Dans le final, « Old Hearts Fails » ou « July » font merveille avec une tristesse attirante. Katatonia a été une tête d’affiche parfaite en forme de parfait distributeur d’émotions.

La première journée du Samhain a été riche et fut une réussite. Au vu du programme du second jour, il tarde à chacun de vite revenir dans cette si belle salle. 

LIVE-REPORT – Garmonbozia, les 25 ans (Part. 2)

Heretik Magazine n’en a toujours pas fini avec le Garmonbozia. Après une première soirée marquée par le retour scénique (en salle, qui plus est) d’Emperor, nous comptons bien reprendre notre dose de musique amplifiée. Nous sommes le samedi 28 octobre. Il pleut toujours à Rennes, mais les bars et les disquaires sont chaleureux. Après une matinée d’emplettes, nous reprenons la direction du Liberté et de L’étage pour assister, principalement, aux performances de Perturbator et Carpenter Brut. 

Par Axl Meu

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C’est Pestifer qui commence. Un nom que l’on connaît bien maintenant, puisqu’on les a vus la semaine d’après dans le cadre du Mass Deathtruction à Louvain-la-Neuve en Belgique. Il n’y a pas grand chose à dire : bien que leur chanteur ne soit pas très en forme (il nous avoue souffrir d’une laryngite), la performance reste efficace. Le groupe nous présente son nouvel EP et rafle par la même occasion quelques nouveaux fans. En bas, Ho99o9 se prépare et le contraste entre Pestifer et le duo est assez saisissant. Bien éloigné des sonorités Death Metal des Belges, Ho99o9 nous propose un ensemble décalé à mi-chemin entre le Rap, le Crossover et le Punk. On ne va pas le cacher : l’ensemble est particulièrement difficile d’accès, mais comporte quelques bons moments. Scéniquement, les deux frontmen assurent ! 

On ne connaissait pas Sépulcre avant de le voir se produire à l’Étage. Directement, les musiciens nous font penser à une version « bretonne » des nordistes de Skelethal : on est dans le OSDM bien crasseux. On aime bien, bien que le son soit – pour la première fois du week-end – assez brouillon. Il y a bien trop de basses, et c’est dommage ! On enchaîne directement avec Orange Goblin mené par le géant Ben Ward (qui s’est rasé le crâne ! Mais où est donc passée sa tignasse ?!!). Le show est toujours le même, mais bourré d’authenticité. On est dans le Rock’n’Roll, le vrai, celui qui crache des décibels à l’aide d’une simple Gibson branchée sur un ampli Marshall et qui vante les mérites d’un certain Lemmy Kilmister. On adore. 

Dans un autre registre, là-haut, on retrouve les cultissimes de Ved Buens Ende pour qui beaucoup ont fait le déplacement aujourd’hui. Les Norvégiens, pionniers du Black Metal expérimental, menés par Carl-Michael Eide (que l’on connaît aussi pour son travail au sein d’Aura Noir) plongent leurs fans dans un univers sombre, pesant, que beaucoup relieront à un certain Deathspell Omega ou même à Imperial Triumphant. Ce concert fut une belle opportunité de voir la légende pour les uns, et pour les autres, sans doute une belle découverte. 

En bas, les autres attendaient Carpenter Brut : une des dernières têtes d’affiche du week-end. On passe d’un extrême à un autre avec une musique dansante, qui nous plonge dans ce que l’univers Synthwave a de mieux à offrir : des néons, des lumières, beaucoup de lumières mêmes, des claviers dansants et une rythmique décoiffante. On est donc bien loin des réflexions philosophiques des Norvégiens… Là, on s’imagine tout simplement en train de dévaler une asphalte à fond la caisse en décapotable quelque part dans Tokyo ! La classe ! 

Ceux qui n’ont pas encore eu leur dose de musiques sombres se sont retrouvés devant Rotting Christ. Ça se bouscule dans les premiers rangs et, quant à nous, nous avons l’impression que chacune des performances de Sakis Tolis (chant, guitare) est une nouvelle confirmation de sa bonne forme. Depuis sa performance à Avelgem le mois passé, la setlist n’a pas évolué et met toujours à l’honneur les hits des Grecs à savoir : « Fire, God and Fear », « Non Serviam », « Grandis Spiritus Diavolos » et Noctis Era ». Pas encore de nouveautés à se mettre sous la dent, donc… Mais, on nous souffle dans l’oreillette que ce sera pour bientôt ! Affaire à suivre ! 

Et pour conclure : Pertubator, alors en tournée avec Carpenter Brut. Cela nous permet de comprendre que les deux formations sont bien différentes l’une de l’autre, malgré leurs quelques similitudes. Dans les deux cas, il s’agit d’un mec derrière sa console et ses claviers qui balance des sons électroniques, tout en étant épaulé par une bonne section rythmique. Là où la différence se fait ressentir, c’est surtout au niveau des sonorités proposées : celles de James Kent sont bien plus sombres, plus « ambient » et plus étouffantes dans l’ensemble et s’approchent de plus en plus de la Cold Wave et du Post Punk ! On a adoré ! 

Et pour ceux qui en veulent encore : un after était organisé après que Fred Chouesne et sa bande ont soufflé leurs 25 bougies en compagnie de DJ Künmaster (Troll In The Sky) qui a commencé son set sur un « Never Let Me Down again » (Depeche Mode), plus que bienvenu. À bientôt Rennes. Rendez-vous, même heure, même lieu dans cinq ans ? 

LIVE-REPORT – Garmonbozia, les 25 ans (Part. 1)

La rédaction d’Heretik Magazine ne se rend presque jamais à Rennes. C’est vrai. Notre rayonnement s’étend plus du côté des Hauts-de-France, mais quand Garmonbozia souffle sa 25ème bougie, c’est une toute autre histoire, surtout lorsque l’association annonce la participation d’Emperor pour son unique date française, ainsi que celles de Perturbator, Carpenter Brut, mais aussi The Great Old Ones (qui nous promet un ciné-concert exclusif). Bref, après un moment d’organisation, nous prenons la route pour Rennes pour deux journées pluvieuses, mais amplifiées. 

Par Axl Meu

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Cette année, contrairement aux dernières éditions « anniversaire » qui se tenaient à l’Étage, c’est tout le complexe « Le Liberté + l’Étage » qui est investi, parfait pour réguler le flot de festivaliers venus d’un peu partout en France. Avant le lancement des hostilités, nous profitons d’un petit temps mort pour aller saluer les exposants, notamment les Éditions des Flammes Noires représentées par Émilien que nous avions déjà rencontré la semaine passée au Tyrant Fest. Après ça, notre marathon commence véritable à l’Étage avec Saturnus qui ouvre la soirée de manière convenable avec un Doom Metal expressif. Premier constat : le son est très bon et sublime les nouvelles compositions du groupe tirées de The Storm Within (Prophecy Productions) ! 

Les temps forts s’enchaînent et, à peine la performance de Saturnus arrivée à son terme, nous découvrons l’énorme complexe du Liberté. Pour commencer, il accueille Saor, dont le line-up a été totalement remanié ces derniers mois. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’Andy Marshall (au chant et à la basse) et de nombreux musiciens, comme Ella Zlotos (voix féminine) assurent l’intérim sur scène et le font plutôt bien !

Après un petit détour du côté de l’Étage pour aller voir In The Woods…, nous descendons pour le concert d’Enslaved, formation que nous avions entr’aperçu la semaine passée au Tyrant Fest : la prestation est semblable. Les Norvégiens font la promotion de leur nouvel opus, Heimdal, et embarquent leurs fans dans leur univers épique, surtout sur le superbe et ultra galvanisant « Havenless ». Génial !

Après ça, l’Étage s’engorge pour le retour de The Great Old Ones. Nombreux sont les curieux venus expérimenter la nouveau ciné-concert de The Great Old Ones, construit autour de l’Appel de Cthulu de H. P. Lovecraft. La petite pièce est plongée dans l’obscurité la plus totale (ce qui explique le peu de photos que nous avons réussi à tirer du concert). Les images du film défilent et, sur les deux côtés, les musiciens y jouent une musique instrumentale et varient les intonations en fonction des climax. Aujourd’hui, on attend d’en savoir plus sur ce concept qui – on l’espère – sera présenté aux nordistes dans les mois à venir. 

Si la performance de The Great Old Ones valait le détour, il nous faut tout de même avouer que beaucoup n’avaient fait le déplacement que pour Emperor qui ne s’était pas produit en salle depuis… 1999 ! Ce soir, on est donc loin du confort aléatoire des festivals : la qualité du son est optimale et la précision, chirurgicale, soulevant alors la profondeur des textes d’Ihsahn. Ce soir, pour ce show exclusif, les Norvégiens s’arrêtent principalement sur leurs deux opus majeurs : In the Nightside Eclipse (1994) et Anthems to the Welkin at Dusk (1997) et donc, les standards défilent jusqu’aux superbes « Ye Entrancemperium » et « Into the Infinity of Thoughts ». Une vraie performance et une vraie bonne raison d’aller se perdre en Bretagne un week-end d’octobre ! 

En guise d’after, nous avons droit à Regarde les Hommes Tomber, la valeur sûre de la scène Post-Black Metal hexagonale. Tout comme TGOO, l’étage est plongée dans l’obscurité la plus totale, et les brûleurs d’encens crachent leurs odeurs un peu partout dans la salle. Parfait pour mettre en condition les derniers festivaliers venus prendre leur dose de catharsis, infligée par le superbe T.C., lui qui incarne toujours aussi bien ses psaumes à base de mélancolie et de détresse émotionnelle. Jusqu’au final d’ « Au bord du Gouffre », les Nantais mettent tout le monde d’accord et prouvent que le futur de la scène Black française tient sur un acronyme à quatre lettres : R.L.T.H.

LIVE-REPORT – Mass Deathtruction Festival 2023

Le Mass Deathtruction est l’un de nos rendez-vous wallons que nous ne manquerions pour rien au monde. De retour dans la Ferme du Biéreau de Louvain-La-Neuve depuis 2021, le festival belge a retrouvé sa stabilité de ses débuts en proposant des affiches généreuses, allant du Heavy Metal au Black Metal, et cette nouvelle édition n’a pas fait exception à la règle. Plusieurs plateaux, notamment les tournées de Wolfheart et de Destruction, se sont croisés le samedi 4 novembre dernier dans le corps de ferme wallon pour le plaisir des fans qui, pour beaucoup, ont fait le déplacement de loin. 

Par Axl Meu // Crédit photos : Moris DC

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Le Mass Deathtruction version 2023, c’est 16 groupes qui se sont alternés sur les deux scènes du site : une scène plus imposante accueillant les groupes « confirmés » et une scène plus intimiste présentant des formations locales ou plus underground. Et comme beaucoup, nous avons fait des « va-et-vient » entre les scènes, même si nous devons avouer que nous avons été particulièrement déçus par le son de la deuxième scène. Les formations s’y produisent dans l’obscurité la plus totale et le confort sonore n’est pas optimal : nous en avons eu la confirmation lors des performances des Lillois de Hats Barn, et mais aussi et surtout des locaux de l’étape, Brutal Sphincter, pour qui le micro saturait. Nous avons donc profité des concerts de la petite salle pour nous ressourcer au niveau du bar et pour prendre connaissance du stand de merch’ des artistes à l’étage. 

Et pourtant la journée a été marquée par plusieurs temps forts : à commencer par la performance des Belges de Pestifer que nous avions vus la semaine passée à Rennes dans le cadre des 25 ans de Garmonbozia. Les musiciens y jouent leur nouvel EP, Defeat of the Nemesis (2023) et font preuve d’une maitrise technique à toute épreuve. Et on doit dire que ça fait du bien de voir une formation du coin évoluer de cette manière. 

Le premier temps fort de la journée s’appelle Crisix. Ils sont incontournables aujourd’hui et pourtant, les Barcelonais se produisent à… 13h20 et seules 40 minutes leur ont été attribuées. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils ouvrent la tournée des 40 ans de Destruction. On se contentera donc de 40 minutes. Après tout, ce n’est pas si grave. Aujourd’hui, les Catalans nous paraissent un peu fatigués (la tournée européenne arrive à son terme), mais nous font tout même manger nos frites par les narines. 40 minutes, ça passe très vite, surtout lorsque le set est rythmé par des hits du genre « Ultra Thrash », « World Needs Mosh », « Full HD » ou même un superbe medley « Hit the Lights / Walk / Antisocial ». Autant dire que Crisix a placé la barre très haut et que nous n’avons retrouvé le même degré d’intensité qu’au concert de Destruction

Après, nous avons aussi adoré Enforcer, les « plus-si-nouveaux » porte-paroles de la scène « True Heavy Metal » en Suède. Et vu le nombre d’ensembles moulants qui circulent dans l’enceinte du festival, on pense que beaucoup n’avaient fait le déplacement que pour eux. Ouvert par la bande sonore de « Diamonds & Rust » (Judas Priest), le concert, dynamique, se détache des autres de la journée : la formule est, certes, classique, mais fait du bien. Dans un ensemble cuir / moustache, les musiciens se démarquent avec des hits du genre « From Beyond », « Zenith of the Black Sun » et « Nostalgia » entrecoupés par quelques solos de guitare et batterie. À l’ancienne, quoi. 

Nous restons malheureusement sur notre faim à la suite des concerts d’Asagraum et de Whiplash. Les Hollandaises d’Asagraum, profitant du Mass Deathruction pour fêter la sortie de leur nouvel opus, Veil of Death, Ruptured (Edged Circle Productions), ont du mal à convaincre. Bien que le nouvel opus des filles ait trouvé grâce à nos oreilles, nous ne retrouvons pas ce que nous avions aimé l’opus : la hargne et l’envie d’en découdre. Après, les filles n’ont pas été aidées, la prestation a été accompagnée d’un mix’ assez brouillon dans l’ensemble. 

Quant à Whiplash, c’est une autre histoire. Le formation – qui a bien accepté de remplacer Razor – a marqué l’histoire du Speed/Thrash Metal à la seconde moitié des 80’s avec trois opus, Power and Pain (1986), Ticket to Mayhem (1987), Insult to Injury (1989). Et puis, pas grand chose. Le néant. Aujourd’hui, le groupe épaulé par une section rythmique presque irréprochable (Rider Johnson de Razor tient aujourd’hui les baguettes) vit dans le passé, mais il y a « être et avoir été ». Tony Portaro n’est plus en voix et improvise avec maladresse même les solos de « Stage Live » (THE morceau, en plus !) et son bassiste Dank DeLong s’en sort même bien mieux que lui au chant ! Au moins, nous aurions vu Whiplash sur scène, mais était-ce celui que nous voulions voir ? Pas vraiment. 

Nous retrouverons des couleurs lors du concert fleuve de Wolfheart. Bien que mal mixé au tout début (la batterie mange tout le mix), les Finlandais s’en sortiront avec les éloges : le voyage mélodique est au rendez-vous, les parties de clavier et orchestrales sont somptueuses et la prestation a sans doute plu aux nombreux fans d’Insomnium et d’Omnium Gatherum, en nombre dans la salle ! 

Mais les plus nombreux étaient les fans de Destruction. Et conformément à ce qui a été annoncé, nous avons eu droit à 1h20 de classique de Destruction. Schmier et sa bande sont là depuis 40 ans et ont donc décidé de mettre les petits plats dans les grands. Le duo Martin Furia / Damir Eskić respecte superbement le catalogue de la légende et enchaîne avec classe les classiques du groupe (on parle de morceaux cultes comme « Mad Butcher », « Death Trap », « Tormentor », « Bestial Invasion », ou même « Total Desaster »). Merci pour la leçon de Thrash, Schmier. À la vie, à la mort ! 

Nous laissons à Stillbirth le soin de s’occuper des derniers festivaliers et nous nous promettons de revenir l’année prochaine à Louvain-La-Neuve. L’organisation, irréprochable, a rempli toutes ses promesses : nous en mettre plein la vue et les oreilles, dans un cadre, on ne peut plus agréable ! 

LIVE-REPORT – Rise of the Northstar + Deez Nuts (Le Splendid – Lille)

Le Splendid a affiché complet le vendredi 20 octobre dernier : les Otakus de Rise Of The Northstar y étaient de passage, en compagnie de Deez Nuts. Heretik Magazine était de la partie et bien déterminé à immortaliser la soirée. 

Par Axl Meu


C’est donc les Australiens de Deez Nuts qui ouvrent le bal devant un parquet déjà bien rempli. Les musiciens sont reconnus par leurs pairs et ces derniers leur font savoir : beaucoup connaissent leurs paroles par cœur, et le montrent ce soir. Musicalement, la formation évolue dans un Hardcore classique, nourri par des passages chantés, voire rappés. Ça marche, mais on sent qu’il manque quelque chose ce soir : un bassiste. Depuis le décès de son bassiste Sean Kennedy en 2021, le groupe a tenu à ne pas le remplacer. Et ça sonne particulièrement creux et sans relief. Et pourtant, les compositions sont taillées pour la scène, comme en attestent « Singalong », « Face this on my down » et l’ultime « DTDLF4EVA ». Deez Nuts nous laisse donc avec un avis mitigé. 

Une fois les Australiens partis, l’équipe tech’ prépare la scène pour accueillir Rise of the Northstar : elle nous fait voyager quelque part du côté du Pays du Soleil Levant. Vous savez, les Parisiens sont des mordus de culture asiat’ et nous devons avouer que le petit cerisier placé à côté de la batterie fait son petit effet, de même que les lanternes asiatiques : c’est vraiment beau et très apaisant. Une sensation qui sera balayée dès l’arrivée des otakus sur scène. Ce soir, ROTN a préparé un set centré autour de son nouvel album, Showdown, et vite, le parquet de la salle lilloise s’embrase (et nous étouffons). On remarquera rapidement que Vithia, masqué, est en forme, même si le groupe s’autorise quelques moments de répit de temps en temps. À côté, malgré l’intensité des morceaux proposés (« Here Come The Boom », « One Love », « Third Strike », « Rise »…), la fosse en demande toujours plus (les animations dans la fosse sont particulièrement violentes)… Et les backdrops se succèdent jusqu’au final de « The Legacy of Shi » et « Again and Again ». Bref, la recette de son succès, Rise of the Northstar la tient et nous devons avouer qu’il est plaisant de voir une formation française rencontrer autant de succès en France, comme à l’étranger. 

LIVE-REPORT – Alcest + The Devil’s Trade (Aéronef – Lille)

Après plusieurs dates sur le sol européen (entre autres l’Allemagne, la Pologne ou les pays nordiques), Alcest a posé ses amplis dans l’Hexagone et, pour notre plus grand plaisir, c’est à l’Aéronef que les Franciliens ont débarqué en premier. À l’occasion de la tournée anniversaire d’Ecailles de Lune (2010), Alcest nous a offert l’intégralité de l’album, ainsi que d’autres pépites de leur répertoire. Une soirée d’exception à laquelle Heretik a participé.

Par Fred VDP / Photo : Moris DC


Pour fêter l’événement, Alcest s’est associé, le temps d’une tournée, avec les hongrois de The Devil’s Trade. Et c’est un peu avant 20h que David Mako, leader charismatique à la voix envoûtante, arrive sur la scène de l’Aéronef. Entouré de ses acolytes, Mako propose une Dark Folk mélancolique où les titres surfent entre une longue complainte harmonique et de lourdes sections Black. Les titres sont longs et généreux, la setlist est construite comme une épopée dans laquelle les trois musiciens dialoguent en parfaite osmose. 4 titres seulement, mais le public lillois adhère totalement à l’univers sombre et volcanique de The Devil’s Trade. La voix limpide de David Mako contraste avec une rythmique obscure et sulfureuse, notamment sur un titre comme “Dead Sisters” où souffrance et désespoir donnent le frisson à un public conquis. Et c’est d’ailleurs en français que le groupe remercie le public pour cet accueil chaleureux.

Cette très belle première partie n’est pourtant qu’un avant-goût de ce qui nous attend ensuite, puisque c’est un groupe phare de la scène post-black française qui se présente sur scène aux alentours de 21h15. Même s’il donne une impression de jeunesse et de n’être qu’aux prémices de sa carrière, Alcest a bel et bien plus de 20 ans d’existence. Et son mythique album, Ecailles de Lune, sorti en 2010, méritait bien une tournée singulière.
Neige et sa horde démarrent leur set dans une ambiance brumeuse et obscure, et dès les premières notes de « Ecailles de Lune – Part 1 », le public se plonge dans l’univers spirituel et féérique d’Alcest. L’intégralité de l’album est enchainé, dans l’ordre, entre poésies lunaires et mélodies oniriques, sans pause et sans interruption. Un pur et vrai moment suspendu dans le temps. En cette période internationale compliquée, Alcest arrive comme une lumière posée au creux de la main et des oreilles de chacun d’entre nous. Ça ne pouvait pas mieux tomber.

Puis, à la fin de l’album, le groupe salue le public lillois et le remercie de sa présence. Heureux d’être de retour sur le sol français, Alcest enchaine avec “Souvenirs d’un autre monde”, ainsi que deux extraits de leur dernier album Spiritual Instinct (2019). “Oiseaux de proie” clôt leur set et, sous les nombreux et longs applaudissements de l’Aéronef, le groupe revient pour deux rappels (“Autre temps” et “Delivrance”) qui parachèvent définitivement cette soirée placée sous le signe de l’amour, de la paix et de la sérénité.

Alcest reste un groupe à part dans l’univers Metal et, on peut l’avouer, le set que nous ont proposé Neige et sa bande ce soir nous a littéralement transporté. Une très belle soirée donc et une envie démesurée de les revoir au plus vite dans la région. A bon entendeur !

LIVE-REPORT – Hardrock Fest (06/10)

Nous avons assisté le vendredi 6 octobre dernier à la première soirée du Hard Rock Fest, devenu par la force des choses un événement incontournable des amateurs de musique extrême du côté de la Flandre Occidentale. Cette année, l’équipe a fait revenir Rotting Christ (qui s’était déjà produit dans le cadre du festival il y a deux ans) et a permis à Dudsekop et Hemelbestormer de se produire face à un public plus vaste qu’à l’accoutumée : il faut dire que l’événement affiche complet à quelques jours du lancement des hostilités !

Par Axl Meu


Les deux formations qui ouvrent la soirée sont belges ! À commencer par Dudsekop, auteur d’un premier opus, Liksems, en 2022. Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, Dudsekop rassemble deux anciens membres de Liar, projet de Metalcore belge dont on n’entend plus vraiment parler. La formule est assez classique, mais assez efficace pour finir. Mise à part la langue choisie par la formation (un ancien dialecte d’Ypres), la musique des Belges met en exergue une forme de Blackened Metalcore, complétée deux types de chant saturés, ceux de Tijs Verhelst (le chanteur principal) et de Josh Fury (guitare/chant). Pour nous, c’est une bonne découverte et nous nous promettons d’aller voir le groupe à nouveau quand elle se produira dans les environs. 

On reprend par la suite avec Hemelbestormer. Le style proposé par la formation est bien différent de celui de Dudsekop. Le groupe – qui a trois albums à son compteur- , Aether, A Ring of Blue Light et Colline & Merge fait ici dans le Post-Metal et ses compositions ont la particularité d’être toute instrumentales. On passe régulièrement par plusieurs styles, cela passe du Black Metal à des idées résolument plus progressives. Et clairement, il est difficile de passer à côté de la puissance du groupe : du début jusqu’à la fin, les morceaux s’enchainent, ne ressemblent pas, mais finissent par nous saisir. Hemelbestormer est sans l’ombre d’un double la belle découverte de la soirée. 

On connait bien Rotting Christ et l’organisation ne s’y est pas trompée en faisant revenir Satis Tolis deux ans après son passage à Avelgem. Même si nous toujours dans l’attente de nouveaux morceaux (la sortie de The Heretics remonte à début 2019 mine de rien), nous prenons toujours plaisir à voir le Grecs pousser la chansonnette sur scène. Rotting Christ, c’est avant tout une forme de rituel, des morceaux phares et une musique occulte pour le moins accessible (on est quand même loin du Trve Black Metal). on adore toujours autant se faire bercer par « Fire, God and Fear », « Grandis Spiritus Diavolos » ou même « Demonon Vrosis ». Les musiciens, notamment le très expressive Kostas Heliotis (à la basse depuis 2019) sont vraiment enthousiasmes et communiquent régulièrement avec leur public. Le son est particulièrement bon ce soir, ce qui permet à la formation dérouler ses chansons jusqu’au final « Transform All Suffering Into Plagues ». On a adoré et on ressort conquis de cette énième performance !