Il y a des soirées pour lesquelles l’expression « prendre son mal en patience » prend tout son sens. C’était le cas le mardi 25 novembre dernier dans le cadre de la venue au Splendid d’ Alestorm, Vanaheim et Mormieben. Bien que le début des hostilités soit annoncé pour 18h30, nous retrouvons les abords du Splendid de Lille bondés à notre arrivée tardive. Il est 18h45 et la salle n’a toujours pas ouvert ses portes. Des problèmes techniques survenus lors des balances du groupe Alestorm contraignent les fans à patienter dans un froid de canard jusqu’à l’ouverture définitive des portes à 19h30.
Par Axl Meu / Crédit photos : Mélis Vas
Quoi qu’il en soit, les portes sont ouvertes et nous comprenons vite que les sets seront quelque peu écourtés pour les intéressés. Mais nous sommes dedans, un peu frigorifiés, il nous faut l’avouer, prêts à accueillir Mormieben, formation de Pirate Metal française. Comme une partie de la salle, ses musiciens ont sorti leur plus beau costume de pirate et sont bien déterminés à faire la fête. Cependant, nous avons du mal à rentrer dans le concert, la faute à une performance bien trop maladroite alliant tout ce que le kitsch a de pire à proposer. Les pistes – dans le thème – sont assez grossières et le mauvais jeu d’acteur du chanteur assez pénible à regarder. En attendant, Mormieben a saisi une belle opportunité de s’amuser et de faire parler, et finalement, c’est tout ce qui compte, non ?




On passe alors à Vanaheim pour qui la scénographie est bien plus sobre que ses prédécesseurs. Et pourtant, « sobriété » et « efficacité » n’ont jamais aussi bien rimé ensemble. La musique des Hollandais (qui ne sont qu’à leurs débuts) nous rappelle le Ensiferum des débuts et, naturellement, leur seul album en date, Een verloren verhaal, nous est présenté. De notre côté, nous devons avouer avoir eu un coup de cœur pour leur violoncelliste, Rikke Linssen, qui a apporté son lot de nuances à la musique du groupe ! Une belle découverte pour notre part.




Qu’on aime ou pas Alestorm, on doit leur reconnaître des qualités : leur réalité et leur faculté à écrire des morceaux « catchy » et bas du front (le propos du groupe est loiiiiin d’être intelligent, et c’est clairement assumé !). Elles sont parfaites lorsqu’on est, par exemple, en quête de légèreté. Comme à chacune de leurs performances maintenant, un énorme canard jaune trône au milieu de la scène et le groupe lance les hostilités sur « Keelhauled » et « No Grave but the Sea » et les membres – soit en shorty moulant ou bien en kilt – amusent la galerie qui le lui rend bien. Les fans se sont slammés (d’ailleurs, la sécurité semble dépassée par les événements) et font – à plusieurs reprises – le drakkar dans la fosse.
Une autre qualité que l’on a reconnue ce soir : l’interprétation des pistes et la dextérité dont a fait preuve Chistopher Bowes (chant, claviers) qui – bien que plâtré – a trouvé un moyen pour jouer ses parties de clavier et qui, finalement, a accompagné son public dans l’ivresse de la nuit pendant plusieurs moments phares, la reprise de « Hangover » de Taio Cruz, « Mexico », « P.A.R.T.Y. » et bien sûr « Drink » et « Fuck With An Anchor », les deux joués en toute fin de partie. Bref, ce soir, les Britanniques d’Alestorm nous ont prouvé qu’ils n’avait pas volé leur succès !


