HELL ETAIT UNE FOIS - Paradise Lost (Le Splendid de Lille -1997)
- Heretik Magazine
- il y a 2 jours
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HELL ÉTAIT UNE FOIS !
Le 15 de chaque mois, notre rédacteur Schnaps – qui arpente fiévreusement la scène Rock, Metal et Punk depuis des décennies – vous raconte la petite histoire dans la grande, en partageant avec nous ses souvenirs les plus marquants ! Pour ce deuxième volet, il se remémore sa rencontre avec Paradise Lost au Splendid de Lille en 1997...
Par Schnaps
“L'occasion fait le larron” dit la chanson : le 19 octobre 2025, Paradise Lost est la tête d'affiche du TYRANT FEST VIII, à L’Aéronef de Lille. Voici l'occasion rêvée de vous conter sa venue au Splendid de Lille, durant le précédent millénaire, en 1997, le 03 octobre, il y a 28 ans, soit à peu près 885 427 200 secondes en ce mardi 14 novembre 2025 à 21h30, heure de rédaction de cette histoire.

Quelques semaines plus tôt, j'ai reçu son nouvel album : One Second, le premier que j'écoute, et oui je connais le nom du groupe, j'ai écouté quelques titres des albums précédents, mais je ne chante pas leurs refrains sous la douche, quand l'eau jaillit sauvagement du pommeau réglé en mode pluie et est soigneusement nettoyé par application d’un mélange bicarbonate de soude, vinaigre ménager... Avec l'album au format CD, édition du commerce avec un beau livret qui est difficile à manipuler dans le boîtier cristal, il y a un dossier de presse en papier. Deux objets contemporains il y a 30 ans, beaux mais encombrants au fil des ans... Bref, c'est pour mon émission sur Radio Campus, sobrement intitulée Des Chartes Pour La Corrèze que j'ai reçu tout ça. J'écoute l'album à la maison, c'est la révélation, je l'écoute en boucle, j'envoie un mail à Maria, l'attachée de presse du label Earache Records, je lui demande de faire une interview du groupe dès que possible... Je joue à longueur d'émission les titres.

Nous revoilà le 03 octobre 1997, au Splendid de Lille. avec Alex ma camarade radiophonique, bilingue français-anglais de naissance et fan de l'album, nous arrivons dans une des loges de la salle. Aaron Aedy, le guitariste rythmique, et le batteur Lee Morris nous accueillent en souriant et nous offrent des bières. Je règle l’enregistreur, un mini-disc format vite oublié mais très pratique pour les interviews au destin radiophonique. Enfin, je tente de dire combien j'aime l'album, je me plante royalement, je cherche mes mots, je ne les trouve pas, les Anglais patientent,... Heureusement Alex est là, elle pose avec assurance la première question sur le pourquoi du comment de la création de cet album différent, singulier, son enthousiasme rassure Aaron qui lui raconte :
« Les fans des albums précédents nous en veulent. Ils parlent de trahison, certains veulent boycotter les concerts. C'est violent et surtout inattendu à ce point-là, mais depuis le début de la tournée il y a de nouveaux visages dans les salles, qui sont là pour écouter les nouveaux titres sur scène. Pour les premières dates, il y avait globalement moins de monde qu'espéré mais vu la réussite des shows le vent a tourné en notre faveur et on vend plus de tickets. Les râleurs en ont sûrement acheté un, oseront-ils le dire ? » J'arrive enfin à articuler normalement, je succède à Alex pour leur dire bravo et enfin oser le compliment : « One Second, it's Depeche Mode with balls and guts. » Ils sont très flattés.
« Je vais utiliser ça pour répondre aux prochaines interviews, c'est le bon résumé », répond-il.
Ils viennent d'Halifax en Angleterre, durant la Seconde Guerre mondiale les ouvrières et les ouvriers sortaient des usines de la ville la plupart des obus à destination de l'Allemagne. Est-ce une raison pour faire du Metal est la question suivante. Ensuite, ça enchaîne sur la consommation de divers psychotropes par certains membres du groupe, qui ont réussi à décrocher avant d'arriver en studio. Alex assure une traduction en mode quasi instantané, développe certaines questions : elle assure pour sa première interview, elle m'aide beaucoup, merci chère partenaire.
Chère lectrice, cher lecteur, j'avais prévu initialement un texte plus long avec une fin joyeuse et un peu triste à la fois, hélas je n'ai pas géré mon temps, le temps m'est compté, je dois vous quitter pour envoyer à temps mon e-papier.
Une dernière vite fait pour la route, au sujet des dopes, alcool compris comme le rappelle Lee, à plusieurs reprises dans un rare moment de volubilité, je leur demande si ça aide comme le raconte la légende urbaine, Aaron hésite un peu avant de répondre :
« Tu as presque raison, au niveau créativité ça peut être vraiment intéressant, mais par contre si tu crois qu'en enregistrant dans le même état que t’as composé, que t’as eu l'idée de ta compo, le résultat sera catastrophique. Nous avons vite atteint les limites de nos cerveaux, le retour à l'équilibre prend plus de temps. »
