LIVE-REPORT - The Bë För AütFëst (Bruay-La-Buissière)
- Fred Vdp
- 14 avr.
- 4 min de lecture
C’est toujours avec un plaisir non dissimulé que nous nous rendons à l’Espace Culturel Grossemy à Bruay-la-Buissière, ce 29 mars, pour assister à l’avant-AütFëst, judicieusement nommé The Bë För AütFëst. Avec son équipe de bénévoles dévoués et respectueux, le festival caritatif s’enorgueillit d’une belle jauge pour cette journée aux couleurs hexagonales (ou presque). A quelques jours de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, Nightmare et Overdrivers, mais aussi Bad Tripes, Bill the Dog et Let It Kill You nous ont donnés rendez-vous pour une journée énervée. Retour sur ce beau moment de musique et de partage.
Par Fred VDP / Photos : Axl Meu (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)
Comme à son habitude, les bénévoles nous accueillent avec empathie et sourires, Matt et Loris en tête, et nous gratifient d’un joli coin “merch” tout au long des couloirs de l’Espace Culturel. Avec sa programmation à 90% française, The Bë För AütFëst a su rassembler un public qui se fidélise au fil des éditions depuis la création du festival en…2023 ! Malgré sa jeune existence, le festival caritatif tourne à plein régime, bien soutenu par la famille des organisateurs qui se donne corps et âme afin de satisfaire le public, que ce soit sur les stands, au bar et à la restauration. Un bel élan de générosité et d’humanité pour lequel nous adressons notre plus profond respect.
Côté musique (oui, parce que c’est aussi un festival de musique !), les réjouissances démarrent avec la seule formation étrangère de la journée : Let It Kill You. Le combo belgo-péruvien propose une musique énergique à la sauce Grunge, emmené par son batteur fou qui ne tient pas une seconde en place. Mais on peut dire que l’effet recherché fonctionne à merveille, et Let It Kill You enchaine un set efficace dans lequel on apprécie tout particulièrement la bonhomie communicative des trois comparses. Pour une formation dont nous ne connaissions qu’à peine l’existence, il s’agit là d’une belle découverte scénique dont on espère croiser à nouveau le chemin rapidement.

C’est ensuite au tour de Bill the Dog de déverser son fluide musical sur un public de plus en plus chaud. La formation nordiste, dont le nouvel opus Woke Party vient à peine de sortir, arrive telle une pile électrique rechargée à fond de cale et, à l’instar de Baldric au chant et à la guitare, bondit sur chaque titre afin de dynamiser petits et grands avec des titres fédérateurs. Le set est limpide et propose notamment les dernières nouveautés, comme l’étonnant cover du générique de Scooby-Doo ou le très Black Metal “Les enfants de la misère”, dont les clips ont récemment inondé les réseaux. Bill the Dog fait bien le taff et, à grands coups d’injonctions envers les politiques (mais pas que…), propage des messages de paix et de fête à travers une musique sur-vitaminée que le groupe maitrise à merveille. Et c’est tout ce qu’on leur demande !

Du nord au sud, il n’y a qu’un pas musical que les marseillais de Bad Tripes vont franchir quelques minutes plus tard. Le rock festif et loufoque des Bad Tripes, teinté de Metal Indus, ravive la flamme et remet une couche de Punk au festival qui n’en demandait pas tant. Les deux chanteuses alternent leurs performances vocales et scéniques autour d’un show aux accents de films d’horreur et de bouillabaisse humoristique. Le set est bondissant, assez varié et sagement choquant, Bad Tripes satisfaisant ses fans venus de partout pour les applaudir. De notre côté, même si le set ne nous emballe pas totalement, force est de constater que les marseillais ont mis les moyens pour conquérir un public nordiste avide de découvertes.

Figure notable de la scène Heavy/Power depuis sa création en 1979, les grenoblois de Nightmare se présentent ensuite sur scène avec une petite vingtaine de minutes de retard suite à un léger problème technique. Ce souci va empiéter sur la qualité sonore du début de set mais, fort heureusement, la suite va s’améliorer rapidement, et Nightmare, emmené par Yves Campion à la basse (seul rescapé de la formation d’origine), va bousculer le public et proposer un concert de fort belle qualité. L’essentiel de la setlist est centré sur le dernier album du groupe, Encrypted, sur lequel on retrouve Barbara au chant, dont la voix et la présence scénique nous laissent toutefois relativement perplexes. Musicalement, Nightmare est une belle machine bien huilée, et la qualité des morceaux va dépasser largement nos attentes. Une beau moment musical proposé par la formation grenobloise.

La soirée s’achève sur une grosse claque (il en fallait bien une !) avec la présence, pour la seconde fois au AütFëst, des locaux de Overdrivers. Comme quoi, il suffit parfois de regarder autour de soi, sans aller chercher trop loin, pour avoir de la belle qualité musicale. Forte de son nouvel album, Glory or Nothing, aux sonorités plus Heavy que le précédent, la formation béthunoise va littéralement retourner l’assemblée avec son show dynamique, aux sonorités Rock et Blues, pour plus d’une heure de gros son. Overdrivers sait jouer avec son public qui le lui rend bien. La bande à Adrien enchaine les titres, laissant libre court à Anthony, guitar-hero hors pair, qui se paie le luxe de terminer le set du groupe en parcourant la salle dans un long solo digne des plus grands. Le meilleur show de la journée sans conteste !

Depuis le 29 mars, les organisateurs du AütFëst ont dévoilé l’intégralité de leur prochain festival qui aura lieu dans ce même Espace Culturel Grossemy le 4 octobre prochain. Dans l’attente d’aller écouter, entre autres, Gorod, Dagoba et Black Bomb A, nous repartons de cette soirée avec de nouvelles belles vibrations sonores plein la tête, et un vrai moment de partage.