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Photo du rédacteurAxl Meu

ITW - Blóð

Blóð, le projet du couple Anna et Ulrich W., nous présente sa troisième progéniture sonore répondant au doux nom de Mara, clin d’œil à leur propre fille. Le couple s’est longuement entretenu pour Heretik Magazine sur leur musique, sur ce nouvel album et sur leur univers teinté de magie et de mythologie.

Propos recueillis par Fred VDP / crédit photo : Faallaway

 

Votre troisième album porte le prénom de votre fille, peut-on dire qu’il s’agit d’un album plus personnel ? 

Non, il ne parle pas d’elle dans le sens personnel des choses, elle est bien plus merveilleuse que ce que l’on raconte dans l’album (rires). Mara évoque les histoires et le mythe qui tournent autour de la déesse du même nom. Ça reste une dédicace, une sorte de petit héritage. Ulrich l’a composé pendant ma grossesse donc tout naturellement il porte son prénom. En toute honnêteté on a pris connaissance de la divinité slave après avoir choisi le prénom de notre fille, c’est à ce moment précis qu’on a décidé d’en faire le thème et le titre de l’album.

 

La musique de Blóð est hypnotique et envoûtante, et Mara ne déroge pas à la règle. Comment créez-vous cette alchimie entre vos mélodies, les textes et la voix d'Anna ? 

Il s’agit simplement d’une compatibilité artistique ou peut-être notre sensibilité, on se connait bien (rires). On peut parler de compatibilité mais nous dirions plutôt une complémentarité, une symbiose. La musique, les textes et le chant sont indissociables et intriqués. Généralement Ulrich compose de manière isolée puis me présente le projet. Si le morceau m’inspire on le garde. Si le projet n’est pas validé on retravaille dessus ou on l’efface complètement. On fait très peu de compromis et à vrai dire on est à 95% du temps sur la même longueur d’onde.


Que nous raconte donc ce troisième opus  ? De quelle manière choisissez-vous les thèmes de vos chansons et comment les mettez-vous en forme  ? 

Pour ce troisième album on reste sur ce côté “rituel”, “coven”, et on y parle de Mara. On la retrouve dans des mythes Bouddhistes, Slaves, Hindouistes, elle est souvent associée à Hécate. On va dire que l’on a pris un peu de toutes ces histoires pour composer l’album. Les histoires et les mythes impliquant Mara, qu'ils soient d'origine bouddhiste, nordique ou d'autres cultures, offrent des leçons précieuses. Elle est perçue comme un symbole de la dualité et de l'équilibre. Les défis et les obstacles représentés par Mara peuvent finalement conduire à une croissance personnelle et spirituelle plus profonde. En fonction des compositions on met en lumière ces histoires. “Malignant” pour le cauchemar, “Gehenna” qui a un lien symbolique avec Mara pour d’autres croyances.

A la genèse d’un nouvel album on sait plus ou moins sur quoi on va partir dans les grandes lignes. Mais c’est principalement Anna qui propose les thèmes abordés après avoir fait une écoute de la musique et donné son ressenti. Chacun a sa propre interprétation et sa vision du morceau, et le résultat final est souvent inattendu et complètement différent de ce qu’on imaginait. C’est cette alchimie qui est l’essence de Blóð.

 

"Mara, c'est une invocation ou une déclaration de puissance, une femme qui a embrassé une force sombre et destructrice, trouvant une nouvelle identité dans la désolation et la Mort."


Le clip de «  Mara  », sombre et féérique à la fois, met en scène de jeunes danseuses. Pouvez-vous nous évoquer l’histoire de ce clip  ? 

 « Mara » est notre morceau préféré de l’album, il est envoûtant et sombre par la musique et le texte. On voulait quelque chose avec une liberté d’interprétation, d’hypnotique par la danse, comme pour invoquer quelque chose de joli sans pour autant être rassurant, pour instaurer le sombre de l’histoire. Mara, c'est une invocation ou une déclaration de puissance, une femme qui a embrassé une force sombre et destructrice, trouvant une nouvelle identité dans la désolation et la Mort.


Au-delà du titre éponyme, Mara est très cinématographique dans sa conception et dans l’utilisation que vous en faites. L’auditeur peut très vite se laisser embarquer dans toutes sortes de rêves obscures et imaginaires. Avez-vous déjà envisagé, ou vous a-t-on déjà proposé de composer pour le cinéma  ? 

 Alors c’est amusant car on nous a déjà dit ça pour l’album précèdent, on attend la proposition alors (lol). Il y a peut-être un côté cinématographique ou visuel avec ce souhait de vouloir embarquer l’auditeur dans notre univers. Nous avons toujours composé et ressenti la musique de manière narrative et cinématographique, comme une B.O. Que ce soit pour Otargos ou Blóð. Chaque note ou riff sont vus comme la matérialisation d’un sentiment, d’un paysage ou d’une scène, et inversement. C’est important pour nous, ce n’est pas juste une toile de fond sonore.


Votre univers contient également des références musicales et littéraires multiples. Pouvez-vous nous parler de vos influences dans ces deux domaines  ? 

On s’inspire pas mal de l’inquisition et de ce sublime livre de chevet de l’époque, Le Marteau des Sorcières. Ça reste un document historique controversé et effrayant, une période horrible de l'histoire européenne où la superstition, la peur et la brutalité judiciaire ont conduit à des persécutions massives et souvent injustifiées. C’est de là que nous puisons notre rage. Pour la musique la liste est si longue, mais nos influences vont toujours du côté de l’émotion : Au-dessus, Enslaved, Wolvennest, Amenra et grand nombre de musiques de film.


Blóð, c'est :

Anna W. (chant, basse)

Ulrich W. (guitare, basse, batterie programmée


Discographie :

Blóð (2020)

Serpent (2021)

Mara (2024)



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