La scène Power Metal européenne est en constante évolution. Elle connaît aujourd’hui ses nouveaux patrons avec Powerwolf et Sabaton, aussi ses partisans avec Battle Beast, Beast In Black et Gloryhammer. Ce sont ces groupes qui ont tourné en boucle le lundi 18 novembre dernier sur les enceintes du Black Lab qui a accueilli la tournée des Suédois de Brothers of Metal en pleine promo' de leur nouvel opus, Fimbulvinter (paru le 1er novembre chez AFM Records). Les accompagnaient sur leur tournée, Grailknights, originaires d’Allemagne.
Par Axl Meu
Un petit coup d'œil sur la table de merch’ avant les concerts et vite nous nous rendons compte que les prix pratiqués par les groupes ont une nouvelle fois évolué. Comptez 45e (!) le t-shirt de tournée et 40e vinyle collector "tour edition" de Brothers Of Metal… De l’autre côté, Grailknights qui n’a pas de nouvel album à défendre vend des capes à leur effigie et des jouets (sabre-laser) pour la modique somme de 10e...
D’abord, on ne comprend pas trop le pourquoi du comment de la présence des sabres-laser en plastique sur la table du merch’, mais il s’avère que cela fait partie du concept de Grailknights qui - pour faire mouche - a décidé de parer son Power Metal d’une imagerie mêlant Sci-fi et l’univers de l’heroic-fantasy. Les musiciens ont la panoplie du parfait super-héros (et même une couleur et un sigle qui leur sont attribués), combattent les méchants et poursuivent la quête du St-Graal, un peu le font les Héros de Chrétien de Troyes… L’ensemble est volontairement kitsch, mais assez amusant : il est facile de se prendre au jeu, car les Allemands sont la preuve formelle que le ridicule ne tue vraiment pas. On aura à la fois adoré les passages décalés avec les sabres laser en plastique (en mode « séance de musculation » où chacun de nous était invité à « flexer » nos muscles) et les passages épiques de leur musique évoquant un certain… Helloween. C’est assez pour convaincre les fans de s’armer d’un sabre pour la modique somme de 10e (ce n’est pas moi qui le dit, c’est leur chanteur). Des « champions » en matière de com’...
Avec huit musiciens dans leur groupe, on peut dire que la scène paraissait un poil étroite pour les Suédois de Brothers of Metal : trois chanteurs, trois guitaristes, un bassiste, un batteur… huit, le compte est bon ! De quoi interpeler pour commencer. Nous, ce qui nous interpelle encore plus, c’est que Brothers of Metal ait parvenu à se construire une image fiable en si peu de temps. L’imagerie est peut-être kitsch à souhait, mais disons clairement qu’ils savent comment parler aux fans de Metal pure et dur (à la Manowar, donc).
Le propos de Brothers of Metal n’est guère innovant : on croirait voir et écouter une sorte de version « Heavy Metal » d’Amon Amarth : voilà huit vikings qui parlent de Ragnarök, de bière, qui en boivent sur scène et qui invitent à trinquer avec leurs fans sur scènes : « skååål ! ». Les fans, eux, n’ont d'yeux que pour les trois chanteurs qui, ma foi, partagent bien le micro et parviennent à varier le ton et les intonations. Même si la prestation a semblé s’éterniser en fin de partie, nous sommes néanmoins convaincus qu’ils feront aussi bien - voire même mieux - que Beast in Black et consorts dans les années à venir.