ITW - PVRS
- Heretik Magazine
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Formé en 2023, PVRS est un groupe belge de Doom et de Post-Metal, composé de Jean-Pierre Mottin (basse, guitare et chant) et de Twan Landrin (batterie). Le duo s’amuse à jouer autant de manière brutale qu’introspective. Le 7 novembre dernier, il a dévoilé son nouvel album intitulé Let The Silence Begin. Cet album est une œuvre sombre et immersive, et qui vient confirmer l’évolution artistique du duo originaire de Bruxelles. Pour l’occasion, nous leur avons posé quelques questions afin d’en savoir plus sur ce nouvel album.
Propos du groupe recueillis par Antoine Souchet
Let the Silence Begin marque une évolution importante pour PVRS, comment pouvez-vous décrire et expliquer cette nouvelle étape dans votre parcours musical ?
Ce deuxième album, c’est une descente plus intime dans notre univers sonore et émotionnel. On avait envie d’aller plus loin que sur le premier disque Solstice, de creuser les textures, les silences, les tensions. On assume aujourd’hui pleinement notre identité, entre Doom, Post-Metal et ambiances introspectives. C’est une forme de maturité, chaque morceau est une exploration de nos limites, autant artistiques que personnelles.
Le titre de l’album évoque une forme d’abandon, voire de renaissance. Que signifie pour vous ce “silence” qui ouvre le disque ?
Pour nous, le silence n’est pas une absence. C’est une transformation. C’est le moment où on arrête de fuir, où on se retrouve face à soi-même. Ce silence-là, c’est celui qui permet enfin d’entendre ce qu’on refoulait. Il ouvre l'album comme une respiration avant la plongée.
Vous parlez d’un voyage au cœur des ténèbres humaines, est-ce un album que vous avez voulu comme une forme thérapeutique, pour vous comme pour vos auditeurs ?
Oui, clairement. Chaque titre vient d’un besoin viscéral de mettre en sons des émotions qu’on ne savait pas toujours nommer : la solitude, la dépendance, la perte, la culpabilité. Cet album ne cherche pas à guérir, mais à accueillir tout ça. C’est une manière d’ouvrir un espace où l’on peut simplement ressentir, sans barrière. Si les auditeurs s’y retrouvent, si ça résonne en eux, alors le voyage aura du sens.
L’équilibre entre fragilité et puissance traverse tout l’album. Comment avez-vous trouvé cette juste tension entre émotion brute et maîtrise musicale ?
On ne voulait jamais sacrifier l’émotion à la technique, ni tomber dans l’excès inverse. Les guitares abrasives croisent des passages presque suspendus, la batterie passe de la retenue à l’explosion. Ce contraste, c’est notre façon de dire que la vulnérabilité, c’est aussi une forme de force.
Est-ce que certains morceaux ont été plus difficiles à écrire ou à enregistrer sur l’aspect
émotionnel ?
Oui, « Dead With You » et « Scars to Keep » ont été les plus durs. Ils parlent de blessures très
personnelles, de pertes réelles. Pendant les sessions, il y a eu des moments de silence, d’émotion brute. Mais c’est dans ces instants-là que la musique devient vraie, qu’elle dépasse la simple création.

« Ce contraste, c’est notre façon de dire que la vulnérabilité, c’est aussi une forme de force. »
« Lonely Nights » et « Silence » semblent presque dialoguer entre eux, y a-t-il une narration ou un fil conducteur dans la structure de l’album ?
Oui, on peut parler d’une narration émotionnelle. L’album suit un trajet intérieur : du chaos vers une forme d’apaisement. « Lonely Nights », c’est l’errance, le vide. « Silence », c’est la confrontation, la clarté après la tempête. Ensemble, ils bouclent la boucle. Chaque morceau est une étape, une respiration dans ce voyage. Afin de donner du corps à ce nouvel album, vous avez fait appel à Nicolas Lomartire (Villenoire) et Steven Kerry (Sleep Token, Malevolence).
Qu’ont-ils apporté à la texture sonore et à l’atmosphère de l’album ?
Nicolas a cette capacité rare de capter notre énergie brute tout en lui donnant une direction. Il a su garder la sincérité du son sans le lisser. Steven, lui, a apporté cette finesse dans le mastering qui met vraiment en valeur les contrastes et les émotions. Ils ont compris notre univers, et ça s’entend.
Le disque oscille entre post-rock, métal et ambiances plus contemplatives : comment s’est construit ce mélange d’influences ?
On ne s’est jamais dit “on va faire du Post-Metal” ou “on va faire du Doom”. On a juste suivi nos émotions. Nos influences vont de Hangman’s Chair à Sigur Rós, en passant par Nine Inch Nails, mais finalement c’est la sincérité du ressenti qui guide le son. Chaque morceau appelle sa propre couleur, sa propre intensité.
Après un tel album, comment envisagez-vous la suite : le silence, ou déjà la tempête suivante ?
Un peu des deux. Le silence est nécessaire, il nous permet de reprendre notre souffle, de digérer tout ce qu’on a traversé. Mais la tempête n’est jamais loin. On a déjà des idées, des bribes de sons, des émotions qui bouillonnent. Ce qui est certain, c’est qu’on ne s’arrêtera pas d’explorer.
PVRS, c'est :
Jean-Pierre Mottin (Chant, Basse)
Twan Landrin (Batterie)
Discographie :
Solstice (2024)
Let The Silence Begin (2025)



