ITW - Sabaton

Axl Meu
il y a 2 jours
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La sortie d'un nouvel album de Sabaton est toujours un événement pour les amateurs de Power Metal moderne. Aujourd'hui, la formation suédoise nous présente Legends, un album inspiré qui rend hommage à plusieurs figures historiques. L'occasion pour nous de rencontrer son bassiste, Pär Sundström, et de prendre des nouvelles de la formation qui sera de passage très prochainement à Paris et à Lyon.

Propos recueillis par Axl Meu

Bonjour Pär. Tout d’abord, impossible de commencer l’interview sans évoquer le cas de Tommy Johansson qui a annoncé son départ du groupe l’année dernière. Il sera resté pas moins de huit ans avec vous !

Oui, nous étions en train de travailler sur ce nouvel album, et Tommy nous a expliqué qu’il avait l’intention de quitter le groupe et de se focaliser sur ses projets principaux. Bien sûr, ce n’était pas prévu et nous avons dû nous adapter, notamment pour l’enregistrement du nouvel album. Cependant, il nous avait quand même expliqué qu’il nous prêterait main-forte jusqu’à ce que l’on trouve un remplaçant pour qui fait des tournées. Par chance, nous avons trouvé un nouveau guitariste. Thobbe Englund, que les fans connaissent déjà, a fait son grand retour au sein de Sabaton l’année dernière. Chose que nous avons fêtée sur la route en compagnie de Judas Priest avant que nous finissions notre nouvel album. En même temps, nous étions à la recherche d’un nouveau label pour épauler la sortie de l’album et offrir à Sabaton de nouvelles opportunités. Aujourd’hui, nous travaillons désormais avec Better Noise Music et notre nouvel album, Legends, s’apprête à sortir.

Sabaton est connu pour son goût prononcé pour l’Histoire avec un grand ‘H’. Néanmoins, cette fois-ci, vous avez décidé de ne pas vous attarder sur une époque particulière de l’histoire, mais de consacrer tout un album aux figures importantes de l’Histoire. Quel était le projet initial de cet album ?

Pour commencer, nous avons mis à plat certaines de nos idées, sur lesquelles nous voulions chanter. Nous avions déjà parlé de la Première Guerre mondiale par le passé et je n’avais aucune idée des périodes que nous aborderions par la suite. En général, nous laissons la musique nous porter et nous nous adaptons par la suite. Par la suite, il s’est avéré que nos nouveaux morceaux étaient bien trop épiques pour parler de la Première Guerre mondiale ou même de la Seconde Guerre mondiale. Nous avions quelque chose de différent à proposer… Puis, au fur et à mesure, l’idée d’un album rendant hommage à toutes les figures historiques est apparue, un album que l’on appellerait Legends et qui balaierait plusieurs époques de l’Histoire.

Beaucoup des « légendes » que vous avez choisies ont un lien avec l’histoire de France, ce qui est plutôt satisfaisant si l’on aime Sabaton et que l’on est Français ! (Sourire). Je pense à Jeanne d’Arc (« Maid of Steel »), à Napoléon (« I, Emperor »), mais aussi à Jules César (« Crossing the Rubicon »)… Comment les avez-vous sélectionnées, ces fameuses « légendes » ?

Avec cet album, nous sommes vraiment allés à la rencontre de toutes les cultures et des périodes de l’Histoire. Par exemple, sur l’album, il y a ce morceau « A Tiger Among Dragons » dont il nous est apparu évident qu’elle collerait bien avec la Chine. Ce morceau fait référence à Lü Bu, le « Flying General », connu pour avoir été l’un des guerriers les plus implacables de la dynastie des Han.

Qui vous a accompagnés dans la conception de cet album ?

Nous avons pas mal de personnes férus d’histoire dans notre entourage : ceux-là peuvent être des historiens ou même des doctorants… Ces personnes sont vraiment bien documentées et elles nous aident. Cela dit, nos morceaux ne durent en général que quatre minutes, et donc nous n’avons pas besoin d’écrire tout un livre à leur sujet.

"Avec cet album, nous sommes vraiment allés à la rencontre de toutes les cultures et des périodes de l’Histoire."Pär Sundström (basse, backing-vocals)

Une figure suédoise fait l’objet d’un morceau. C’est « Till Seger ». Dis-m'en en plus !

Cet album parle d’un roi suédois, Gustav Adolf. Nous avions déjà fait un morceau à son sujet sur l’opus, Carolus Rex. C’est un personnage vraiment important ici : il est aussi connu sous le nom du Lion du Nord ! Nous avions besoin d’une légende suédoise et, pour être honnête, il y en a pas beaucoup ici en Suède. Lui, il est particulièrement connu pour son sens de la guerre. D’ailleurs, Napoléon Bonaparte a perfectionné certaines de ses idées par la suite.

Musicalement parlant, le départ de Tommy a-t-il changé quelque chose dans votre manière de procéder ?

C’est Joakim Brodén qui s’occupe de tout. Pour cet album, il s’est entouré de plusieurs personnes. Bien sûr, nous lui donnons des idées, mais, à la fin, Joakim reste vraiment maître des commandes : le cœur et l’âme de Sabaton, c’est vraiment lui !

Thobbe joue donc sur l’album. Un commentaire à ce sujet ?

En fait, malgré le départ de Thobbe en 2016, nous sommes restés amis. Et il se trouve que nous avons passé le Nouvel An ensemble l’année dernière et, quand tout était un peu flou autour de moi, je me suis laissé imaginer le fait que Thobbe puisse revenir. J’en ai informé Joakim. Au départ, nous ne pensions pas que cela puisse être le cas. Et pourtant. Nous en avons informé les autres membres du groupe qui nous ont clairement dit que c’était la meilleure option. Et cela s’est fait naturellement.

Désormais, vous allez défendre Legends sur scène très prochainement dans le cadre du « Legendary Tour ». On a noté deux dates françaises pour l’instant, les 28 et 29 novembre à Paris (Accor Arena) et Lyon (LDLC Arena). Sur quel(s) nouveau(x) morceau(x) allez-vous vous focaliser ?

(Il réfléchit.) Sans doute « I, Emperor », je ne sais pas encore ! J’ai d’autres morceaux préférés sur cet album. Je pense notamment à « A Tiger Among Dragons » ou même « Templars », qui sont de supers morceaux…

Les concerts de Sabaton sont très soigneusement préparés. Difficile de ne pas penser à Iron Maiden lorsque l’on vous voit sur scène… Quelle est la prochaine étape scéniquement parlant pour Sabaton ?

Nous adorons les vrais shows et - par-dessus tout - proposer une véritable expérience à nos fans. J’ai grandi en regardant des concerts d’Iron Maiden, de Kiss… On souhaite vraiment immerger nos fans dans notre univers. D’ailleurs, dans le cadre de notre prochaine tournée, je peux te dire qu’il n’y aura pas de première partie habituelle. À la place, nous allons proposer à nos fans un véritable orchestre symphonique reprenant nos morceaux, orchestre que nous avons nommé « The Legendary Orchestra » pour l’occasion.

Cette année, Ghost avait interdit l’usage des téléphones lors de ses concerts. C’est une tendance qui commence à se généraliser. Quelle est la position de Sabaton à ce sujet ? Au départ, cela peut être déconcertant, mais pas tant que ça pour finir. Un commentaire à ce sujet ?

À titre personnel, j’aimerais que chacun d’entre nous soit capable de se détacher de son téléphone histoire de profiter un maximum de l’expérience proposée par le groupe. Je sais également, par expérience, que sans téléphone, on a tendance à mieux se souvenir de ce que l’on voit ! Cela dit, il ne faut pas oublier l’importance des story postées par les fans qui peuvent finir par être virales. Ghost n’en a peut-être plus besoin, mais j’estime que, pour un groupe comme Sabaton, ça reste important !

Sabaton, c'est :

Pär Sundström : Bass, backing-vocals

Joakim Brodén : Chant

Thobbe Englund : Guitare

Chris Rörland : Guitars, backing-vocals

Hannes Van Dahl : Batterie

Discographie :

Primo Victoria (2005)

Attero Dominatus (2006)

Metalizer (2007)

The Art of War (2008)

Coat of Arms (2010)