Pour le Durbuy Rock Festival le succès est toujours au rendez-vous. Sa 26ème édition a été un grand moment et la tenue de cette 27ème édition est à ne pas rater. En ce début Mai il y a de la concurrence en Belgique. Mais cela n’a pas été préjudiciable et le festival affichera aune belle affluence sur ses deux jours. Retrouver Bomal-sur-Ourthe et sa chaleureuse salle du Sassin est un plaisir et l’affiche variée fait saliver.
Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)
Tout débute à l’intérieur en courant d’après midi avec Räum. La formation belge va parfaitement lancer les hostilités. Son Post-Black est décapant, à la fois hargneux et abyssal par le chant. La raclée est totale en forme de plongeon dans les enfers. L’intensité dégagées est forte avec en parallèle une touche de mélancolie à fleur de peau dans l’esprit post métal. La sensation de force teintée de désespoir fait mouche sur une foule déjà nombreuse. Räum a donné une bonne leçon en se faisant à la fois glauque et méchant en parfait témoin de notre époque.
Les belges de Tardigrad enchaînent sur la scène extérieure. Sans attendre ils mettent le feu avec un death métal hargneux et rapide. Le chant de cinglé de Hory fait effet de même qu’un rythme intense. Ce jus bouillant cartonne avec quelques passages mélodiques dans l’idée d’At The Gates. La hargne reste en avant et le tourbillon de violence impressionne. Cette prestation fraîche et énergique est plaisante. Le groupe montrant une envie de tout casser remarquable. Tardigrad a été remarquable et a fait honneur à son statut de vainqueur du tremplin du festival.
Avec Xandria, le festival accueille un premier gros nom. Les Allemands sont reconnus depuis plus de 20 ans pour leur métal symphonique et sont attendus par les fans. Dans l’esprit d’Epica ou Delain ils proposent des titres heavy et épiques dotés d’une bonne force symphonique. Au micro Ambre séduit avec un ton puissant montant haut et aussi avec un growl solide. Puissance et mélodie se mixent bien et le succès est au rendez-vous. L’accueil est apprécié et la sympathie des musiciens fait plaisir. Dans la suite l’emphase dégagée par les titres fait effet en forme de bonne claque de métal symphonique. Xandria a proposé un concert convaincant, il a montré qu’il restait une valeur sûre du genre.

Les français d’ODC sont les Ovnis du jour. Avec un Rock Metal alternatif varié, ils mettent le feu d’entrée avec énergie. Célia fait forte impression avec un ton accrocheur très bon et aussi une bonne puissance. Le public apprécie l’énergie dégagée par le quatuor avec une fièvre rock présente. La suite est plaisante avec un côté touche à tout remarquable. La reprise de Billie Eilish fait effet avec un chant parfait. La ballade accrocheuse "If I Tried" séduit. Le bassiste Sonny se taille une belle place. Son duo avec Célia sur "Twisted Lofe" est efficace avec un mélange Rap Heavy. ODC a proposé un concert décoiffant. Il fusionne les styles avec efficacité montrant une liberté et une fraîcheur qui font du bien.
Avec Soilwork, le festival frappe un joli coup. Les Duédois ne tournant pas en ce moment. D’entrée le groupe frappe fort avec "Chainheart Machine", "Arrival" et "Stabbing The Dram". Speed est en forme et hurle avec intensité tout en impressionnant par la justesse de son chant clair. L mixe entre puissance et mélodie fonctionne à merveille Les musiciens assurent en balançant un parfait jus de Death Mélodique avec un côté percutant. Les claques vont s’enchaîner avec un mode best of agréable. "Living Infinite", "One With The Flies" ou "Harvest Spine" sont de parfaits représentants du meilleur du Death Suédois. La suite avec "The Nurturing Glance", "Övergivenheten" ou "The Ride Majestic" confirme la belle santé du groupe avec d’excellents moments mélodiques et de parfaits riffs et soli servis par Simon et Sylvain. Le final avec "The Ride Majestic" et "Stalfagel" est splendide porté par un Speed énergique et délicieusement mélodique. Soilwork a proposé un concert épatant et montré qu’il était toujours un des patrons du genre.

Dehors le Metal Symphonique est à l’honneur avec Delain. La formation néerlandaise reste au sommet malgré les changements de line-up de 2021. Martijin a gagné son pari et la foule est au rendez-vous. D’entrée de jeu, "The Cold" fait effet. On retrouve un pur jus de métal symphonique porté par la voix puissante de Diana. La suite avec "Suckerpunch" ou "The Quest And The Curse" est agréable. Le groupe est en place, les mélodies sont plaisantes et la puissance est au rendez-vous avec notamment Diana en mode growl efficace. La suite du concert est un joli florilège. Avec "April Rain", "Your Body Is A Battleground" ou "The Gathering", la formation signe des hits aux refrains efficaces et aux mélodies imparables. Le final avec We Are The Others est délicieux et ravit la foule. Delain a confirmé la pertinence de son line-up. Il a montré une grande forme et montré qu’il était bien un des leaders du genre.

La tête d’affiche vient de Finlande et est très attendue. Amorphis est une référence avec une capacité à transporter un auditoire. D’entrée il le confirme avec "Northwards". Le titre mêlant growl et chant clair est une pépite de Death mélancolique nordique. La foule apprécie et la suite avec On The Dark Waters est dynamique est prenante. La finesse mélodique se mariant à merveille à la puissance. Avec "Sky Is Mine" et "The Moon", il balance deux pépites puis le coté folk de "The Castaway" fait effet. La communion avec le public est totale. Avec l’enchaînement "Silver Bride", "The Wolf" et "Wrong Direction", le groupe enfonce le clou et confirme sa classe pour un son puissant et accrocheur avec un chant clair pur. Les antiques "Black Winter Day" et "My Kantele" font un triomphe avec cet esprit métal nordique teinté Folk. "House Of Sleep" et "The Bee", belles ritournelles portées par le chant clair et des mélodies fortes, achèvent en beauté le concert. On apprécie encore une belle complicité entre le groupe et le public. Amorphis a fait honneur à sa réputation de distillateurs d’émotions fortes en proposant un concert riche et chaleureux.

Dehors avec Candlemass, le festival frappe fort en attirant la légende du doom. Emmenée par Johan Längvist la formation a attiré la foule. D’emblée, avec "Bewitched" le charme agit. Le timbre profond de Johan fait effet de même qu’une musique envoûtante parfaitement distillée. La suite a le même charme abyssal. "Mirror Mirror" a tout d’une incantation dotée d’une lourdeur exquise et un chant puissant partant très haut. La pénombre aide à l’ambiance et le charme agit. "Dark Reflections", "Under The Oak" ou "Into The Unfathomed Tower" sont des claques dotées de riffs et soli pachydermiques. Le final arrive et démarre fort avec "Crystal Ball" et "A Sorcerer’s Pledge", autres monstres de doom à l’ancienne délicieusement Heavy. Avec "Well Of Souls" et "Solitude" la cérémonie se conclut idéalement. La seconde restant un monument du genre au refrain fabuleux qui a longtemps résonné dans la nuit de Durbuy et dans l’âme des spectateurs. Candlemass a montré une belle santé artistique. Il n’a rien perdu de sa vitalité ni de son charme mystérieux. Il demeure un monument vivant du Doom.

Cela conclut une fort belle journée. Dans la salle High Voltage ravit avec de bonnes reprises d’AC/DC pour permettre aux plus résistants de se remuer encore. Le bilan a en tout cas été très bon. L’organisation est bien huilée et les bénévoles sympathiques et efficaces. Les prestations ont été superbes proposées par un casting XXL et la suite s’annonce toute aussi riche.