LIVE-REPORT - Marky Ramone's Blitzkrieg (The Black Lab - Wasquehal)

Mercredi 21 mai, nous avions rendez-vous avec l’histoire : Marky Ramone, 72 ans, batteur emblématique du groupe mythique new-yorkais Ramones, introduit au Rock ‘n Roll Hall of Fame, plantait ses baguettes à The Black Lab de Wasquehal, en compagnie de son groupe Blitzkrieg à l'occasion de sa tournée franco-espagnole.

Par Flavien Minne / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur notre réseaux sociaux)

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Les cheveux sont devenus blancs, parfois clairsemés, les quinquagénaires étant peut-être les plus jeunes de l’auditoire, mais une chose est sûre : l’esprit des Ramones reste toujours aussi vif.

L’ouverture des portes se faisant à 19 h, pour un début de concert à 21 heures, la salle se remplit aisément bien avant l’heure fatidique. Avec un backdrop décoré de l’aigle américain “ramonien”, éclairé de lights oranges et sur fond de musique pouvant faire office de bande originale de film des années ‘60, le guitariste monte sur scène, suivi d’Inaki Urbizu le chanteur espagnol, du batteur mythique nous saluant simplement d’un petit geste de la main et enfin du bassiste au visage émacié et tatoué. Ce soir, on comprend que la star n’est pas Marky Ramone mais bien la musique Punk Rock et l’héritage du groupe dissous en 1996 avec une setlist longue comme le bras, composée de 36 standards et autres raretés… Oui, oui, vous avez bien lu, ce n’est pas une faute de frappe : 36 titres en 1 heure 20.

Et ça commence immédiatement , sur un rythme plus rapide que d’accoutumé, avec "Do You Wanna Dance ?" de l’album Rocket to Russia et Havana Affair de 1978 et "Teenage Lobotomy". Aucune transition, aucune pause pour introduire "Commando". Ça slamme, ça pogotte, c’est la fête sur "Let’s Dance". L’esprit Punk est présent avec des montées sur scène de fans sans l’intervention d’agent de sécurité alors que Inaki reste rivé à son micro. Le showman au tee-shirt jaune poussin salue la foule avant de lancer "Judy is a Punk Rocker", pendant lequel il fait tourbillonner son bras, le très rapide "I Want To Be Your Boyfriend" et le presque romantique "I Believe In Miracles", titre moins connu de l’album de 1989, Brain Drain.

On ne sait pas où les membres du groupe trouvent l’énergie, l’intensité monte encore et encore avec le rythme effréné qu’impose Marky pendant les tubes intemporels "The KKK Took My Baby Away", "Pet Sematary". “Lille, bonsoir ! What do you want to be ? One, two, three, four…” et boum… "I Wanna Be Sedated" avec son refrain repris par l’auditoire qui se fait littéralement atomisé par une déferlante de riff pendant, entre autres, "I Don’t Care, Sheena is A Punk Rocker", "Glue", "We're A Happy Family", "I Just Wanna Have Something To Do, Pinhead",... et pour finir la grosse série : "Rock ‘n Roll High School" et "R.A.M.O.N.E.S.", chanson hommage écrite par Lemmy Kilminster pour l’album 1916 et reprise par le groupe dans leur dernier opus Adios Amigos!

Le combo quitte la scène sous une ovation… Pour se repointer à peine trente secondes plus tard. Marky revenant en premier, embrassant le public, en guise de remerciements, puis tout le monde se remet en place pour un rappel anthologique. “Do you want more ? One more ? “ No” lance le public qui se verra balancer cinq pépites : "You’re Wanna Kill That Girl", "Chain Saw", "Glad To See You", "Listen to My Heart" et "I Don't Wanna Walk Around With You", oscillant ainsi entre le premier album de 1977 (Ramones) et le deuxième Leave Home de 1977. On sent malheureusement la fin pointer le bout de sa crête avec la reprise de "Wonderful World" de Louis Armstrong et l’incontournable "Blitzkrieg Pop".

La musique s’arrête nette, le quatuor quitte la scène. Le manuel d’histoire du Rock se referme et le canal lacrymal se gonfle. On a juste envie de les retenir par la manche en demandant “Encore une ou deux s’il vous plaît !” comme l’enfant gâté que chacun d’entre nous a été ce soir. "Punk’s really not dead".