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Photo du rédacteurAxl Meu

LIVE-REPORT - Samhain Fest (Jour 1)

Ce dernier week-end d’Octobre est l’occasion de filer vers Maastricht pour un Samhain Festival qui affiche complet cette année. Retrouver le Muziekgieterij, ses deux salles et son confort est un plaisir. Cette année les organisateurs dans un souci d’inclusion ont choisi de refuser les festivaliers vêtus de tee-shirts ou de patchs de groupes proches de la scène NSBM. Cela se fait par un contrôle strict à l’entrée et permet au festival d’éviter toute ambiguïté sur le sujet.

Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC 

 

Tout débute pour nous le samedi 26 Octobre dans la salle principale avec Fluisteraars. Devant un public fourni, les Néerlandais proposent un Black Metal féroce, mais qui sait calmer le jeu. Cette alternance des tons entre violence brute et idée aérienne par de longues plages instrumentales planantes et hypnotique est succulente. Fluisteraars a proposé un voyage astral en forme de tourbillon barbare et mélancolique.

 

La salle annexe accueille Pijn. Avec un Post Rock éthéré, les Anglais entraînent dans un univers planant avec une puissance présente pour un mélange fort émotionnellement. Violoncelle et le clavier amènent une idée de plongeon dans le lointain avec en arrière plan des samples de voix pour ajouter à cette ambiance hors du temps. Cela envoûte un public calme et attentif qui apprécie la mélancolie dégagée. Entre force brute lancinante et tristesse à fleur de peau, Pijn a proposé un joli voyage musical.

 

Avec les danois d’Afsky, le Black reste le maître dans la grande salle. La bande de Ole Pedersen fait parler sa puissance et met en avant une face glaciale prenante. Le chant abyssal fait effet et on ressent une profondeur d’âme mélancolique comme un cri de désespoir total. La brutalité Black est souvent en avant avec un rythme qui décoiffe. Le côté dépressif fait effet, les breaks calmes étant de jolis moments mélancoliques. Afksy a proposé un concert envoûtant porté par des musiciens vivant leur art pleinement.



Les Néerlandais de Verwoed font partie d’une nouvelle génération Black Metal prometteuse. Le gros son est de sortie mais avec de la mélancolie et un côté hypotonique. Le mélange est remarquable, la voix infernale fait effet et dans la furie une idée mélodique se fait sentir. La suite sera de cet acabit avec un mixe d’ambiances réussi. Porté par un Erik charismatique la formation séduit. Verwoed a proposé un concert remarquable en forme de mélange d’émotions et confirme être un grand espoir du genre.

 

Kampfar est très attendu. Après une intro Folk classique, le concert part sur les chapeaux de roue. On retrouve un Black épique teinté d’une force nordique énorme. Dolk éructe avec intensité et remue le public avec un charisme glacial énorme. "Skogens Dyp", "Ophidian" ou "Mylder" sont des claques taillées dans le meilleur d’un Black Viking flamboyant. Dolk impressionne au chant clair d’une rare profondeur. Le final avec "Hymne" et "Det Sorte" est une claque accrocheuse pleine d’âme. Kampfar a confirme son statut de grand du genre et donné une leçon de violence majestueuse.



Dans la salle annexe, Living Gate a attiré du monde. Ce projet regroupant des membres de Wiegedood, Amenra et Yob fait sensation avec un Death de haute volée. L’entame est musclée, le chant guttural défrise, le ton est lourd et gras en forme de tarte en pleine tronche. La technique est remarquable et scotche au mur avec une force dégagée immense. "A Unified Soul", "Internal Decomposition" et "Suffer As One" sont hargneuses et lancent de jolis pogos. Living Gate a proposé un concert d’une intensité gigantesque confirmant sa force en matière de Death pur et dur.

 

L’ésotérisme prend le relais avec Cult Of Fire. Un rideau cache la scène même si le groupe est connu et l’effet moins fort. Mais entre les serpents, les bougies, les costumes et le décor l’idée cérémonielle est prenante. L’entame est féroce en forme d’océan Black avec un peu de mélodie. Ce côté habité et violent est porté par un Vojtech impressionnant maître de cérémonie. Ce Black ésotérique est hypnotique et donne à la salle des allures de messe noire. Le côté habité des musiciens plonge le public dans une expérience hors du temps. Cult Of Fire n’a rien perdu de sa force ni de son charme et a proposé un concert mystique.

 


Avec Imha Tarikat, le Black Metal reste le maître. Les allemands mettent en avant la face brutale du genre. L’entame est féroce avec un rythme implacable et un chant infernal sorti des enfers. La tempête est totale et donne l’impression d’être tombé au fond des abysses pas loin de l’esprit bestial de Marduk. Toute la suite est féroce et majestueuse en forme de tourbillon d’une rare violence. On sent les musiciens concentrés et pas mécontent de tabasser, notamment un Jérôme tabassant ses fûts avec rage. Imha Tarikat a balancé une raclée en bonne et due forme avec une violence jouissive.

 

Niveau violence, 1349 est une référence. Une fois l’intro lugubre passée les norvégiens balancent un Black Metal d’une rage inouïe. L’énergie dégagée est folle, le rythme énorme et au centre de la tornade plane un Olav déchaîné qui éructe comme un côté fou furieux. Ce côté sauvage est exquis et porté par une mise en son parfaite avec un bon équilibre entre chaque instrument. Au centre de la raclée un monstre comme "I Am Abomiation" a bien porté son nom avec une violence implacable de force. 1349 a proposé un concert énorme qui n’a pas laissé indemne.



 

La salle annexe clôture sa journée avec Ultha. Entre Black et Funeral Doom, les Allemands savent mettre en place une ambiance particulière. Le ton oscille entre force mélancolique et black pur et dur. Quand le ton est violent des airs de fins du monde planent sur la salle. L’aspect sombre et glacial est présent avec une idée funeste. Le public qui blinde la salle affronte l’idée de dépression en musique avec l’idée d’un mur sonore implacable. Ultha a frappé fort, il a donné un concert en forme de déclaration de guerre.

 

Amenra dispose d’une large base de fans et la salle est remplie et calme quand  "Boden" démarre. Colin est à genoux dos à la scène et joue des percussions. Ce début fait effet et la montée en puissance du titre est parfaite en forme de décharge post hardcore. Le côté hypnotique par un break calme mélancolique prend aux tripes. La suite est prenante. "Razoreater" et "Plus Près de Toi" ont la même force avec un mélange des ambiances remarquable. Le chant calme en français de "Plus Près de Toi" faisant effet une sensibilité énorme. "A Solitary Reign", "Terziele" ou "Am Kreuz" transportent une foule attentive sous le charme de cette violence brute portée par un chant en forme de cri primal. Amenra a été un ambianceur parfait. Il a emmené son public dans le lointain avec une force rare.

 


Cela termine une belle première journée avec d’excellents concerts dans une ambiance amicale et fraternelle. Le Samhain est lancé idéalement et l’attente de la seconde journée est forte.


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