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Photo du rédacteurAxl Meu

LIVE-REPORT - Wacken Open Air (Jour 1)

L’édition 2023 du Wacken Open Air était réussie artistiquement mais fut cruelle pour les milliers de festivaliers n’ayant pu assister au festival suite aux intempéries. Cette édition 2024 a des allures de revanche et la météo va aider à ce retour à la normale.

Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC

 

La journée du 31 Juillet est une sorte d’introduction. les concerts démarrent plus tard sur la scène principale ouverte. Cette journée voit démarrer le Wacken Metal Battle qui permet a des groupes du monde entier de se faire connaître en 20 minutes devant un jury d’experts. Nos français de Carbonnic Fields n’ont pas démérité mais la victoire est revenu aux Danois de Thus devant les Polonais d'Aquila et les Chinois de Five Penalties. Il faut leur souhaiter la même réussite que Crisix ou Battle Beast anciens gagnants du tremplin.



Le cœur du programme se tient sur la troisième scène principale en ce début de journée. La Louder est ouverte par Crystal Viper devant une foule conséquente. Emmenés par Marta Gabriel, les Polonais mettent le feu avec "Fever Of The Gods" et "The Witch Is Back". Le son est parfait, puissant et clair. La voix haut perchée de Marta fait effet tandis que le rythme speed dépote. Le groupe balance un parfait Heavy à l’ancienne avec des soli rapides savoureux. Dans la suite le très Manowar, "The Silver Key" est une pièce épique au refrain imparable. Les brûlots comme "At The Edge Of Time", "When The Sun Goes Down" et "The Last Axeman" achèvent de convaincre de la force du groupe. Crystal Viper a lancé la journée idéalement, il a reçu un accueil chaleureux et ravi les amateurs de bon vieux Heavy.



Sur la même scène, Butcher Babies présente sa nouvelle mouture au public. Carla Harvey a récemment quitté le groupe américain laissant seule Heidi Shepherd au micro. Cette dernière va vite faire oublier son ancienne partenaire. La chanteuse est déchaînée et hurle comme une damnée. Le gros son Metal moderne groovy ne fait pas de quartiers et défrise un public motivé. Certes tout cela sonne mode et dénué d’âme mais l’envie dégagée impressionne. Ça sautille et chaque titre déchaîne la foule. Heidi est à l’aise et fait fort en growl et en chant clair. L’accueil est excellent, cette mouture du groupe cartonne et se montre plus soudée et moins racoleuse. Butcher Babies a lancé sa nouvelle carrière de belle manière.


Avant le démarrage de la scène Faster, ce sont les anglaises de Girlschool qui débarquent. Les vétéranes du heavy ne sont pas usées et le montrent avec "Demoliton Boys" et "C’mon Let’s Go". Denise demeure une machine de guerre derrière ses fûts et le rythme fait mouche. Ce jus hard fait taper du pied, le tout étant porté par une Kim à la voix éraillée digne de Lemmy. Les filles sont motivées et électrisent la foule. "The Hunter", "Hit And Run" ou "Nothing To Lose" ravissent avec la même énergie hard’n’roll avec des soli bouillants. L’ambiance est excellente, Olivia la nouvelle bassiste est acclamée et le final avec les classiques est parfait. "Screaming Blue Murder" et "Emergency" cartonnent avec un côté hard direct. La reprise de "Bomber" fait un carton. Girlschool a donné une leçon de hard rock et prouvé que le temps ne l’a pas affaibli.



Sur la Faster, le programme démarre avec Bülent Ceylan. L’artiste est inconnu chez nous, mais dispose d’une horde de fans en Allemagne. Cela fait quelques années que l’humoriste et acteur se produit avec un spectacle musical. Les titres sont entraînants dans un esprit Hard US accrocheur. Il rencontre un immense succès dans une ambiance de feu qui peut surprendre les non initiés. Brüder en compagnie de Saltatio Mortis est une belle claque martiale dansante. L’homme est engagé et balance avec "Liegen Gegen Nazis" un cri fort contre la haine. Même sans connaître, il a été impossible de ne pas se prendre au jeu d’un concert sympathique porté par un Bülent Ceylan parfait showman et frontman.


Sur la Louder, la jeunesse prend le pouvoir avec The Warning. Ce trio de sœurs originaires du Mexique œuvre dans un Rock dynamique. Preuve va être faite avec une entame énergique, la voix nerveuse de Dany est parfaite et le rythme Rock est bien distillé. Ses deux frangines proposent une solide section rythmique. Le côté pop est plaisant avec un bon mixe entre face accrocheuse et face plus typé hard Rock. L’accueil est top, le groupe a ses fans ayant fait le déplacement, cela donnant une ambiance chaleureuse. La suite est sympathique avec un côté nerveux en forme de tarte Hard/Rock’n’Roll. The Warning a été une belle découverte pour pas mal de gens. Le groupe a su charmer avec une musique énergique attirante.


Sur la Faster, un grand moment s’annonce avec la venue de The Darkness. De nouveau en pleine forme la bande de Justin Hawkins est attendue par une foule conséquente. L’intro empruntée à Abba donne le ton. Derrière "Growing On Me" met le feu. L’esprit Hard Rock dansant est extra, Justin est déchaîné et fait bien usage de son falsetto. Le côté mélodique et barge est extra en forme de super jus Hard Rock. Derrière les fûts, Rufus Taylor ne ménage pas ses efforts et tout cela fait taper du pied. Les titres s’enchaînent dans la bonne humeur, "Get Your Hands Off My Woman", "One Way Ticket" ou "Love Is Only A Feeling" sont des hits rafraîchissants. Justin joue avec le public dans bel un esprit de communion. La folie continue de plus belle et "Givin’ Up" ou "Stuck In A Rut" sont appréciées. Après un bout du "Immigrant Song" de Led Zeppelin, le grand hit est de sortie. Malgré les années, "I Believe In A Thing Called Love" est toujours irrésistible avec un chant aigu incroyable. Justin déclare son amour au public en allemand et la fête se termine avec "Love On The Rocks With No Ice", autre perle hard mélodique. The Darkness a été énorme. Porté par son fantasque chanteur elle a prouvé qu’elle demeurait un monstre scénique.



La fête va rester au rendez-vous sur la Faster. Avec un punk celtique endiablé, les Américains de Flogging Molly mettent le feu. Cela se confirme avec "Drunken Lallabies". Porté par le charismatique et élégant Dave King, le groupe balance une pépite envoûtante, à la fois chaude et attachante. Dave se fait parfait conteur d’histoire et est bien accompagné par le violon, l’accordéon et la mandoline. L’ambiance est dansante et la suite va confirmer cette belle entame. "Swagger", A Song Of Liberty" ou "Saints & Sinners" sont joyeuses et portées par un esprit punk digne des Pogues. Le public apprécie et danse au son de ces rythmes endiablés. Le côté Folk fait effet avec une force mélodique fabuleuse. La suite avec "Devil’s Dance Floor", "If I Ever Leave This World Alive" ou "What’s Left Of The Flag" est prenante. On retrouve un esprit venu d’Irlande teinté d’un côté punk endiablé. "The Seven Deadly Sins" est un final parfait pour un concert qui fut une communion fraternelle. Flogging Molly a frappé un grand coup, il a remué son monde avec chaleur et classe.


La Louder se clôture avec Suzi Quatro. La bassiste et chanteuse est une légende du rock et pourvoir assister à un de ses concerts est un privilège. D’emblée, avec "The Wild One", le plongeon vers les 70’s est total. Suzi est en forme avec un bon ton éraillé. A ses côté chœurs et cuivres amènent un côté Rock’n’Roll sympa. La suite est parfaite en forme de célébration rock. Le côté festif est plaisant avec un bon mixe entre chœurs, claviers et cuivres dans un esprit rock années 50.


Les tubes comme "48 Crash", "Stumblin’ Up" et "The Devil In Me" ou s’enchaînent et font taper du pied. Suzi est bavarde et savoure le moment face un public en communion. La ballade "Can I Be Your Girl?" se fait émotionnelle puis la reprise de "Rockin’ In A Free World" de Creedence fait un tabac. Dans le final, "Shine A Light", "Can The Can", "Devil Gate Drive" et "Sweet Little Rock & Roller" font effet avec le même Rock teinté Hard entraînant. Suzi Quatro a délivré une splendide prestation dansante, rock et généreuse. Elle a confirmé que son statut de légende n’était pas usurpé.


Sur la Faster, In Extremo conclut la journée. Ces habitués des lieux mettent le feu d’entrée avec de la pyrotechnie. Puis le sextuor lance les hostilités avec "Troja". La foule énorme est déjà motivée. Ce son Folk Rock médiéval déchaîne les passions. Le chant éraillé habité de Michael est fabuleux et les instruments médiévaux tissent un univers Folk riche et entraînant. La suite est endiablée, la pyro est souvent de sortie et les titres défilent dans une ambiance folle, fun et festive. "Vollmond", "Kuss Mich" et "Ai Vis Lo Lop" sont de parfaits moments avec une bonne couleur métal qui ressort.


Ces deux heures de concert passent rapidement comme un plongeon dans un conte médiéval. La cohésion des musiciens est parfaite et on ressent une forte envie de partage. "Weckt Die Toten", "Liam" ou "Unser Lied" en duo avec Björn Borth de Santiano mettent le feu avec la même force mélodique et une énergie énorme. Le final est réjouissant, la fête est totale et un esprit de fraternité règne sur la plaine de Wacken. "Sternhagevoll", "Frei Zu Sein" ou "Pikse Palve" achevant en beauté le concert. In Extremo a été une parfaite tête d’affiche, il a proposé un agréable concert et a confirmé qu’en matière de Folk Rock, il demeurait un leader incontesté.



Cela achève une belle première journée de lancement. La météo est parfaite, la foule est au rendez-vous et l’ambiance excellence. La variété de styles proposés a aussi montré qu’au delà du Metal, Wacken était aussi avant tout une fête musicale fédératrice.



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