ITW - Vestige

Vestige est né de la rencontre entre Théodore, guitariste, chanteur et compositeur, et trois talentueux musiciens passionnés. Au lendemain d’une prestation remarquable au Motocultor, nous nous sommes entretenus avec cette jeune formation, sur son premier album et sur ses ambitions.

Par Fred VDP / Photo : Mathieu Ezan 

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Comment a été créé Vestige ?

Nous nous sommes rencontrés suite à une annonce avec Théodore, Quentin (batterie), Pierre-André (basse) et Thomas (guitare), qui accompagnait alors un autre groupe sur une tournée. Théodore vivait un moment personnel assez difficile, il avait besoin de coucher ses émotions par écrit. Il nous a exposé ses idées, ses compositions et son souhait de créer un groupe. Vestige était le nom d'artiste de Théodore depuis très longtemps, c’est devenu le nom du groupe par la force des choses, dans la mesure où il est important de ne pas oublier les vestiges du passé si l’on veut se reconstruire correctement derrière. C’est l’essence même de notre groupe. L’ensemble de ces réflexions est ensuite devenu Janis, notre premier album.

Il y a énormément de poésie et de couleurs harmoniques sur Janis. Où puisez-vous toute cette intensité et où allez-vous chercher vos inspirations ?

Nous ne nous sommes jamais dit « tiens, on va faire un album pour plaire ou ne pas plaire », ou bien « il faut qu’il soit extrême ou très posé ». Au contraire, nous l’avons construit avec nos influences qui viennent de plusieurs styles, et pas uniquement du Metal. Nous puisons les couleurs harmoniques de nos morceaux ainsi que les ambiances principalement dans le trip-hop, avec des groupes comme Massive Attack, Archive et Portishead. Ce sont des formations qui nous ont inspirées, notamment pour les ambiances musicales, ces plages avec de nombreuses harmonies vocales. Pour le reste, il s’agit de groupes avec lesquels nous nous sommes construits musicalement au fil des années et à travers nos parcours personnels, comme Deftones ou plus récemment Katatonia ; mais aussi en écoutant pas mal de groupes de Djent. Vestige englobe tous ces univers, et de ce fait produit un son qui se démarque un peu.

On entend aussi un peu de musique classique, non ?

 Oui sans doute, et c’est gentil de nous le faire remarquer. Nous n’y avons pas forcément pensé en travaillant l’album, mais c’est vrai que la puissance de la musique classique, conjuguée à la beauté des couleurs harmoniques de compositeurs comme Debussy ou à ceux de la vague symboliste du début du XXème siècle sont des univers qui nous touchent énormément. Même si nous sommes bien loin de ces maitres.

Nous puisons les couleurs harmoniques de nos morceaux ainsi que les ambiances principalement dans le trip-hop, avec des groupes comme Massive Attack, Archive et Portishead.

Sur Janis vous interprétez « Automne Part.2 » avec Neige. Quels sont vos liens avec Alcest ?

 La rencontre avec Alcest s’est produite dans le cadre d’une tournée. Théo est ensuite devenu ami avec Neige. Au-delà du fait que nous avons toujours été admiratifs de leur travail, le fait de devenir potes a tout simplement développé notre influence, qui se retrouve inévitablement dans notre musique. Faire un « featuring » avec quelqu'un qu'on estime en tant qu'artiste, et qui plus est en tant qu'ami, c'est forcément très fort de sens. Quand on lui a proposé de faire un titre sur Janis, Neige n’a donc pas hésité une seule seconde.

Vous avez fait quelques belles dates cet été, et notamment une prestation remarquée au Motocultor. Comment vivez-vous ces moments de communion avec votre public ?

Nous avons été agréablement surpris de voir la « Massey Ferguscene » aussi remplie pour notre set au Motoc’. D’habitude lors d’un festival, tu perds du public et ça bouge en permanence. Cette fois les gens sont restés et on n’a perdu quasiment personne en cours de route. Le concert était intense même si, pour avoir l'expérience complète de notre univers, il est préférable de nous entendre de nuit. Nous sommes vraiment satisfaits de l'énergie que l’on a offerte au public. Nous avions eu le même ressenti au Hellfest et au ARTmania en Roumanie, mais le Motoc’ a une force émotionnelle supplémentaire. L'inquiétude que nous avions, en tant que jeune groupe, c’était de ne pas être à la hauteur du temps de jeu qu'on nous proposait. Mais à chaque fois le travail a fini par payer et le public nous a transmis de bonnes ondes.

Quelle est la suite pour Vestige ?

Le second album a déjà pas mal avancé, on a commencé à maquetter des choses de notre côté. Cette fois Théo ne va pas tout composer tout seul, comme pour Janis, nous allons faire le travail ensemble. Nous sommes assez éloignés géographiquement, nous allons donc avoir besoin de nous transmettre les informations de la meilleure des manières et régulièrement. Ce qui permettra à chacun d'être autonome dans l’écriture de ce second album. Nous allons prendre notre temps afin d’offrir au public un album de qualité.

Vestige, c'est :

• Thédore Rondeau (Chant, Guitare)

• Pierre-André Krauzer (Basse)

• Quentin Regnault (Batterie)

• Thomas Petit (Guitare)

Discographie :

Janis (2024)