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LIVE-REPORT - Battle In The Nord

Photo du rédacteur: Axl MeuAxl Meu

Après une première édition, le Battle In The Nord, monté par l'association Alkh, a vu grand et a décidé d'investir le Centre Culturel Robert Delefosse de Wattignies : un très beau site, facile d’accès, avec une salle unique le public peut déambuler devant les stands des exposants-partenaires (Skull Strings, Banshee, Source Atone Records, Malpermesita Records,....), répartis de part et d’autre de l’espace, ce qui permet un flux fluide tout en ne ratant pas une miette des prestations musicales assurées par Serpent's Oath, Pensées Nocturnes, Marche Funèbre, Malcuidant, Hyldr, Nornes et bien d'autres !

Par Flavien Minne / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)

 

Après un léger retard suite aux caprices de sonorisation, les Belgo-Allemands de Nyrak tirent les premiers, entamant leur set de dos, avec une belle énergie, pour se retourner et faire le tour de sa discographie, en nous proposant deux titres de Devourer Of All (2024), "Sight" de l’album Malus et deux cadeaux : deux nouveaux titres, "Rise of Dagon" et le titre éponyme "Faceless Tyrant" qui figureront sur un prochain EP qui sortira très prochainement.


Du nord au sud de notre région, du Black Atmo au "pure" Black, il n’y a que dix minutes de balances. Les Parisiens de Ecr.Linf déboulent. Krys, de sa stature et de sa voix puissante, est impressionnant de maîtrise. Ce qui fait se masser le public devant la scène. L’intensité est de mise avec une charge émotionnelle de par les cris du frontman, et a moissonneuse-batteuse qui sert de batterie à l’aveugle, sans oublier un éclairage sobre rouge et blanc. La bande du guitariste Dorian Lairson nous dispense de six titres issus de leur unique album Belluaires, qui en compte huit. Le concert s’achève sur le poignant Tribunal de l'Âme, suivis de remerciements fournis, Krys quitte la salle, nous laissant sur un final instrumental. Déjà un grand moment du fest.

On quitte pour un instant l’univers Black pour l’instant Doom des Valenciennois de Nornes, agissant comme un intermède entre rouleaux-compresseurs, ce qui permet de nous laisser souffler. D’ailleurs, le public en profite pour se restaurer, prendre l’air ou visiter les stands, tout en ayant un regard attentif à la prestation. Nornes nous assène une musique aux rythmes étirés, dans un Doom puissant par son côté dépressif. La voix clair de Romain et celle gutturale de Ju (basse) associées aux coups de boutoirs sur les fûts renforcent la lourdeur de l’ambiance.

Petit à petit, le soir tombe sur Wattignies et le public continue d’affluer. Et ça tombe bien. Les festivaliers vont pouvoir assister à la prestation du phénomène Depressive Witches. Discrètement mais sûrement, les deux jeunes frères d’Amiens, Sick Bab au chant et guitare, Torvuus derrière ses fûts, continuent une belle carrière, avec leur troisième album Lost, Forgotten and Heartbroken et des tournées, à l’étranger, essentiellement en Europe de l’Est. A deux sur scène, la fratrie fait autant de raffut que si ils étaient cinq. Entamant le show avec le titre phare "All my Girfriends are Dead", on les sent contents d’être là et ils nous le font ressentir. Pendant près d’une heure, le duo étrillent leur répertoire de leur toute jeune carrière commencée il y a cinq ans. Il n’y a aucune baisse de régime pour ce Black’n Roll sans compromis et "punchy". Le concert s’achève par un duel de guitares sur fond de batterie synthétique pour le traditionnel ultime morceau "Medieval Social Club", sous le regard fier de leur manager, conducteur de tour-bus et père les attendant au stand au merch bien fourni. Depressive Witches nous a offert, ici, une prestation de très belle qualité, engaillardissant un peu plus le public.

On quitte le Moyen-Âge pour un voyage au Pays du Soleil Levant ancestral avec Hyldr. Éclairés par deux tsuri-doro (les lanternes japonaises traditionnelles), floquées du logo du groupe, les Belges, sous l'impulsion de Lady IX, emmitouflée dans un kimono de soie noire, le visage mi-masqué, nous délivre un Doom aux influences Goth, à travers sept titres essentiellement tirés de Order of the Mist (2023), à commencer par "Heart of Soil" et terminant par "Woodland Shrine", tout en intégrant "Phantom Parade" et "Garden of Idunn". Si les zicos paraissent statiques, la geisha noire semble damnée dans ses danses, usant de sa voix mi-féminine, mi-grave. Un concert tout en nuances, cassant parfois les codes et , il faut le reconnaître, la belle énergie laissée par les précédents groupes.


La chose n’est qu’anecdotique. C’est réparé avec l’arrivée sur scène des Bourguignons de Malcuidant. Et Malcuidant en live, c’est de la haute volée. Aythomm, encapuchonné, scrute la foule tel un prêtre noir jugeant ses fidèles impies. La voix vient se distinguer des backing-vocals étonnant de clarté, le statisme hallucinant de tous les membres est juste perturbé par les quelques mouvements esquissés de Nicolas S., le bassiste. La setlist est entamée par "Mortelle et Froide" de 2015 pour se focaliser davantage sur Chantres des Morts, l’album de 2022 avec cinq titres dont "Brûlez" et "Flamboyantes Ténèbres". Le set se montre calibré et millimétré, un régal auditif et visuel.


Plus la soirée avance, plus l’intensité est importante. La Belgique est décidément à l’honneur avec la venue des Flamands de Marche Funèbre. Arne, le chanteur ne s’exprime que par un chant dépressif, un growl et une gestuelle exprimant le dépit. Rivé à sa place, seuls les musiciens occupent l’espace par leurs déplacements. Le frontman s’adresse à un public de plus en plus compact : “Y-a-t-il des amateurs de Black Metal ici ? Y-a-t-il des amateurs de Doom ici ?” avant de lancer le tonitruant "Capital of Rain." Au fil du concert, le vocaliste laisse la place aux instruments alternant entre des accords lourds et pesants et des rythmes un peu plus légers, le tout chapeauté par une batterie puissante. "Einderlicht", titre-phare de 2020 avec ses faux airs de Pop, ainsi qu’un solo de batterie et une ligne de guitare plus douce viennent achever cette magnifique prestation et franchement, on a peine à la savoir finie.


Pensées Nocturnes nous fait réagir de façon binaire : soit on adhère, soit on déteste, mais, en aucun cas, cela laisse l’auditoire de marbre. Six ans après son passage à Oignies dans le cadre du Tyrant Fest, l’orchestre parisien de Post-Black revient sur nos terres pour nous offrir une nouvelle représentation de son cirque électrique, burlesque, et malsain, voire malodorant. Assisté de trois musiciens-chanteurs, tantôt à l'accordéon, tantôt à la trompette, Léon passe du trombone au mégaphone dans une ambiance glauque et enfumée. De "Paria" (2010) qui ouvre les agapes, au Marionnettiste, en passant par "Monosis", "Deux bals dans la Tête", et le "Tango du Violoniste", Pensées Nocturnes nous fait une rétrospective de plus de quinze ans mettant parfois les instruments traditionnels du Metal en arrière-plan. Voir cet "orchestre électrique" est toujours une expérience. Et ce soir, le concert se veut grandiose et grandiloquent. Ce cirque furieux laisse le public comme hagard, trouvant toutefois la force d’encenser la bande à Léon.

Un an après son passage dans le cadre du Brutal Swamp Fest, Serpent’s Oath revient chez nous pour assurer le statut de tête d’affiche. Le ton est donné avec l’allumage de bâtons d’encens et l’éclairage rouge tamisé rendant l’atmosphère malaisante... Une messe noire se prépare ! Arpentant la scène avec des gestes lents à la Heljarmadr (Dark Funeral), Tes Re Oth harangue la foule massée au milieu de Baelus, Daenum et Morkhald aux cordes, pendant que les peaux de fûts sont tabassées. Animés par la violence, les Belges divisent leur set en trois parties à chaque fois devancées par une introduction. Revelation, le dernier album de 2024 est bien représenté à hauteur de quatre titres : la seconde moitié du show. La première est elle réservée à Nihil, à l’exception de "Blasphemy" qui sera le seul titre d'Ascension. Le vocaliste n’est pas humain, c’est une machine de guerre et la puissance de sa voix est une puissance de feu.

Battle In the Nord II est une pleine réussite. Le festival animé par des bénévoles dévoulés est efficace et compte de beaux jours devant lui : sa troisème édition aura lieu en 2026 sur deux jours (!) et on sait déjà que Merrimack et Invernoir seront de la partie. À l'année prochaine ?


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