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LIVE-REPORT - Hellfest Open Air (Part. 1)

En perpétuel renouvellement, le Hellfest Open Air continue d’être le terrain de jeu des mélomanes venus du monde entier, désireux de vivre une expérience à part entière dans un cadre toujours plus imposant. Car, en plus de sa programmation qui s’avère toujours aussi variée et surprenante (avec Muse en tête d’affiche cette année !), c’est surtout le soin apporté aux aménagements qui suscite l’admiration des fans. 


C’est un fait : ce sont ces petits détails qui font que quelque 240 000 festivaliers ont jeté leur dévolu sur le Hellfest, plutôt que sur un autre festival : aujourd’hui, le Hellfest est devenu un « lifestyle » défendu par les influenceurs, au détriment des idéaux des puristes. Preuve à l’appui : au Hellfest, les t-shirts à l’effigie du festival sont désormais légion - plus que les t-shirts de groupe. On vient au Hellfest pour le Hellfest et tout ce qu’il peut nous apporter : du rêve et des flammes. 

Par Axl Meu / Photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)

Et expérience oblige, on se doit de repartir du Hellfest avec son petit souvenir. Et c’est ce qui nous a d’emblée marqués lorsque nous sommes arrivés sur le site du festival le jeudi 19 juin dernier. The Sanctuary, la boutique officielle du festival, voit déjà d’énormes files se former à 15 heures. On apprendra même que certains festivaliers préféré attendre plus de deux heures sous un cagnard d’enfer pour récupérer leur graal plutôt que de profiter pleinement des animations, celles proposées par les groupes se produisant sur les scènes principales ou même du côté du Hellcity Square, terrain de jeu des sponsors du festival comme ESP, Nuclear Blast, la SPA, mais aussi l’ONG Savage Land. 


JEUDI 19 JUIN : 

De notre côté, un petit salut du côté de nos partenaires (Editions des Flammes Noires, les Acteurs de l’Ombre Productions, Frozen Records), et nous commençons notre périple autour des six scènes principales (MainStage 1, MainStage 2, Altar, Temple, Valley, Warzone), vantant un style leur étant dédié. Notre première escale se fait du côté de la Valley avec Tar Pond, qui n’est autre que le premier projet lancé par le feu-Martin Eric Ain, le guitariste emblématique de Celtic Frost. Leur performance s’installe alors quelque part entre hommage et lourdeur qui sied si bien à la canicule qui est en train de s’installer… Une performance en total contraste avec celle livrée par Skindred sur la scène principale #1 où ça « jump » déjà pas mal ! On prend la suite avec les Islandais de Misþyrming : une parenthèse Black Metal bienvenue portée par une myriade de riffs dévastateurs. Un vrai bon moment qui en appellera d’autres sous la Temple. L’autre vrai bon moment de la journée s’appelle Slomosa : combo de Sludge / Stoner qui monte, qui monte, qui monte… ! Après une tournée à succès avec Baroness (qui leur a permis de jouer à l’Olympia !) et en marge d’une nouvelle tournée à venir avec Kadavar, les Norvégiens profitent de l’été pour chauffer les ardeurs des fans, avec brio ! On retiendra de cette nouvelle performance de nouveaux riffs ruisselants (ce kiffe sur « Horses » !) et, surtout, une prise de position politique bienvenu, prouvant une fois pour toutes que la formation n’est pas là pour faire de la figuration ! 

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Il est 19h30 passé : Kim Dracula s’éclipse de la scène principale #2, et Airbourne, que nous avions vu en mars dernier à l’Aéronef de Lille, amorce son grand retour sur scène au Hellfest avec un nouveau morceau : « GUTSY », joué ce soir ! À côté, la scénographie des frères O’Keeffe reste sensiblement la même. Pas de grandes surprises à l’horizon, des guitares, des riffs, des tignasses : en bref, une recette qui fonctionne toujours aussi bien en fest’. Joel abreuve son public, se rend dans la fosse à plusieurs reprises et multiplie les gros classiques ! Le renouveau n’est pas le fort des Australiens, mais pourquoi se priverait-il de continuer de faire ce qui leur plaît : Rock & Roll, point à la ligne. 

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Direction la Temple pour aller voir Ihsahn, le leader d’Emperor, ici en solo pour présenter son nouvel album, l’éponyme Ihsahn. L'œuvre est colossale, bourré d’arrangements orchestraux, mais a dû mal à plébisciter le public de la Temple : il n’y a pas grand monde pour accueillir le chanteur et sa troupe. Et de notre côté, nous avons du mal à nous y retrouver : le son est aléatoire et l’expérience finit par devenir pénible. Nous nous éclipsons et profitons d’un petit moment d’accalmie pour aller du côté de la MainStage 1 pour assister à quelques mesures du concert de Till Lindemann, dont la programmation a été jugée problématique par les festivaliers et la communauté Metal. Le concert est assez déroutant et voit le chanteur, entouré de musiciens en moulant-cuir - comme une pâle copie de ce qu’il était autrefois. La provocation est de mauvais goût et finit même par devenir dérangeante. Next. 

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Nous nous éclipsons et allons sous la Altar pour assister à quelques mesures du concert de Jinjer. Impossible : la Temple est archi-bondée et y accéder prend des allures de parcours de combattant… Nous parvenons tout de même à entrevoir la toute fin du concert des Ukrainiens mais le constat est sous nos yeux : plus de monde a répondu présent à l’appel de Tatiana Shmayluk qu’à celui de Till Lindemann… L’autre grand gagnant de la journée s’appelle Rise Of The Northstar qui a profité du forfait d’Ultra Vomit (qui demeure le seul groupe de l’édition de 2026 annoncé pour le moment) pour rafler la mise et s’imposer sur le devant la scène hexagonale une fois pour toutes : le décor est sensiblement le même par rapport à d’habitude : des cerisiers, un ensemble japonisant, mais c’est surtout un Vithia des grands soirs qui nous est présenté : la performance est tout simplement hallucinante et multiplie les gros hits (« Samurai Spirit », « Again and Again » « Here Comes the Boom ») dont il est difficile de rester insensible. C’est fort. En toute fin de concert, les Parigo-Nippons en profitent même pour teaser leur nouveau clip en feat. avec Landmvrks « Neo Paris ». La classe à l'international. 

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L’intensité monte d’un cran du côté de la scène principale #1 lorsque Korn investit le plancher sur les sonorités de « Blind ». Aujourd’hui, on est tout de même loin  du show proposé l’été passé dans le cadre des 30 ans du groupe, bien que l’ensemble reste d’excellente facture. Quelques moments creux, mais un show à l’américaine rythmé par de GROS classiques comme « Here to Stay », « Got the Life », « A.D.I.D.A.S. », « Y’All Want a Single » et l’ultime « Falling Away From Me », un dernier titre célébré par Head, fêtait alors son anniversaire avec ses comparses. Deux salles deux ambiances pour terminer cette première journée du Hellfest avec Alcest venu promouvoir son album Les Chants de l’Aurore. Reposante, mais toujours aussi intense, la musique de Neige transporte et s’avère être une excellente option pour conclure cette première soirée (& nuit). 


VENDREDI 20 JUIN : 

Pas le temps de se reposer sur nos deux oreilles que la rédaction d’Heretik Magazine se retrouve déjà catapultée sur le site du Hellfest pour le vendredi 20 juin, une dense marquée notamment par la présence généreuse de groupes menées par des femmes, répondant alors à la volonté du festival de diversifier son offre tout en se voulant plus inclusif. Ainsi, on notera le fait que la scène principale #2 soit réservée aux groupes menée par des chanteuses : Sun, Charlotte Wessels, Amira Elfeky, Future Palace, Kittie, Spiritbox, Epica, Within Temptation… En plus des autres groupes, Burning Witches, Furies et Nervosa se produisent sous la Altar. 


De notre côté, notre excursion caniculaire commence avec Wormsand, protégée de l’écurie Deadpig Entertainment, qui chauffe la température à l’aide d’un Rock/Stoner bien senti visiblement bien accueilli par les fans. Un peu de Morgarten sous la Temple et nous embarquons pour la première véritable sensation de la journée, à savoir Hexecutor, qui en est officiellement à sa troisième performance au Hellfest Open Air (si l’on compte le Hellfest From Home). Les Bretons - tout en cartouchières - sont venus présenter leur troisième opus, … Where Spirit Withers in its Flesh Constraint. La formule speed / thrash / black est bien rodée et maîtrisée et rappelle les gloires de la moitié des années 80. Une première performance thrash qui en appellera d’autres sous l’Altar en ce samedi 20 juin. De l’autre côté, Belore - protégée du label Les Acteurs de l’Ombre Production - nous offre une balade Black Metal atmosphérique, amenée par des mélodies finement pensées et conduites par des lignes des flûtes dépaysantes. 

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Passé 13h, sous un soleil de plomb, les fans de Post-Punk engagé se sont réunis pour assister au concert de Frustration, venu remplacer Chubby and The Gang : le concert est à leur image, simple, mais terriblement généreux malgré sa breveté… Et puis, quel plaisir d’entendre « live » les morceaux « Too Many People » et « No Trouble »… ! D’un petit plaisir à un autre, il n’y a qu’une seule scène : avec Burning Witches sous la Altar, on est loin de la simplicité affichée par Frustration avec un Heavy Metal ampoulée mais qui a de quoi charmer les fans de Doro et de Dio… C’est blindé sous la tente ! Notre retour à la Warzone ne se fait pas attendre avec Lion’s Law, père du renouveau de la scène Punk/Oï français : les refrains sont entêtants, et les musiciens dégagent une authenticité qui fait du bien à voir. Esprit de fraternité, un public qui chante à l’unisson et qui rend hommage aux proches du groupe… Un véritable « bon » moment ! 

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Suite à ce bon moment, nous retrouvons la Altar pour retrouver les Brésiliennes de Nervosa, déjà présente lors de la tournée Warm Up du Hellfest (et que nous avions vues aux Métaphone de Oignies). La formation menée par Prika Amaral est efficace sur scène, bien qu’elle ait souvent été remaniée ces dernières années : les prises de parole de la chanteuse sont judicieuses et mettent le parquet sens dessus-dessous : il fallait y être pour le voir ! Notre curiosité nous pousse par la suite à nous poser du côté des scènes principales pour assister à la performance de Spiritbox. Découverte pour notre part en première partie de Ghost en mai 2023, la formation canadienne - portée par Courtney LaPlante - a depuis connu une belle ascension si bien qu’elle s’est vue fouler le plancher de l’Olympia dernièrement. La foule ne se presse pas pour assister au concert des Canadiens, certes : il fait terriblement chaud mais le public présent semble déjà acquis à la cause de Courtney : son charisme froid fonctionne particulièrement avec le riff « neo metal » proposé par sa bande. 

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Après une petite pause, nous attaquons l’un des premiers dilemmes de la soirée : Epica ou Tankard, entre autres, la Belle ou la Bête ? Nous avons opté pour la bête, bien que les dernières performances (au Huginn Awakening et au Wacken Open Air) soient loin d’avoir fait l’unanimité… Après tout, les performances des Allemands ne sont pas légion ici chez en France. On y va. Retrouver Andreas "Gerre" Geremia fait tout de même un bien fou, lui qui a rencontré pas mal problèmes de santé (problème de genoux, entre autres)… Il semble d’une belle humeur, lui qui nous a avoué avoir arrêté l’alcool : un comble pour Tankard qui a toujours chanté les louanges des boissons alcoolisés (« The Morning After », « Need Money for Beer », « Die With a Beer in Your Hand », « Beerbarians ». La performance vaut quand même le coup d'œil, sans exceller : les classiques pleuvent et Gerre improvise même un valse après une jeune fille qu’il fait venir sur scène. 


Après le groupe de Folk parodique Trollfest, nous attaquons l’autre gros morceau Thrash de la soirée à savoir Exodus qui, à la surprise générale, a débarqué Steve « Zetro » Souza pour rappeler un certain Rob Dukes (qui avait déjà officié dans le groupe entre 2005 et 2014). Quarante ans après la sortie de Bonded By Blood, on aurait pu croire que le groupe s’appuierait essentiellement sur cette opus et le début du concert (qui a souffert de problèmes techniques) a été plutôt trompeur : la setlist n’a pas sensiblement évolué depuis la dernière apparition scénique : les morceaux de l’ère Zetro (et pas un titre de l’excellent Exhibit B : The_Human Conditions) ont toujours à l’honneur (comme le surprenant « Brain Dead », rarement joué sur scène). Seule véritable satisfaction : Rob Dukes est véritablement en voix et assure comme en 2010 ! 

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Pendant que le monde se fraye un chemin pour trouver une place pour assister convenablement pour Muse (surprise de l’édition 2025) : nous préférons assister à quelques mesures du concert des Damned en guise de before avant l’autre gros morceau de la soirée : les Sex Pistols & Frank Carter. Le concert est sympathique et couvre une partie des morceaux phares des londoniens « Love Song », « Neat Neat Neat », « Fan Club »…), joués et entremêlés d’hommages envers Brian James emblématique guitariste du groupe décédé cette année. C’est assez pour nous et nous allons finalement jeter quelques coups d’œil à la performance de Muse qui s’amuse à reprendre quelques extraits de Gojira (« Stranded ») en plus de ses gros classiques (« Plug In Baby », « New Born », « Supermassive Black Hold »…). C’est littéralement blindé malgré l’indignation des réseaux sociaux et des festivaliers. « Ça fait 5 ans que j'y vais tous les soirs, je peux te dire qu'elle est nulle » pour reprendre une célèbre expression d’un sketch des Inconnus… 

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Le cerise sur le gâteau s’appelle donc The Sex Pistols & Frank Carter qui auront joué devant une Warzone littéralement étouffante. Steve Jones, Paul Cook et Glen Matlock n’ont sûrement pas la fraîcheur de leur jeunesse, mais l’image est particulièrement symbolique et forte. Avec Frank Carter sur le devant la scène et dans la fosse, la passage de pouvoir se fait naturellement sur fonds de musiques connues de tous… « Holidays In The Sun », « Anarchy In The U.K. », « God Saves The Queen », et même une reprise des Stooges (« No Fun »). Une belle performance pour finir cette deuxième journée-marathon. 



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