LIVE-REPORT - Kadavar + Slomosa + ORB (L' Aeronef - Lille)

Soutenu par Liveurope, première initiative pan-européenne à vocation de promotion d’artistes émergents, le concert organisé à L’Aeronef le 13 octobre dernier réunissait trois formations dont les chemins ont déjà été déblayés depuis un certain temps. Qu’il soit confirmé comme Kadavar, en pleine ascension comme Slomosa, ou de retour comme ORB, chaque groupe présent a apporté sa pierre à l’édifice d’une soirée riche en adrénaline, en riffs bourrus et en mélodies authentiques. Et puisque nous y étions, on vous en parle maintenant !

Par Fred VDP / Photos : Axl Meu

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L’Aeronef n’affichant pas complet, l’étage restera donc fermé ce soir malgré un véritable engouement pour les formations présentes sur scène, à commencer par Slomosa qui est sur les lèvres d’un bon trois-quarts du public. Il faut dire que les Norvégiens ont acquis, en l’espace de deux albums, une aura qui dépasse les frontières européennes, au point d’avoir été les chouchous de bons nombres de festivals l’été dernier. Mais ce sont des revenants qui entament la discussion. ORB et son psyché/Rock complètement barré et intellectuel à la fois n’avait plus arpenté les scènes hexagonales, et encore moins chez nous, depuis un long moment. Les Australiens proposent un set construit de manière à embarquer le public dans un univers teinté de riffs Zeppeliniens, de socles rythmiques Sabbathiens, et de longs soli Hendrixiens. A la manière d’une jam session jazzistique, les musiciens déroulent de longs titres, entrecoupés de chorus improvisés, et jouant sans arrêt sur une complicité effarante qui explose sur “A Man In The Sand”, titre colossal issu de l’album Naturality (2017). Un set riche et homogène, une belle entrée en matière pour nous, et certainement une magnifique découverte pour celles et ceux qui ne connaissaient pas encore ORB.

De mémoire de Metalhead, il y a fort longtemps qu’un groupe de première partie n’avait pas suscité autant d’intérêt que Slomosa, au point de reléguer la tête d’affiche au second plan. La question fondamentale de la soirée ayant été de comprendre pourquoi les Norvégiens aient joué si peu de temps, alors que les fans très nombreux en demandaient bien plus. Parce que 40 minutes de jeu, c’est peu, mais bien assez pour convaincre les éventuels sceptiques ou les novices (si tant est qu’il y en ait encore). La machine Slomosa, lancée à 300 km/h, a tout dévasté sur son passage en région lilloise. Enchainant titres survitaminés, emmenés par Benjamin au chant et Marie à la basse, le quatuor de Bergen fait plaisir à voir et à entendre, donne la patate aux plus dépressifs d’entre nous, et te donne le sourire jusqu’en haut des oreilles. De “Cabin Fever” à “Horses”, en passant par l’incontournable tube “There is Nothing New Under the Sun” repris en chœur par la horde lilloise, Slomosa a fait l’unanimité, et on se délecte déjà de revoir les Norvégiens en tête d’affiche lors d’un futur passage dans notre belle région.

Loin de nous l’idée saugrenue d’avancer que la prestation de Kadavar était en-dessous de ses prédécesseurs, les Allemands vont au contraire proposer un set riche et varié. Nous dirons juste qu’il y a certainement eu une petite erreur de « running-order », en partie due au fait de la notoriété plus importante de Kadavar (CQFD). D’ailleurs, démarrer le set avec un titre aussi lourd que « Lies », et enchainer directement avec « Doomsday Machine » montre à quel point Kadavar n’est pas venu en terre nordiste pour faire de la figuration. Lupus est convaincant au chant, sa voix n’ayant rien perdu de sa clarté et de sa splendeur, comme illustré à merveille sur des titres aussi vocalement élevés que « Into the Night », « Regeneration » ou le colossal « Come Back Life ». Il y a une belle énergie sur scène qui se reflète au milieu du public, malgré quelques défections suite au passage de…on ne va pas revenir là-dessus ! Un set propre et coloré de la part de Kadavar qui se termine sur « All Our Thoughts » après plus de 1h10 de show.