LIVE-REPORT - Rock Hard Festival (Jour - 3)
- Axl Meu
- 1 juil.
- 4 min de lecture
Après deux journées bien remplies, la fatigue se fait un peu sentir mais au moment de l’ouverture des portes tout est vite oublié tant le Rock Hard Festival nous propose une dernière journée riche prometteuse.
Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)
Les anglais de Tailgunner ouvrent le bal. Le groupe œuvre dans le heavy metal classique et l’entame sur "Midnight Blitz" et "Blood Sacrifice" est tonitruante en forme de jus heavy digne de Maiden ou du Priest. La voix aiguë de Craig fait effet tout comme le rythme galopant. "White Death" et "Eulogy" sont solides dans l’idée heavy old school. "Hit The Lights" repris de Metallica fait un tabac puis "Guns For Hire" est extra avec la même force épique. Tailgunner a proposé une prestation efficace ancrée dans le meilleur du heavy metal.

Le death mélodique est à l’honneur avec Hiraes. Dès "Through The Storm", le groupe frappe fort. Le chant abrasif de Britta fait son effet de même que le ton rapide et mélodique. "About Lies" et "Under Fire" cartonnent en forme de missiles dans l’idée suédoise du death mélodique. L’accueil est top et la suite est percutante. "Solitary" ou "Dormant" ont une vibe digne de At The Gates avec une hargne énorme. Le final sur Undercurrent est parfait avec un ton mélodique et puissant. Hiraes a balancé un concert de haute volée et montré qu’il était un une valeur sure en matière de death mélodique.

Avec The Crypt le ton est au doom. Portés par la charismatique Pepper, impressionnante dans son costume, les suédois démarrent de manière féroce avec "Into The Crypt". L’idée doom se fait entendre avec un côté occulte dans le chant de Pepper. Il se dégage un côté épique et lugubre avec le clavier. "Open The Gate", "I Love The Darkness" ou "Rock Kommander" sont lourdes avec des riffs dans le ton de Black Sabbath. L’idée mystique et mélancolique est superbe. The Crypt a montré qu’il était un client solide pour un doom ténébreux qui fait voyager dans les abysses.

Deserted Fear emmène la foule dans un death metal lourd et gras. The Truth, The Final Chapter ou Blind sont taillés dans un death sauvage au rythme énorme. Le growl de Manuel est hargneux et méchant. Seuls quelques riffs mélodiques permettent de souffler. L’impression de retrouver un mariage entre Bolt Thrower et At The Gates est forte. La suite avec Part Of The End, The Carnage ou At The End Of Our Reign séduit avec cette capacité à mixer brutalité et mélodie. Deserted Fear a proposé un concert explosif en forme de parfaite anthologie du son death métal.

Issu des années 80, Victory est revenu au début des années 2000 avec à sa tête Herman Frank ex-Accept. Dès "Rock The Neighbours" et "Gods Of Tomorrow", le groupe envoie un power métal costaud porté par la voix puissante de Gianni. L’idée mélodique est présente et renvoie à l’âge d’or heavy. La suite avec "Feel The Fire", "Temples Of God" ou "Are You Ready" est détonante et ravit une foule cliente du style. "Take The Place" et "Check’s In The Mail" sont débordantes d’énergie taillées dans le meilleur d’un heavy dynamique. Victory a montré une belle vitalité et confirmé la pertinence de son retour.

Avec Myrath, le metal progressif est à l’honneur. La formation franco-tunisienne frappe fort avec "Into The Light". Le jus technique et mélodique est envoûtant et accrocheur. Lla voix chaude et puissante de Zaher est remarquable. "Dance", "Child Of Prophecy" ou "Merciless Time" sont aussi remarquables avec une force mélancolique pas loin d’un Vanden Plas. Il s’y ajoute des passages orientaux subtils de grande qualité qui donnent le frisson. Le final sur Believer est splendide avec une force d’âme et une sensibilité prenantes. Myrath a proposé un concert remarquable, parfait condensé de force et de mélodie.

Comme Geoff Tate, Udo Dirkschneider joue la carte nostalgie. La légende allemande célèbre les 40 ans de Balls To The Wall. Retrouver un classique du heavy est un plaisir et démarrer sur "Balls To The Wall" est idéal. Udo est en forme avec sa voix éraillée typique. A ses côtés les musiciens font le taf avec talent. Classiques et titres plus obscurs s’enchaînent efficacement. "London Leatherboys", "Head Over Heels", "Love Child", "Losers And Winners" ou "Gardiens Of The Night" ravissant les amateurs de heavy classieux. En rappel Udo dégaine deux autres classiques, "Princess Of The Dawn" et "Burning" splendides monuments du genre. Dirkschneider a proposé un solide concert et montré qu’il gardait une belle forme défiant le temps avec malice.

Le festival s’achève avec une autre légende, W.A.S.P. La bande à Blackie Lawless joue aussi la sécurité avec un set basé sur ses quatre premiers albums. Démarrer avec "I Wanna Be Somebody" et "Love Machine" est idéal. Ces classiques font un carton portés par des refrains énormes. Blackie est en forme et chante très correctement. Tout cela ravit une foule heureuse de savourer des pans de l’histoire du heavy metal. Avec "School Daze", "Hellion, The Torture Never Stops" ou "The Real Me", le groupe joue sur du velours et cartonne. La foule apprécie et encore plus avec "The Headless Children", "Wild Child" et "Blind In Texas" tous repris en chœur. Cela achève parfaitement un très bon concert, certes la nostalgie était encore au rendez-vous mais personne n’a boudé son plaisir tant W.A.S.P. était dans une belle forme.

Cette nouvelle édition du Rock Hard Festival a été une réussite. Le festival a su encore se faire familial et accessible tout en accueillant des pointures. Il confirme être un des meilleurs festivals organisé en Europe et en partant chacun a hâte de vite revenir dans l’amphithéâtre.