LIVE-REPORT - Russian Circles + Ultha (The Black Lab - Wasquehal)
- Fred Vdp
- il y a 5 jours
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Avec une vingtaine d’années de carrière et huit albums colossaux, le trio de Post-Metal instrumental Russian Circles a posé ses bagages, le temps d’un concert, à The Black Lab le 19 juin dernier. Accompagnés par Ultha, les américains ont brillé par leur classe scénique et la qualité de leurs compositions, le tout devant un parterre bien garni. Une soirée éclectique à laquelle nous avons eu le plaisir d’assister.
Par Fred VDP
A l’avant-veille de l’été et de la Fête de la Musique, c’est donc à un concert très alléchant que nous convie l’équipe de Cerbère Coryphée. Le public l’a d’ailleurs bien compris puisque The Black Lab se retrouve très rapidement rempli, avant même que Ultha n’entre en scène. La formation allemande de Black Metal se paie donc le luxe d’ouvrir les festivités devant plus de 600 personnes assoiffées de bonne musique, mais aussi de breuvage frais, indispensable en cette période de forte chaleur. Le moins que l’on puisse dire c’est que les cinq membres de Ultha ne vont en aucun cas rafraichir l’atmosphère. Bien au contraire, le groupe propose un set riche et sulfureux, avec des titres relativement et suffisamment longs pour créer une ambiance lourde et suffocante dans la salle. Le son est propre, les musiciens impliqués dans leur show, et les deux chanteurs, également bassiste et guitariste, en imposent par leur présence vocale et scénique. Le dernier opus, All That Has Never Been True (2022), prend une place considérable dans le set de Ultha. Les titres “Der Alte Feind (Jeger Tag Reist Wunden)” et “Bathed in Lighning, Bathed in Heat” résonnent comme un excellent compromis entre le côté psychédélique d’un Oranssi Pazuzu et l’atmosphère déchirante d’un Amenra. Après une heure de set, Ultha sort sous des ovations méritées, le set ayant atteint des sommets en terme d’intensité émotionnelle.
Il est clairement difficile de se frayer un chemin jusqu’au bar ce soir, tellement les spectateurs ont besoin de se réhydrater et d’aller prendre l’air. Et la chaleur va encore augmenter d’un cran lorsque Russian Circles arrive sur scène avec « 309 », premier titre d’un set que le trio de Chicago va mener de main de maitre pendant près de 1h15. Remettons d’abord les choses dans leur contexte et rappelons à quel point la musique de Russian Circles peut être complexe et hybride pour un non-initié, et le fait d’interpréter des titres comme “Quartered”, “Geneva” ou le redoutable “Gnosis” (issu de l’album du même nom), peut avoir des allures de performance scénique. Mais l’on sait aussi tout le talent de Mike Sullivan, de Brian Cook et de Dave Turncrantz pour embarquer leur public vers des stratosphères inexplorées et les emmener avec eux dans leurs délires artistiques démesurés. Ce soir on ressent clairement la volonté de la part du trio de donner du bonheur et du gros son, et d’offrir leurs “morceaux cathartiques” (c’est eux-mêmes qui le disent) à un public qui en redemande jusqu’au bout. Notons d’ailleurs la capacité de titres comme “Mota” et “Betrayal” à nous faire à la fois bouger la tête et nous donner le frisson de par leurs harmonies intenses et leurs accords clinquants. Le titre « Mladek » achève un set riche et intense, le trio ayant délivré ce soir une performance exceptionnelle.
La sécurité de The Black Lab (que l’on salue d’ailleurs pour sa gentillesse et son professionnalisme) ayant eu la bonne idée d’ouvrir les portes de secours afin d’aérer une salle surchauffée, nous ressortons rapidement de ce concert avec un sentiment de plénitude. Une soirée haute en couleurs diverses, avec deux formations qui ont donné le maximum et que nous avons hâte de réentendre rapidement.