C’est dans un DVG Club fraichement rénové que le Modern Primitive Tour 2024 de Septicflesh a posé ses amplis le 4 octobre dernier. Entourés d’Equilibrium, Oceans et Scar of the Sun, la formation grecque emmenée par Spiros était attendue par un public venu en nombre après leur excellente et convaincante prestation à l’Alcatraz Festival deux mois plus tôt sur ces mêmes terres flamandes.
Par Fred VDP / Photos : Moris DC
Des contraintes professionnelles nous empêchent hélas d’être à l’heure pour écouter Scar of the Sun, formation hellène de Gothic/Melodic Groove Metal, mais les quelques échos que nous recevons des personnes présentes dès 18h45 attestent d’un set structuré et propre, malgré un son brouillon qui sera, nous allons le constater par la suite, le point négatif de la soirée.
Le DVG Club a fait peau neuve depuis peu, et c’est à présent au fond du grand hangar que le public peut apprécier les concerts, dans un espace beaucoup plus grand, plus spacieux et avec un merchandising et un bar plus éloignés de la scène. La capacité de la salle peut désormais accueillir plus de 500 personnes, de quoi réserver de belles soirées avec des invités de prestige. Toutefois, la hauteur du plafond (très basse) ressemble étrangement à celles que l’on rencontre dans les parkings souterrains, entrainant une qualité moyenne du son d’ensemble sur tous les sets de la soirée. A commencer, pour notre part, par Oceans, quartet Post-Metal, qui va pourtant proposer un set intéressant, alternant des titres issus de leurs deux derniers albums, Hell is Where the Heart is (2022) et Happy (2024). L’énergie développée par les musiciens fait plaisir à entendre et le public lui rend à merveille. Une belle prestation d’un point de vue musical.
Le concert va monter crescendo, et la présence d’Equilibrium au DVG Club va faire grimper le niveau technique de plusieurs degrés. Les allemands vont ravir le public avec leur mélange de Folk et de Metal Symphonique. Les envolées lyriques de titres comme « Gnosis », « Shelter » ou « Born to be Epic » font un mariage subtil avec les rythmes de morceaux aussi caractéristiques et variés que « Blut im Auge » ou encore « One Folk » qui clôture une prestation quasi parfaite d’Equilibrium. Les musiciens, Dom et Scar en tête, partagent leur plaisir de jouer et l’on regrettera presque que le groupe n’ait pas pu jouer un peu plus longtemps.
Le changement de plateau est rapide et efficace, et c’est donc à 21h30 précises que les premières notes de « The Vampire from Nazareth » de Septicflesh retentissent. Nous étions restés sur une grosse impression et un set de grande envergure lors du dernier Alcatraz Festival, et autant dire que la formation d’Athènes n’allait pas dormir sur ses lauriers et, au contraire, était bien décidée à nous en mettre plein la vue et les oreilles. 1h15 de show comme la bande à Spiros sait le faire, avec des titres devenus incontournables : « Neuromancer » et « Hierophant », titres issus du dernier album, Modern Primitive (2022), dont la tournée tire son nom ; « Portrait of a Headless Man » et « Martyr » de Codex Omega (2017) ; et les inévitables « Persepolis » et « Anubis », extraits de Communion (2008). Le set est explosif ! Musicalement et techniquement, Septicflesh est devenu un mastodonte et un groupe scénique d’une envergure internationale. On reste donc « sceptique », sans mauvais jeu de mot, quant au fait d’accueillir une telle formation dans une salle dont les capacités acoustiques ne répondent visiblement pas aux exigences espérées.
D’un point de vue purement musical ce concert était une vraie réussite, et, ne boudons pas notre plaisir d’avoir pu apprécier de si belles formations en même temps au même endroit. Espérons que les responsables du DVG Club puissent faire les adaptations nécessaires afin que les conditions acoustiques s’améliorent et que le public s’y retrouve pleinement. Car le jeu en vaut bien la chandelle.